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Histoire : que tout Africain doit s'en inspirer !
  Personnalités noires ayant marqué l´histoire de l´Afrique et de l´humanité !
1 – Le Président Barack Obama
         
Le sénateur Barack Obama devient le 44e président américain le 6 novembre 2008 alors qu'il bat le sénateur John McCain. Il défend par la suite sa présidence en 2012 alors qu'il défait Mitt Romney.
Son élection à la Maison Blanche fait de lui le tout premier président afro-américain de l'histoire des États-Unis, mais également le tout premier joueur de basketball à s'installer au bureau ovale,
bureau qui accueille habituellement des amoureux du golf.
Barack Obama en famille
         
HISTOIRE TRÈS TOUCHANTE :
Lorsque l'épouse du président Obama, Michelle était à l'université, il y avait quelques filles noires dans son école. Elle avait donc une colocataire qui était blanche, et la mère de la jeune fille se sentait
tellement mal quand sa fille lui a dit qu'elle avait une colocataire noire (Michelle), et la femme était en colère contre les autorités scolaire et la jeune fille noire Michelle a été retiré de cette pièce et
mutée ailleurs .
Mais aujourd'hui, la jeune fille innocente noire est devenue La 1ère Dame des États Unis. Dans un livre récemment publié sur Michelle, la mère de cette jeune fille blanche qui n'avait pas vous que sa fille
soit colocataire avec Michelle a été interviewé et elle a avoué qu'elle avait empêché sa fille d'être une amie proche de l'épouse du président d'aujourd'hui.
             
         
Le Président américain Barack Obama a expliqué pourquoi il pense qu’attribuer des réparations financières aux descendants d’esclaves afro-américains serait selon lui ‘difficile’.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
‘My President was Black’ est un ouvrage à paraître de l’écrivain et journaliste afro-américain Ta-Nehisi Coates. Il s’agit d’une analyse des deux mandats présidentiels de Barack Obama basée sur une
série d’entretiens donnés par ce dernier à Coates. La retranscription du second d’entre eux a récemment été publiée chez nos confrères de The Atlantic. De nombreux points ont été évoqués par les deux
hommes. L’un d’entre eux était la question des réparations à attribuer aux descendants d’esclaves afro-américains.
Obama a déclaré à ce sujet:
« Une société a l’obligation morale d’investir de manière importante et agressive, même si ce n’est pas sous la forme de chèques individuels de réparations, mais plutôt sous la forme d’un Plan
Marshall pour combler [le résultat de ces injustices]. Il est aisé de faire cet argument d’un point de vue théorique.
Mais d’un point de vue pratique, il est difficile de trouver une quelconque société dans l’histoire de l’humanité dans laquelle la population majoritaire aurait déclaré qu’en raison des erreurs du
passé, elle décide de donner une majeure partie des ressources de la nation sur une longue durée pour se racheter. »
A propos de la fréquente comparaison avec la situation des réparations attribuées aux victimes de l’Holocauste, le Président américain a également réagi.
[Il s’agit d’une] petite population, avec un accord sur les sommes d’argent que cela allait coûter. Ce sont des individus qui pour certains sont encore vivants -et non pas plusieurs générations de personnes- et qui peuvent dire « C’est ma maison. Ce sont mes tableaux. Ce sont les bijoux de la famille de ma mère. »
Toujours au sujet des réparations à adresser aux Noirs Américains, il a ajouté :
« Au final, il est difficile de trouver un modèle pour mener à bien de manière pratique ce type de démarches avec un soutien politique. Et ce qui rend la situation américaine d’autant plus compliquée est le fait que l’Amérique devient de moins en moins chaque année une société simplement composée de Noirs et de Blancs ».
Le charisme, c’est une de ces notions qu’il est difficile de définir avec des mots, mais qu’on reconnait à coup sûr quand on la voit. Voici la définition du charisme par le wiktionnaire :
Aura indéfinissable que possède quelqu’un, souvent liée à sa prestance, qui est capable de susciter l’adhésion, la fascination d’un grand nombre de personnes.
De cette définition, nous retiendrons principalement trois choses :
1 - L’aura : c’est ce petit plus, un mélange indéfinissable mais perceptible qui fait que la personne est charismatique.
2 - Capable de susciter l’adhésion : Les gens charismatiques sont ceux dont on cherche la compagnie, et qu’on a envie de suivre.
3 - De personnes :Le charisme est une compétence sociale par définition. Vous ne pouvez pas être charismatique si vous vivez sur une île déserte.
La plupart d’entre nous connaissent des gens charismatiques dans leur entourage. Ces gens sont fascinants, mais d’où vient leur charisme ?
Le charisme est un ensemble de qualités que possède une personne lui permettant d’être considérée par son entourage comme un être extraordinaire et fascinant. Cette personne possède une capacité d’influence et réussit à se faire apprécier tout en touchant l’émotionnel des personnes qu’elle rencontre sans pour autant être absolument dotée d’une beauté extra ou d’une grande richesse.
Mais le charisme n’est pas la manipulation car il repose avant tout sur la vérité et la sincérité qui part de l’être intérieur.
Certaines personnes possèdent naturellement quelques traits de charisme, mais d’autres pas. Dans tous les cas, le charisme s’apprend et se cultive.
Voici alors quelques règles simples à respecter pour développer votre charisme:
Développez votre confiance en vous
La confiance en soi est l’une des principales clés du charisme. Vous devez penser à la développer au quotidien.
Il est important que vous sachiez ceci: il est vrai que vous avez des défauts mais l’important est que vous en preniez conscience et travailliez au quotidien pour les transformer en qualités. N’oubliez surtout pas de prendre aussi conscience de vos qualités et de les utiliser dans vos tâches.
Faites vous suffisamment confiance. N’accordez pas trop de crédits aux opinions des autres à votre sujet. Mais croyez en vous, en vos capacités, en vos jugements.
Affrontez vos peurs. Vous réaliserez qu’elles sont en partie infondées.
Soyez fort d’esprit et faites tout avec conviction et assurance.
En bref, assumez-vous.
Mais attention: la confiance en soi n’a rien à voir avec l’arrogance. Ne vous sentez donc pas supérieur aux autres mais donnez à chaque personne le respect que vous aimeriez recevoir d’elle.
Intéressez-vous aux autres
L’expérience prouve que la meilleure façon de se faire apprécier des autres est de commencer par leurs porter votre attention.
Montrez aux personnes que vous rencontrez que vous avez de l’intérêt pour elles. Sentez-vous relâché en leur présence et regardez-les dans les yeux quand elles vous parlent tout en souriant de temps en temps. Posez-leurs des questions sur leurs centres d’intérêts et montrez que vous êtes intéressés par leurs réponses. Écoutez-les attentivement quand elles vous parlent. Appelez-les par leurs prénoms plusieurs fois lors de la conversation. Ceci vous permettra de les retenir plus facilement.
Complimentez sincèrement les gens et de façon spontanée (un beau vêtement, une nouvelle coiffure, une attitude que vous avez appréciez, etc). Parlez positivement des autres surtout en leur absence.
Faites ceci et vous donnerez suffisamment de raisons aux gens de se souvenir de vous.
Soyez à l’aise lors de vos conversations
Lors de vos conversations, orientez vos sujets en fonction des centres d’intérêts de vos interlocuteurs. Parlez de ce qui les intéressent vraiment. Vous verrez l’enthousiasme qu’ils dégageront en s’exprimant.
Cultivez-vous pour avoir un maximum d’informations sur différents sujets afin de vous sentir plus à l’aise lors de vos conversations. S’il arrive que vous ne maîtrisez pas un sujet, admettez vouloir simplement apprendre.
Soyez présent
Utilisez le langage corporel lors de vos conversations en apportant de temps en temps de petites touches amicales (sur l’épaule par exemple) de votre interlocuteur.
Ayez une bonne posture; tenez vous droit, relâchez les bras, regardez en avant et déplacez-vous de façon dynamique tout en ayant confiance. Adoptez un style vestimentaire qui met en valeur votre personnalité. Ne craignez pas de regarder les gens dans les yeux. Assis, soyez naturel et relaxe.
Ayez une voix posée et sûre lorsque vous parlez et mettez souvent de l’humour dans vos propos. Ceci permettra à vous et à votre interlocuteur d’être plus relâchés et plus ouverts.
2 – Frédérick Douglass, la plume enflammée des abolitionnistes
         
Né esclave (1817-1895), Frederick Douglass apprit à lire et à écrire en cachette, avant de s'enfuir en 1838 pour échapper aux mauvais traitements et rejoindre le mouvement abolitionniste dont il devint
l'un des porte-parole les plus éloquents. Il voyagea jusqu'en Angleterre où il fit des conférences pour sensibiliser les populations à la cause antiesclavagiste. Après l'abolition de l'esclavage aux
Etats-Unis par Lincoln en 1863, il collabora étroitement aux combats pour les droits civiques pour les Noirs et milita pour l'adoption des XIIIe, XIVe et XVe amendements à la Constitution. Il créa des
journaux pour promouvoir l'égalité entre Noirs et Blancs et rédigea trois ouvrages autobiographiques. Le premier, intitulé " Narrative of the Life of Frederick Douglass ", est le plus connu : publié en 1845,
l'ouvrage raconte la vie sous l'esclavage et les combats de l'auteur pour triompher contre la servitude et l'oppression.
3 – W.E.B. Du Bois, le pionnier du panafricanisme
         
Sociologue, homme de lettres, W.E.B. Du Bois (1868-1963) a consacré toute sa vie à l'émancipation des Noirs, d'abord aux Etats-Unis, puis en Europe et en Afrique. Penseur de la dignité noire, il est
l'auteur d'une œuvre considérable, dont le célèbre " The Souls of Black folk " ( Ames noires, Présence Africaine), paru en 1903. Ce livre a jeté les fondements d'une nouvelle approche des questions
raciales aux Etats-Unis. Premier homme de couleur à décrocher un doctorat à Harvard, Du Bois participa à la fondation de l'Association des gens de couleur (NACCP) en 1909 qui lutte pour la participation
des Noirs à la vie sociale, littéraire, économique et politique dans le cadre du suffrage universel. Considéré aussi comme le père du panafricanisme, Dubois a joué un rôle prépondérant dans l'organisation
des congrès panafricains dont le premier se tint à Paris en 1919. A la fin de sa vie, à l'invitation de N'Krumah - qui le considérait comme son père spirituel - Dubois s'installa au Ghana où il mourut
à l'âge de 95 ans.
4 – Marcus Garvey et son message identitaire
         
Ce pionnier (1887-1940) du nationalisme noir et promoteur du mouvement " back to Africa " est né à la Jamaïque. L'homme était convaincu que la libération des Noirs passait par leur union économique et
politique. Il créa à cet effet l'" Universal Negro Improvement Association " (UNIA), une association destinée à améliorer la vie des Noirs dans le monde.
Globe-trotter, Garvey voyagea en Amérique centrale, en Angleterre, avant de venir s'installer aux Etats-Unis en 1916. Orateur talentueux, il enflammait ses auditeurs Africains-Américains, venus pour
la plupart des quartiers pauvres des grandes villes, en les appelant à transformer la couleur de leur peau, source de tant d'humiliations, en un motif d'orgueil. L'UNIA qui connut une ascension
météorique se targuait d'avoir dans les années 1920 entre un demi-million et un million d'adhérents. Sous l'égide de son association, Garvey mit en place un réseau d'entreprises commerciales tenues
par des Noirs et destinées aux Noirs dans le but d'assurer l'indépendance économique des Africains-Américains. Il engagea aussi des négociations avec le Libéria pour l'acquisition des terres pour les
noirs originaires des Etats-Unis, des Caraïbes et l'Amérique latine. Ses projets rencontrèrent toutefois peu de succès et Garvey mourut dans l'indifférence générale dans la Jamaïque où il avait été
déporté suite à son emprisonnement aux Etats-Unis pour des malversations financières.
CITATION DE MARCUS GARVEY
« Les forces qui s’opposent au progrès noir ne se laisseront pas intimider le moins du monde par de simples protestations verbales de, notre part. Elles savent trop bien que cette forme de protestation n’est qu’un peu d’air chaud qui franchit nos lèvres.
Elles savent, aussi que si elles sont parvenues à réduire en esclavage et à maintenir sous leur domination la partie la plus sombre de l’humanité, c’est uniquement grâce à l’emploi de la FORCE (généralement la force des armes).
L’oppression, il est vrai, peut prendre d’autres formes ; mais en dernière analyse, toute, tentative pour résister aux forces qui s’opposent au progrès noir doit contenir le principe de la force, puisque, de toute évidence, c’est le seul qu’elles respectent. »
DISCOURS DE MARCUS GARVEY
Premier message de Marcus Garvey depuis la prison d’Atlanta, 10 Février 1925
J’ai le plaisir de vous apprendre que votre humble serviteur est aussi heureux de souffrir pour vous et notre cause qu’il est possible dans ces circonstances où je suis vicieusement outragé par un groupe de comploteurs en connivence, ne reculant devant rien pour vous humilier à travers moi dans le combat pour la vraie émancipation et la Rédemption Africaine.
Je suis convaincu que vous n’avez pas donné crédit aux mensonges vicieux des journaux blancs et ennemis et de ceux qui ont parlé en référence à ma reddition. Les menteurs ont comploté par tous les moyens pour faire croire que je n’étais pas prêt à me rendre à la cour.
Mon avocat m’a appris qu’aucun mandat ne serait lancé pendant dix ou quatorze jours, comme il est d’usage dans les cours de justice ; et cela m’aurait donné le temps d’honorer les engagements oraux que j’avais à Détroit, Cincinnati et Cleveland. Je n’avais pas quitté la ville depuis dix heures que déjà les menteurs répandirent la nouvelle que j’étais fugitif. C’étaient les nouvelles à faire circuler partout dans le monde pour démoraliser les millions de Nègres en Amérique, en Afrique, en Asie, dans les Antilles et en Amérique Centrale, mais les imbéciles doivent savoir dés maintenant qu’ils ne peuvent pas berner tous les Nègres en même temps.
Je ne veux pas écrire à ce moment quoi que ce soit qui vous mettrait en difficulté pour vous confronter à l’opposition de l’ennemi sans mon assistance. Contentons nous de dire que l’histoire de l’outrage formera un chapitre splendide dans l’histoire de l’Afrique rédimée, quand les hommes noirs ne souffriront plus jamais sous le talon des autres, mais auront une civilisation et un pays à eux.
L’affaire entière est une honte, et l’ensemble du monde noir le sait. Nous n’oublierons pas. Notre jour peut être dans cinquante, cent ou deux cent ans, mais regardons, travaillons et prions, car la civilisation de l’injustice est condamnée à s’effondrer et à amener la destruction sur la tête du méchant.
Les imbéciles croyaient qu’ils pouvaient m’humilier personnellement, mais là-dessus ils se sont trompés. Les minutes de souffrance sont comptées, et quand Dieu et l’Afrique reviendront et pèseront la rétribution, ces minutes seront multipliées par milliers pour les pécheurs. Nos amis Arabes et du Rif seront toujours vigilants, comme le reste de l’Afrique et nous même le seront. Soyez assurés que j’ai bien planté la graine du nationalisme Nègre qui ne peut pas être détruit, même par l’infamie petit jeu dont je fus la victime.
Continuez à prier pour moi et je serais toujours fidèle à mon devoir. Je veux que vous, peuples noirs du monde, sachiez que W.E.B. DuBois et cette organisation vicieuse qui haït les Nègres connue sous le nom d’Association pour l’Avancée des gens « de couleur » sont les plus grands ennemis que le peuple noir ait dans le monde. J’ai tant à faire des quelques minutes dont je dispose que je ne puis écrire en longueur là-dessus ou sur toute autre chose, mais méfiez vous de ces deux ennemis. Ne leur permettez pas de vous avoir avec des communiqués de presse, des discours et des livres salivants ; ils sont les vipères qui ont élaboré avec d’autres l’extinction de la race noire.
Mon travail ne fait que commencer, et quand l’histoire de ma souffrance sera achevée, alors les générations Nègres futures auront en mains le guide de la connaissance des « péchés » du vingtième siècle. Je crois dans le temps, et je sais que vous aussi, et nous attendrons patiemment pendant deux cent ans s’il le faut, pour faire face à nos ennemis à travers notre postérité.
Vous me réjouirez si vous en faites encore plus pour l’organisation que quand j’étais parmi vous. Épaulez ceux qui la font fonctionner. Aidez-les à bien faire, pour que le travail continue à s’étendre d’un pôle à l’autre.
Je lance aussi un appel de dernière minute pour le soutien de la Compagnie de Navigation et de Commerce de l’Étoile Noire (BLACK STAR LINE). Vous êtes priés de faire et d’envoyer vos dons afin de permettre aux directeurs de mener le travail avec succès.
Tout ce que j’ai-je vous l’ai donné. J’ai sacrifié ma maison et ma femme bien-aimée pour vous. Je vous la confie, pour que vous la protégiez et la défendiez pendant mon absence. C’est la petite femme la plus courageuse que je connaisse. Elle a souffert, s’est sacrifiée avec moi pour vous ; s’il vous plaît ne l’abandonnez pas en cette heure sinistre, quand elle se retrouve seule. Je l’ai laissée sans le sou et sans aide pour se confronter au monde, parce que je vous ai tout donné, mais son courage est immense, et je sais qu’elle tiendra bon pour vous et moi.
Quand mes ennemis seront satisfaits, dans la vie ou dans la mort je reviendrai à vous pour vous servir de la même manière que je vous ai servi avant. Vivant je serai le même ; dans la mort je serai une terreur pour les ennemis de la liberté Nègre. Si la mort a du pouvoir, alors comptez sur moi dans la mort pour être le vrai Marcus Garvey que j’aimerais être. Si je dois venir en tremblement de terre, ou en cyclone, ou en plaie, ou en pestilence, ou comme Dieu le veut, alors soyez sûrs que je ne vous abandonnerai jamais et ne laisserai jamais vos ennemis triompher sur vous. N’irai-je pas en enfer un million de fois pour vous ? N’hanterai-je pas la terre, comme le fantôme de Macbeth, pour toujours pour vous ? Ne perdrai-je pas le monde entier et l’éternité pour vous ? Ne pleurerai-je pas continuellement au marchepied du Seigneur Omnipotent pour vous ? Ne mourrai-je pas un million de fois pour vous ? Alors, pourquoi être tristes ? Réjouissez-vous, et soyez sûrs que si cela prend un million d’années, les péchés de nos ennemis visiterons la millionième génération de ceux qui nous entravent et nous oppressent.
Souvenez-vous que j’ai juré par vous et mon Dieu de servir jusqu’à la fin de tous les temps, l’effondrement de la matière et le fracas des mondes. Les ennemis pensent que j’ai été vaincu. Est-ce que les allemands ont vaincu la France en 1870 ? Est-ce que Napoléon a vraiment conquis l’Europe ? Si oui, alors j’ai perdu, mais je vous dis que le monde entendra parler de mes principes même deux mille ans après moi. Je suis déterminé à attendre ma satisfaction et la rétribution de mes ennemis. Observez mes ennemis et leurs enfants et postérité, et un jour vous verrez la rétribution s’installer chez eux.
Si je meurs à Atlanta mon travail ne fera que commencer, mais je vivrai, physiquement ou spirituellement pour voir le jour de la gloire de l’Afrique. Quand je suis mort enveloppez moi de la cape Rouge, Noir et Vert, car dans la nouvelle vie je me relèverai avec la grâce de Dieu et Ses bénédictions pour mener les millions jusqu’aux sommets du triomphe avec les couleurs que vous connaissez bien. Cherchez moi dans l’ouragan ou dans la tempête, cherchez moi tout autour de vous, car, avec la grâce de Dieu, je viendrai et amènerai avec moi les innombrables millions d’esclaves noirs qui sont morts en Amérique et dans les Antilles et les millions en Afrique pour vous aider dans le combat pour la Liberté, la Justice et la Vie.
La civilisation d’aujourd’hui est devenue ivre et folle avec ses pouvoirs, et par cela elle cherche à travers l’injustice, la fraude et le mensonge à broyer l’infortuné. Mais si je suis apparemment broyé par le système d’influence et de pouvoir corrompu, ma cause s’élèvera à nouveau pour harceler la conscience du perverti. Cela me satisfait et pour vous, je le répète, je suis content de souffrir et même de mourir. A nouveau, je le dis, réjouissez-vous, car de meilleurs jours sont à venir. J’écrirai l’histoire qui inspirera les millions qui viennent et je laisserai la postérité de nos ennemis comptabiliser avec la multitude pour les actes de leurs pères.
Avec les plus chères bénédictions de Dieu, Je vous quitte pour un moment.
5 – Booker T. Washington, la personnalité noire la plus influente du début du XXe siècle
         
Leader noir et grand pédagogue, Booker T. Washington (1856-1915) fonda la première école normale chargée de former les enseignants pour la scolarisation des jeunes Noirs du Sud. Il estimait que
l'éducation était la clef de la promotion sociale et économique de sa communauté. Il conseilla aux Noirs d'accepter la ségrégation provisoirement, pour concentrer leurs efforts sur l'instruction et
la conquête de l'indépendance économique. Son approche non-conflictuelle de la cohabitation des races faisait de Washington l'interlocuteur privilégié de l'administration américaine. Il était régulièrement
consulté par le président Theodore Roosevelt, puis ses successeurs, sur les questions raciales. Dans son autobiographie " Up from slavery " ( Ascension d'un esclave émancipé, Les Editeurs libres),
Washington a raconté sa spectaculaire ascension sociale, de l'esclavage jusqu'à devenir le leader noir le plus connu de son époque.
6 – Malcolm X
         
Malcolm X, également connu sous le nom d'El-Hajj Malek El-Shabazz (الحاجّ مالك الشباز en arabe), né Malcolm Little le 19 mai 1925 à Omaha (Nebraska) et mort le 21 février 1965 à Harlem (État de New York)1,
est un prêcheur musulman afro-américain, orateur et militant des droits de l'homme. Aux yeux de ses admirateurs, il est un défenseur impliqué des droits des Afro-Américains ayant mis en accusation par
le gouvernement des États-Unis pour sa ségrégation de la communauté noire. En revanche, ses détracteurs l'accusent d'avoir alimenté une forme de racisme, le suprémacisme noir et la violence
BIOGRAPHIE DE MALCOLM X
Malcolm X est né Malcolm Little le 19 mai 1925 à Omaha, dans le Nebraska. Sa mère, Louise Norton Little, était une ménagère occupée avec huit enfants de la famille. Son père, Earl Little, était un franc-parler et pasteur baptiste fervent partisan du chef nationaliste noir Marcus Garvey. Earl de l’activisme pour les droits civiques invité des menaces de mort de la suprématie blanche organisation Black Legion, ce qui oblige la famille à déménager deux fois avant le quatrième anniversaire de Malcolm.
Indépendamment de la petite dans ses efforts pour éluder la Légion, en 1929, leur Lansing, Michigan maison a été brûlée à la terre. Deux ans plus tard, le corps Earl a été retrouvé couché en travers de pistes trolleybus de la ville. La police a jugé que les deux incidents accidents, mais du peu étaient certains que les membres de la Légion Noire étaient responsables. Louise souffert rupture émotionnelle plusieurs années après la mort de son mari et a été commis dans un établissement psychiatrique. Ses enfants ont été divisés entre les différents foyers d’accueil et des orphelinats.
Grandir
Malcolm était un intelligent, étudiante ciblée. Il est diplômé de premier cycle du secondaire à la tête de sa classe. Cependant, quand un professeur préféré a dit Malcolm son rêve de devenir un avocat avait « aucun objectif réaliste pour un nigger », Malcolm perdu tout intérêt pour l’école. Il a abandonné, a passé quelque temps à Boston, Massachusetts travail divers petits boulots, puis s’est rendu à Harlem, New York, où il a commis des délits mineurs. En 1942, Malcolm a coordonné divers anneaux de stupéfiants, la prostitution et les jeux.
inalement, Malcolm et son copain, Malcolm « Shorty » Jarvis, est retourné à Boston. En 1946, ils ont été arrêtés et condamnés sur des accusations de cambriolage, et Malcolm a été condamné à 10 ans de prison. (Il a été mis en liberté conditionnelle après avoir purgé sept ans.) Rappelant ses journées à l’école, il a utilisé le temps de poursuivre ses études. C’est durant cette période d’auto-illumination que Malcolm, le frère Reginald rendait visite et de discuter de sa récente conversion à la religion musulmane. Reginald appartenaient à l’organisation religieuse de la Nation de l’Islam (NOI).
Intrigué, Malcolm a commencé à étudier les enseignements de NOI chef Elijah Muhammad. Muhammad a enseigné que la société blanche a travaillé activement pour maintenir les Afro-Américains de se responsabiliser et atteindre le succès politique, économique et social. Entre autres objectifs, l’AI se sont battus pour un Etat à eux, séparés les uns des habitée par des blancs. Au moment où il a été libéré sur parole en 1952, Malcolm était un disciple dévoué avec le nouveau nom «X» (Il a estimé « peu » un nom d’esclave et a choisi le «X» pour signifier son nom tribal perdu.)
Un leader né
Intelligent et éloquent, Malcolm a été nommé en tant que ministre et porte-parole national pour la Nation de l’Islam. Elijah Muhammad lui aussi chargé d’établir de nouvelles mosquées dans des villes comme Detroit, dans le Michigan et Harlem, New York. Malcolm utilisé les colonnes des journaux, ainsi que la radio et la télévision pour communiquer le message de la NOI a travers les Etats-Unis. Son charisme, son dynamisme et conviction a attiré un nombre impressionnant de nouveaux membres. Malcolm a été largement crédité de plus en plus l’adhésion à l’AI de 500 en 1952 à 30.000 en 1963.
Les foules et les controverses entourant Malcolm fait de lui un aimant médias. Il a été présenté dans une publicité télévisée d’une semaine spéciale avec Mike Wallace en 1959, intitulé «La haine que la haine Produit. » Le programme explore les fondements de la NOI, et suivis émergence de Malcolm comme l’un de ses chefs les plus importants. Après la spéciale, Malcolm a été confronté à la réalité inconfortable que sa renommée avait éclipsé celle de son mentor Elijah Muhammad.
Les tensions raciales s’est de plus en plus élevé au cours des années 1960. En plus des médias, vive personnalité de Malcolm avait attiré l’attention du gouvernement. Comme membre de la NOI a continué de croître, les agents du FBI infiltré l’organisation (un même agi comme garde du corps de Malcolm) et de bogues secrètement placés, écoutes téléphoniques, caméras et autres équipements de surveillance pour surveiller les activités du groupe.
Une épreuve de la foi
Malcolm foi a été porté un coup terrible à la hauteur du mouvement pour les droits civiques en 1963. Il a appris que son mentor et leader, Elijah Muhammad, a été secrètement d’avoir des relations avec pas moins de six femmes au sein de la Nation de l’Islam organisation. Comme si cela ne suffisait pas, Malcolm découvert que certaines de ces relations ont abouti à des enfants.
Depuis son arrivée à la NOI, Malcolm avait strictement respecté les enseignements de Mahomet – qui comprenait restant célibataire jusqu’à son mariage à Betty Shabazz en 1958. Malcolm a refusé la demande de Mahomet pour aider à couvrir les affaires et les enfants suivants. Il a été profondément blessé par la déception de Mahomet, qu’il avait considéré comme un prophète vivant. Malcolm a également senti coupable au sujet des masses qu’il avait conduit à rejoindre la NOI, où il se sentait maintenant était une organisation frauduleuse construit sur un trop grand nombre se trouve à ignorer.
Peu de temps après sa découverte choquante, Malcolm a reçu des critiques pour un commentaire qu’il a fait au sujet de l’assassinat du président John F. Kennedy. « [Kennedy] n’a jamais prévu que les poulets ne se retourner contre eux si peu de temps», a déclaré Malcolm. Après cette déclaration, Elijah Muhammad « silence » Malcolm pendant 90 jours. Malcolm, cependant, il a été soupçonné au silence pour une autre raison. En Mars 1964 Malcolm fin de sa relation avec la NOI. Impossible de regarder au-delà tromperie Muhammad, Malcolm décide de fonder sa propre organisation religieuse, la mosquée musulmane, Inc
Une nouvelle prise de conscience
Cette même année, Malcolm est allé en pèlerinage à La Mecque, en Arabie Saoudite. Le voyage s’est révélé change une vie. Pour la première fois, Malcolm a partagé ses pensées et les croyances de différentes cultures, et a trouvé que la réponse soit très positive. Quand il revint, Malcolm a dit qu’il avait rencontré « aux cheveux blonds, aux yeux des hommes bleui je pourrais appeler mes frères. » Il est retourné aux États-Unis avec une nouvelle perspective sur l’intégration et un nouvel espoir pour l’avenir. Cette fois, lorsque Malcolm a parlé, au lieu de simplement prêcher aux Afro-Américains, il avait un message pour toutes les races.
Après Malcolm démissionné de son poste à la Nation de l’Islam et a renoncé à Elijah Muhammad, les relations entre les deux était devenu de plus en plus volatile. Informateurs du FBI travaillant sous couverture dans la NOI a mis en garde les responsables que Malcolm avait été marquée par l’assassinat. (Un agent d’infiltration avait même été condamné à aider à planter une bombe dans la voiture de Malcolm).
Après des tentatives répétées de sa vie, Malcolm rarement voyagé partout sans gardes du corps. Le 14 Février 1965, la maison où Malcolm, Betty et leurs quatre filles vivaient à East Elmhurst, New York a été incendiée. Heureusement, la famille ont échappé à des blessures physiques.
L’héritage de « X »
Une semaine plus tard, cependant, les ennemis de Malcolm ont réussi dans leur tentative impitoyable. Lors d’une allocution à la salle de bal Audubon Manhattan le jour 21 Février, trois hommes armés se sont précipités 1965 Malcolm scène. Ils lui ont tiré dessus 15 fois à bout portant. Le 39-year-old a été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital Columbia de New York Presbyterian.
Quinze cents personnes ont assisté aux funérailles de Malcolm à Harlem le 27 Février 1965, à l’Eglise Temple de la Foi de Dieu en Christ (maintenant l’enfant Memorial Temple Église de Dieu en Christ). Après la cérémonie, les amis ont pris les pelles loin des fossoyeurs d’attente et enterré Malcolm eux-mêmes.
Plus tard cette année, Betty a donné naissance à leurs deux filles jumelles.
Assassins de Malcolm, TalmadgeHayer, Norman 3X Butler et Thomas 15X Johnson ont été reconnus coupables d’assassiner au premier degré in Mars 1966. Les trois hommes étaient tous des membres de la Nation de l’Islam.
L’héritage de Malcolm X a évolué au fil des générations que l’objet de nombreux documentaires, des livres et des films. Une résurgence de l’intérêt considérable s’est produit en 1992 lorsque le réalisateur Spike Lee sorti le film acclamé, Malcolm X. Le film a reçu des nominations aux Oscars du meilleur acteur (Denzel Washington) et meilleurs costumes.
Malcolm X est enterré au cimetière de Ferncliff à Hartsdale, New York.
DISCOURS DE MALCOLM X
Lorsqu’on veut une nation, cela s’appelle nationalisme. Lorsque les blancs des Etats-Unis se sont trouvés engagés dans une révolution contre l’Angleterre, pourquoi était-ce ? Le blanc de ce pays voulait cette terre pour y édifier une autre nation blanche. C’est le nationalisme blanc. La révolution américaine, c’était le nationalisme blanc. La révolution russe également, mais oui !, c’était le nationalisme blanc. Vous n’êtes pas de cet avis ? Pourquoi croyez-vous que Krouchtchev et Mao ne peuvent se mettre d’accord ? A cause du nationalisme blanc. Toutes les révolutions en cours actuellement en Asie et en Afrique, sur quoi sont-elles fondées ? Un révolutionaire est un nationaliste noir. Il veut une nation. Je lisais un beau texte du pasteur Cleage, dans lequel ce dernier expliquait que s’il ne pouvait s’entendre avec personne dans cette ville, c’était parce que tout le monde avait peur de se voir identifié au nationalisme noir. Si vous avez peur du nationalisme noir, vous avez peur de la révolution. Et si vous aimez la révolution, vous aimez le nationalisme noir.
Pour comprendre cela, il faut que vous réfléchissiez à ce que notre jeune frère, ici présent, a dit sur la différence qu’il y avait au temps de l’esclavage entre le nègre domestique et le nègre travailleur des champs. Les nègres domestiques, ce sont ceux qui vivaient dans la maison du maître ; ils étaient bien vêtus, ils mangeaient bien parce que qu’ils mangeaient comme le maître, ce dont il ne pouvait pas. Ils vivaient au grenier ou dans la cave, mais ils vivaient près du maître ; et ils aimaient le maître plus que le maître ne s’aimait lui-même. Ils donnaient leur vie pour sauver la maison de leur maître, plus volontiers que le maître lui-même. Si le maître disait : « nous avons une bonne maison », le nègre domestique disait « Ouais nous avons une bonne maison. » Lorsque le maître disait « nous », il disait « nous ». C’est cela que se reconnaît un nègre domestique.
Si la maison du maître brûlait, le nègre domestique combattait le feu avec plus d’énergie que n’en mettait le maître lui-même. Si le maître tombait malade, le nègre domestique disait : « qu’y a-t-il, patron, nous sommes malade ? » Il s’identifiait au maître, plus que son maître ne s’identifiait à lui-même. Et si vous veniez trouver le nègre domestique pour lui dire : « Echappons nous, sauvons nous, quittons cette maison », le nègre domestique vous regardait et répondait : « Vous êtes fou, mon vieux, qu’est-ce que ça veut dire, quittez cette maison ? Connaissez-vous une meilleure maison que celle-ci ? Où serais-je mieux vêtu qu’ici ? Où serais mieux nourris qu’ici ? » Voilà ce qu’était le nègre domestique. En ce temps-là, on l’appelait « house nigger ». Et c’est ainsi que nous l’appelons encore aujourd’hui, car il y en a encore.
Le nègre domestique aime son maître. Il veut vivre auprès de lui. Il paiera trois fois la valeur de la maison qu’il habite, rien que pour vivre auprès de son maître, et pour aller ensuite aller se vanter d’être « le seul noir du coin ». « Je suis le seul de ma partie. » « Je suis le seul dans cette école… » Vous n’êtes qu’un nègre domestique. Et si quelqu’un vient à l’instant pour vous dire : « Quittons cette maison », vous lui répondez exactement ce que répondait le nègre domestique de la plantation : « Qu’entendez-vous par quittez cette maison ? Se séparez de l’Amérique, de ce brave blanc ? Ou trouverez-vous un meilleur emploi que celui que vous avez ici ? » Oui, voilà ce que vous dîtes. Mais vous avez laissé votre tête en Afrique.
Sur la plantation, il y avait aussi le nègre travailleur. Les nègres travailleurs, c’était les masses. Les noirs étaient toujours plus nombreux dans les champs que dans la maison. Le nègre travailleur menait une vie d’enfer. Il mangeait des restes. Les nègres domestiques mangeaient les meilleurs morceaux du porc. Le nègre des champs n’avait rien d’autre que ce qui restait des entrailles du porc, ce qu’on appelle aujourd’hui les abats. A cette époque, ils appelaient cela de son véritable nom les tripes. Voilà ce que vous étiez des mangeurs de tripes. Et certains d’entre vous sont encore des mangeurs s de tripes.
Le nègre des champs était frappé du matin au soir ; il vivait dans une cabane, dans une hutte ; il portait de vieux vêtements dont personne ne voulait plus. Il haïssait son maître. Oui, il le haïssait. Il était intelligent. Le nègre domestique aimait son maître, mais le nègre des champs, et rappellez vous qu’il était la majorité, haïssait le maître. Quand la maison brûlait, il n’essayait pas d’éteindre le feu : le nègre des champs priait pour qu’il vînt un coup de vent. Quand le maître tombait malade, le nègre des champs priait pour qu’il mourût. Si quel qu’un venait trouver le nègre des champs pour lui dire : « Quittons cette maison, sauvons nous », il ne répondait pas : « Pour aller où ? », mais : « tout plutôt que cette maison. » Il y a aujourd’hui des nègre de champs en Amérique. J’en suis un. Les masses sont composées de nègres de champs. Lorsqu’ils voient la maison brûlé de ce blanc, vous n’entendez pas les petits noirs dire : « Notre gouvernement a des ennuis » Imaginez un noir disant : « Notre gouvernement ! » J’en ai même entendu un parler de « nos astronautes », « Notre marine de guerre ! » Voilà un noir qui a perdu l’esprit.
Tout comme le maître, en ce temps-là, se servait de Tom, le nègre domestique, pour maintenir les nègres des champs sous sa domination, le vieux maître se sert aujourd’hui de nègre qui ne sont rien d’autre que les Oncle Tom du XXème siècle, pour nous tenir en échec et nous garder en main, vous et moi, pour nous garder pacifique non-violents. C’est Tom qui vous fait non violents. C’est comme lorsque vous allez chez le dentiste et qu’il se prépare à vous arracher une dent. Vous vous débattrez quand il se mettra à tirer. Aussi vous injecte-t-il dans la mâchoire un produit appelé novocaïne, pour vous donner à croire qu’il ne vous fait rien. Vous restez assis et, parce que vous avez toute cette novocaïne dans la mâchoire, vous souffrez en paix. Le sang coule de votre machoire, et vous ne savez pas ce qui se passe. Parce que l’on vous a appris à souffrir pacifiquement.
Esclavage, Racisme et discriminations : Malaak Shabazz, la fille de Malcolm X se confie à cœur ouvert
         
Venue à Paris à l’invitation du CRAN dans le cadre du Black History Month et de la semaine anti-coloniale, Malaak Shabazz, la fille de Malcolm X a plaidé, à la Bellevilloise lors d’une conférence tenue samedi 14 février, en faveur de la poursuite du combat initié par son père, assassiné le 21 février 1965, il y a 50 ans jour pour jour. Elle s’est prononcée sur l’Esclavage, le racisme ainsi que les discriminations dont les Noirs, notamment des États-Unis et de France, sont encore victimes aujourd’hui.
Arrivée en France pour participer au Black History Month ainsi que pour honorer la mémoire de son père, Malcolm X, assassiné le 21 février 1965, Malaak Shabazz a participé mardi 10 février au point de presse tenu sur le Parvis du Panthéon et à la visite guidée du « Paris Noir », puis, elle a tenu une conférence-débat autour de la question du racisme qui a eu lieu à la prestigieuse université française La Sorbonne Paris. Avant de rencontrer, mercredi, les 18 du 57, les 18 coiffeuses exploitées et sans-papiers en lutte depuis plus de trois mois pour obtenir leur régularisation. Jeudi 12, la co-présidente de la sous-Commission de l’ONU s’est rendue à la Mairie de Massy-Palaiseau et au Cifordom, avant de débtattre l’après-midi avec des jeunes de Bondy et d’assister à la projection-débat autour du documentaire « Make it Plain » sur la vie de Malcolm X. Vendredi 13, elle a dîné et débattu au restaurant Novarts dans le 19e arrondissement. Enfin, samedi 14 et dimanche 15, elle a participé à la semaine Anticoloniale à la Bellevilloise, dans le 20e arrondissement parisien, et rendu hommage à son père.
(Interview Nofi)
Nofi : Quel est l’objet de votre visite en France ?
Malaak Shabazz : A l’invitation du CRAN, je suis venue passer une semaine en France, du 9 au 15 février, à l’occasion du Black History Month et de la semaine anti-coloniale. J’essaye, du mieux que je peux, de poursuivre le flambeau de mon père et de mettre en valeur mon propre combat. Avec la fondation « Malcolm X et Betty Shabazz », j’œuvre pour la cause noire à travers la planète. De plus, je suis à Paris pour promouvoir la décennie des personnes d’ascendance africaine (2015-2025). Quand je suis arrivée dans l’Hexagone, j’ai constaté plusieurs choses, touchant particulièrement les Noirs français, qui se déroulaient aux États-Unis il y a des décennies. Ce n’est pas facile d’être Noir ici mais il n’est pas impossible de faire évoluer les choses.
Qu’avez-vous trouvé de choquant à Paris ?
La jeunesse a perdu ses repères. Je pense qu’il faut des repères à ces jeunes afin de leur permettre de trouver leur chemin et avoir un but dans la vie. Par mon action, je m’efforce de faire avancer les choses en matière des droits de l’Homme et civiques. L’idée c’est de faire évoluer l’arsenal judiciaire dans l’ordre de protéger tous les citoyens contre les discriminations. Par exemple, j’ai assisté à un fait divers en France : la situation de non-droits des travailleurs africains immigrés exploités par leurs patrons. Aux États-Unis, cette situation ne pourrait pas arriver grâce aux lois encadrant ce genre de cas.
Quelle est la différence entre le modèle d’intégration à la française et celui des Etats-Unis ?
Aux Etats-Unis, on a un peuple uni. Malgré notre diversité, on est tous Américains. Personne ne s’étonne qu’on soit Noir et Américain, Asiatique et Américain ou Indien et Américain. Nos origines ne nous empêchent pas d’être considérés comme des Américains à part entière. C’est pourquoi je ne comprends pas pourquoi en France, on ne met pas en avant la diversité du peuple français sous prétexte qu’ils ont des origines étrangères. Si aux Etats-Unis, on parvient à intégrer tout le monde, c’est possible d’y arriver ici dans l’Hexagone. Mon message est un message de tolérance et de paix (applaudissement).
         
Vous êtes co-présidente de la sous-commission de l’ONU pour l’élimination des discriminations. Certains Noirs français et américains exigent une réparation de l’Esclavage. Quelle est l’action à entreprendre pour réclamer un dédommagement ?
Les pays qui se sont partagés les colonies en Afrique doivent payer la réparation de l’esclavage. Chaque pays, comme la France et l’Allemagne, doit prendre ses responsabilités. Les réparations doivent être demandées au nom de la traite négrière du passé et du présent. Je fais référence à l’abolition et au rétablissement par la France de l’esclavage à deux reprises. Cela explique pourquoi les Etats-Unis ont demandé à récupérer la Louisiane. Alors que tous les pays avaient aboli l’esclavage, la France, elle, l’a rétabli aux Antilles.
Est-ce légitime d’entreprendre une action judiciaire pour obtenir réparation ?
Il s’agit de l’esclavage institutionnel. Tout le monde se demande à qui doit-on réclamer une réparation ? C’est légitime de se faire dédommager des crimes commis par les pays esclavagistes, car il y a eu des pertes humaines et des bénéfices économiques. Toutefois, il faut reconnaître qu’une telle action de réparation va être difficile à mettre en place. Mais, il ne faut pas baisser les bras. La banque Barclays, par exemple, a tiré des bénéfices non négligeables de l’esclavage. Individuellement, ce sera difficile de porter plainte mais il faudra constituer des « class action » (des actions collectives) pour obtenir réparation.
Ce 21 février 2015, cela fait 50 ans que votre père, Malcolm X, a été assassiné. Savez-vous maintenant qui l’a tué ?
Je n’ai pas envie de m’étendre sur le sujet. Je pense que ça doit être un complot.
PS : Malaak Shabazz n’a pas pu répondre à toutes nos questions par manque de temps.
Une Interview vidéo exclusive de la fille de Malcolm X sera prochainement diffusée sur Nofi.fr
7 – Nelson Mandela -l'Homme qui a réussi à vaincre l'APARTHEID
         
C’est à 25 ans que Nelson Mandela a rejoint les rangs du Congrès national africain (ANC), un parti qui défendait les intérêts de la majorité noire contre la minorité blanche. Son zèle et sa détermination dans la lutte le feront condamner à la réclusion à perpétuité en 1964 pour sédition et échappe de peu à la peine de mort. En prison, Mandela aura fait en tout et pour tout 27 ans. Il a effectué des travaux forcés à longueur de journée, dans une carrière de chaux, où il casse des cailloux. Exposé au soleil et à la poussière pendant des années, Mandela y voit sa santé se détériorer. En prison où les lois de la ségrégation sont appliquées, Mandela continue la résistance et cherche à pénétrer l’âme de ses ennemis afrikaners, étudiant leur histoire et leur langue, dans le but d’établir un dialogue avec eux.
L'importance de l'humilité par Nelson Mandela
De l’autre côté son emprisonnement lui confère une notoriété internationale ; ce qui a conduit l’Assemblée des Nations unies déclare l’apartheid crime contre l’humanité en 1971. La pression locale et mondiale exercée sur le gouvernement sud-africain a fini par payer. L’homme a été libéré le 11 février 1990. La levée de l’interdiction de l’ANC est également annoncée par le président sud-africain Frederik de Klerk. Nelson Mandela sera élu Président de l’Afrique du Sud en 1994, après la large victoire de son parti aux premières élections générales multiraciales. Il préside ainsi le premier gouvernement non racial du pays, composé d’une coalition entre l’ANC, le Parti national et le parti zoulou Inkatha Freedom Party, et prône la réconciliation entre les races.
5 ans après, Nelson Mandala a refusé de briguer un second mandat et quitte son poste en 1999, préférant s’éloigner de la vie politique pour se consacrer à ses proches et à sa fondation. « Mandela est une icône mondiale de la réconciliation. Plusieurs personnalités du monde lui ont rendu des hommages lors de sa mort le 5 décembre 2013.
Nelson Mandela est arrêté en 1963 et est accusé de sabotage et de trahison contre son pays. Au moment de son arrestation, il mène activement la lutte contre le régime apartheid de l'Afrique du Sud qui
discrimine systématiquement les citoyens de race noire. Mandela est relâché de prison le 11 février 1990 devant les caméras du monde . Peu de temps après sa libération, il réussit à se faire élire
président de l'Afrique du Sud et engage le pays sur la voie des réformes et de l'abolition des conditions discriminatoires envers les gens de race noire. Il meurt en 2014.
         
DISCOURS DE NELSON MANDELA
Nelson Mandela – discours d’investiture 1994
Le temps de soigner les blessures est arrivé.
Le temps de combler les fossés qui nous séparent est arrivé.
Le temps de construire est arrivé.
Nous sommes enfin arrivés au terme de notre émancipation politique. Nous nous engageons à libérer notre peuple de l’asservissement dû à la pauvreté, à la privation, à la souffrance, au sexisme et à toute autre discrimination.
Nous avons réussi à passer les dernières étapes vers la liberté dans des conditions de paix relative. Nous nous engageons à construire une paix complète, juste et durable. Nous avons réussi à implanter l’espoir dans le cœur de millions de personnes de notre peuple. Nous nous engageons à bâtir une société dans laquelle tous les Africains du Sud, qu’ils soient blancs ou noirs, pourront se tenir debout et marcher sans crainte, sûrs de leur droit inaliénable à la dignité humaine – une nation arc-en-ciel, en paix avec elle-même et avec le monde.
Comme preuve de son engagement dans le renouveau de notre pays, le nouveau Gouvernement par Intérim de l’Unité Nationale prend la décision, en tant que question urgente, d’amnistier les différentes catégories de compatriotes accomplissant actuellement leur peine d’emprisonnement.
Nous dédions ce jour à tous les héros et héroïnes de ce pays et du reste du monde qui se sont sacrifiés ou ont donné leur vie pour que nous puissions être libres.
Leurs rêves sont devenus réalité. La liberté est leur récompense.
Nous nous sentons à la fois humbles et fiers de l’honneur et du privilège que le peuple d’Afrique du Sud nous fait en nous nommant premier Président d’un gouvernement d’union démocratique, non-raciste et non-sexiste.
Nous sommes conscients que la route vers la liberté n’est pas facile.
Nous sommes conscients qu’aucun de nous ne peut réussir seul.
Nous devons donc agir ensemble, comme un peuple uni, vers une réconciliation nationale, vers la construction d’une nation, vers la naissance d’un nouveau monde.
Que la justice soit la même pour tous.
Que la paix existe pour tous.
Qu’il y ait du travail, du pain, de l’eau et du sel pour tous.
Que chacun d’entre nous sache que son corps, son esprit et son âme ont été libérés afin qu’ils puissent s’épanouir.
Que jamais, jamais plus ce pays magnifique ne revive l’expérience de l’oppression des uns par les autres, ni ne souffre à nouveau l’indignité d’être le paria du monde.
Que la liberté règne.
Que le soleil ne se couche jamais sur une réalisation humaine aussi éclatante !
Que Dieu bénisse l’Afrique!
         
Avant Mandela, il y a eu Bantu Steve Biko..
  Steve Biko, la conscience noire (par Augusta Conchiglia, 11 septembre 2007 )
         
Le 12 septembre 1977, à 31 ans, Steve Biko mourait, seul, dans une cellule de la prison centrale de Pretoria (Afrique du Sud), d’une lésion cérébrale. La photo de son cadavre gisant à même le sol, nu,
couvert de plaies et d’ecchymoses fit le tour du monde grâce au journaliste britannique qui fut aussi son ami, Donald Woods, auteur de sa biographie la plus complète (1979). Arrêté le 21 août à Port
Elisabeth, près de sa ville natale où il était assigné à résidence après des mesures de bannissement, Biko fut amené dans les locaux de la police de sécurité de la ville et interrogé à son quartier
général. Roué de coups à plusieurs reprises, enchaîné et totalement dévêtu, il était dans un état déjà très grave le 7 septembre, reconnaîtront plus tard les autorités dans un rapport qui accuse les
médecins de n’avoir pas décelé les « lésions neurologiques » causées par « une chute accidentelle »... Il fallut attendre le 11 septembre pour que l’on recommande son transfert immédiat à l’hôpital.
La police choisit celui de Pretoria, 1 200 km plus loin. Dans un état comateux, Steve Biko fut transporté jusqu’à la capitale dans l’arrière d’une jeep, toujours nu, à même le plancher. Son décès,
pour lequel les autorités donnèrent jusqu’à huit versions différentes, fut constaté le lendemain.
Le leader charismatique du mouvement de la Conscience noire devint alors le symbole de la résistance contre l’apartheid, un des grands martyrs d’Afrique du Sud. Sa renommée atteint l’Occident — où
chansons et film à succès lui furent consacrés — dépassant largement celle de Nelson Mandela à l’époque. Les liens de ce dernier avec le Congrès national africain (ANC), organisation taxée de
« marxiste », voire de « pro-soviétique », avaient considérablement réduit, guerre froide oblige, les cercles qui relayaient en Europe et plus encore aux Etats-Unis la campagne de l’ANC pour la
libération de celui qui allait devenir une icône mondiale à la fin des années 1980.
Né en 1946 à Ginsberg, une township noire près de King William’s Town (Eastern Cape), Stephen Bantu Biko grandit dans une atmosphère de révolte : son père Mzimkhayi fut tué par un policier blanc lors
d’un rassemblement militant le 12 septembre 1951. Après une scolarité marquée par des actes de défiance et d’insoumission qui lui valurent d’être expulsé du secondaire, Biko fit ses premières armes
politiques à l’université de Durban, où il put s’inscrire dans la section « non européenne » de la faculté de médecine. Actif dans un premier temps au sein du syndicat des étudiants crée par les
Blancs libéraux, l’Union nationale des étudiants sud-africains (National Union of South African Students, Nusas), Biko décida en 1969 de fonder, avec d’autres étudiants noirs, l’Organisation des
étudiants sud-africains (South African Student Organisation, SASO), dont il prit la tête. La critique du paternalisme blanc, la question de l’émancipation des noirs et de leur prise de conscience,
sont désormais au cœur de son discours.
Fortement inspirée par le mouvement noir non violent des Etats-Unis et comme lui influencé par la culture chrétienne, la Conscience noire — concept élaboré en 1967 par le Mouvement de l’Université
chrétienne, groupe non racial et œcuménique — prend alors son essor, et conquiert surtout un public de jeunes, plus radicaux que leurs camarades de l’ANC dont la lecture non exclusivement raciale du
conflit leur paraissait une prédisposition au compromis. Pourtant, ce qui était devenu le Mouvement de la conscience noire (Black Consciousness Movement, BCM) maintint sa posture non violente. Et
choisit de transcender le champ politique direct, en agissant sur le terrain au travers de projets éducatifs, culturels ou sociaux. Ainsi faisant, il mena en réalité une puissante campagne de
politisation : « Le principe de base de la Conscience noire est le rejet par l’homme noir du système de valeurs qui veut faire de lui un étranger dans son propre pays et qui détruit jusqu’à sa dignité
humaine », affirmait Biko en 1976. Plus tôt, dans un discours à Cape Town en 1971, il avait lancé : « L’arme la plus puissante dans les mains des oppresseurs, est la mentalité des opprimés ! »
« Pour commencer, avait-il expliqué à un journaliste britannique, il faut que les Blancs réalisent qu’ils sont seulement humains, pas supérieurs. De même les Noirs doivent réaliser qu’ils sont aussi
humains, pas inférieurs... »
Cependant, et contrairement au PAC dont la doctrine de l’« Africanism » insistait sur la primauté des valeurs traditionnelles africaines, la création d’un Etat centré sur l’identité africaine, ou
encore la mobilisation des Africains en tant que nation (Azania), le BCM de Biko envisageait, à terme, un Etat où la majorité noire aurait certes assumé le rôle dirigeant qui lui revient par la
démographie et l’histoire, mais dans un contexte politique et institutionnel non racial. Lucide. Comme lorsque, trois mois avant sa mort, il déclarait : « Soit tu es vivant et fier, soit tu es mort,
et quand tu es mort, tu ne peux plus t’en soucier. Ta façon de mourir peut elle-même être une chose politique (...) car si je n’arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l’apartheid, l’horreur
de la mort y parviendra sûrement. »
Son lâche assassinat suscita une telle indignation internationale que le Conseil de sécurité procéda enfin au renforcement de l’embargo sur les armes décrété en 1963, qu’il avait refusé après la
répression sanglante de la révolte de Soweto une année auparavant. Comme le déclara Mandela lors de son élection en 1994 : « Biko a été le premier clou dans le cercueil de l’apartheid. »
Quel est le secret de Winnie Mandela, la reine ? Joyeux anniversaire à toi
Qui peut encore ignorer que Nelson Mandela a passé vingt-sept années de sa vie dans les geôles du régime de l'apartheid ? Mais qui se souvient, en revanche, que son ex-épouse Winnie Madikizela-Mandela
a elle aussi fait de la prison ? Pour le rappeler à ceux qui l'auraient oublié, Winnie fut arrêtée au milieu d'une froide nuit de mai 1969, sans avoir le temps de confier à ses proches ses deux filles,
Zenani et Zindzi (10 ans et 9 ans). Elle est accusée d'avoir enfreint la loi sur le terrorisme.
Relachée faute de preuve une première fois, elle est immédiatement arrêtée une seconde fois (sans que de nouveaux éléments aient été apportés) avant d'être définitivement relâchée en septembre 1970.
Qui est l'infléchissable Winnie Mandela? Elle se définit elle-même comme un coeur indompté, mais il y a tant de choses à savoir sur cette Reine & Héroïne d'Afrique...
Découvrez ou redécouvrez son parcours, avant, pendant et après Nelson, dans un récit que je vous raconterai ce vendredi, dès 21h45, sur les ondes de la radio bruxelloise RADIO PANIK, aux côtés de notre cher Papa Jules, dans l'émission Congo na Biso...
Pour écouter en direct: 105.4 FM ou www.radiopanik.org
WINNIE MANDELA: « MANDELA AVAIT MAL NÉGOCIÉ AVEC LE POUVOIR BLANC »
Winnie Madikizela-Mandela, plus connue sous le nom de Winnie Mandela, est une femme politique sud-africaine, membre de l’ANC, née le 26 septembre 1936. Elle a été la deuxième épouse de Nelson Mandela, ancien Président d’Afrique du Sud avec lequel elle avait eu de nombreuses divergences, notamment celle concernant la paix et la réconciliation voulues et prônées par son ex-mari après l’apartheid.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique à la fin du mois d’août 2017, celle qui est connue pour ses positions radicales et son franc parler, est revenue sur de nombreux aspects de la vie politique, économique et sociale avant et après l’apartheid, non sans égratigner au passage Jacob Zuma, l’Archevêque Desmond et son ex-mari Nelson Mandela.
Il est de notoriété publique que son ex-époux, Nelson Mandela, et elle avaient un désaccord fondamental. Pour lui, la paix et la réconciliation étaient prioritaires. Pour elle, c’était la justice, « Mandela et moi avons eu de nombreux désaccords. Dès le départ, lui et ses proches ont commis des erreurs dans les négociations avec le pouvoir blanc, dont nous payons aujourd’hui le prix. Par exemple, le problème des terres. Au nom de quoi devrions-nous payer pour racheter ce qui nous a été arraché par la force ? Et avec quel argent ? Le capital reste entre les mains de la minorité blanche. Rien n’a changé. Autre erreur, l’élection du Parlement au scrutin proportionnel, dans l’unique but de garantir une représentation à cette même minorité. C’est un système pervers qui ne permet pas au peuple de contrôler ses élus, mais qui permet à ces derniers d’agir en toute impunité. Nous devons changer la Constitution ».
Interrogée sur la responsabilité de l’actuel président de l’Afrique du Sud, sur la situation que traversent l’ANC en particulier, et l’Afrique du Sud en général, elle a demandé le changement à la tête du pays « L’opposition évoque 783 chefs d’inculpation pour corruption, mais il ne peut être poursuivi tant qu’il est président en exercice. Il les réfute, et pour ma part je n’en sais que ce qu’en disent les médias. Cela dit, tous les responsables dont la corruption est de notoriété publique doivent se préparer à affronter les tribunaux un jour ou l’autre, que les accusations soient fondées ou non. Une chose est claire : il est plus que temps de changer de leadership si nous voulons continuer à gouverner ce pays. L’ANC a besoin de sang nouveau pour mener l’Afrique du Sud sur le chemin de la liberté ».
Celui qui a donné le nom de la nation « arc-en-ciel » à l’Afrique du Sud, est également passé à la trappe de Winnie Mandela, selon elle, Desmond Tutu s’était lamentablement trompé en comparant leur pays à l’arc-en-ciel, « …. D’abord parce que les couleurs de l’arc-en-ciel ne se mélangent pas et qu’il n’existe parmi elles ni la couleur noire ni la blanche. La comparaison n’a donc pas de sens. Ensuite parce qu’il s’agit depuis le début d’un mythe total auquel les dirigeants de l’époque ont voulu nous faire croire. C’était un vœu pieux qui n’a jamais correspondu à la moindre réalité. La réconciliation n’a été qu’une façade ; nous ne sommes pas libres car nous n’avons pas la liberté économique ».
Winnie Mandela dans une posture de mère dans cette interview, propose à l’Afrique et à ses dirigeants d’adopter une démocratie qui va promouvoir le changement et apporter le développement, « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une nouvelle définition de la démocratie pour l’Afrique, laquelle doit inclure la nécessité pour nos dirigeants de quitter le pouvoir quand le moment est venu. Le fait de s’accrocher au pouvoir au-delà du raisonnable est l’une des faiblesses de notre continent. La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, et la possibilité d’une régénération et d’une transfusion régulières ».
  Faces Of Africa - Winnie Mandela: Black Saint or Sinner - Part 1 and Part 2
         
  Comment chasser le colon de sa tête (Publié le 01.12.2016 à 15h34 Par Séverine Kodjo-Grandvaux )
         
Nelson Mandela en meeting électoral en janvier 1994, à Rustenburg. C’est à partir du mot bantou « ubuntu », que l’on peut traduire par « je suis parce que nous sommes », que le leader sud-africaina a élaboré sa politique de la réconciliation. WALTER DHLADHLA/AFP
Bâtir, à partir de notions africaines, une pensée universelle : la « décolonisation des savoirs » était au cœur des premiers Ateliers de la pensée qui se sont tenus au Sénégal fin octobre.
Dakar. Un président de la République française s’adresse à son homologue sénégalais : « C’est en français que les peuples se sont décolonisés, en français qu’ils ont accédé à l’indépendance et à la liberté. » L’auteur de cette assertion est-il Nicolas Sarkozy, qui avait avancé en 2007 que « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire » ? Non. C’est François Hollande, en 2014, lors du XVe Sommet de la francophonie. « Le propos est clair, commente l’écrivaine franco-camerounaise Léonora Miano dans L’Impératif transgressif (L’Arche, 184 pages, 18 euros). Il s’agit d’indiquer que la langue française a donné aux Subsahariens la capacité de penser leur condition. (…) En un mot, l’humanité leur est venue par le français. »
De Nicolas Sarkozy à François Hollande, donc, une certaine continuité : une même ignorance de l’histoire de l’Afrique, un sentiment partagé sur la suprématie de l’ancienne métropole et un héritage commun, celui d’une culture coloniale qui ne s’est guère remise en question. Comment expliquer que, dès qu’il s’agit de penser l’Afrique, les mêmes poncifs reviennent : continent de l’oralité, peuples sans histoire, tribalisme, misère, famine ? Est-ce à dire que, plus de cinquante ans après les indépendances, la manière d’appréhender le continent demeure largement la même ? Que la France ne parvient pas à décoloniser son imaginaire ?
Reconquérir l’estime de soi
Les intellectuels africains ou afro-diasporiques l’ont compris dès les années 1930 : après quatre siècles d’humiliation et d’exploitation, l’Afrique devait reconquérir l’estime de soi, revaloriser ce qui avait été mis à mal par les nations européennes et s’engager dans la voie de la décolonisation des savoirs et des esprits pour se libérer. Un impératif né des origines coloniales des savoirs occidentaux sur l’Afrique : les premiers ethnologues étaient en effet des agents coloniaux, qui collectaient...
8 – Martin Luther King - I Have A Dream Speech - August 28, 1963 (Full Speech)
         
Le pasteur baptiste Martin Luther King a milité toute sa vie pour les droits de la communauté afro-américaine des États-Unis. Soutenu par le président John F. Kennedy, il initie plusieurs mouvements
pour déségrégationner son pays et permettre aux gens de race noire d'obtenir les mêmes droits que les Américains de race blanche. Le 28 août 1963, devant le Lincoln Memorial de Washington, il prononce
son fameux discours "I have a dream" devant 200 000 personnes venues l'entendre. Ses efforts sont récompensés en 1964 alors qu'il reçoit le prix Nobel de la paix. King meurt assassiné le 4 avril 1968
à Memphis, Tennessee, victime des balles d'un militant raciste.
Le 28 août 1963, Martin Luther King marche sur Washington et prononce son discours resté historique « I have a dream ».
CE JOUR-LA… 28 août, comme aujourd’hui…
Le 28 août 1963, Martin Luther King marche sur Washington et prononce son discours resté historique « I have a dream ».
Ce jour-là, soit 5 ans avant son assassinat, Martin Luther King mène la marche contre les discriminations raciales à Washington. C’est une foule extraordinaire, immense et jamais vue d’environ 250.000 personnes (majoritairement des Noirs) qui déferle à Washington et converge calmement vers le mémorial Lincoln. La police est sur les dents, et le district de Columbia est virtuellement placé sous la loi martiale. Plus de 150 agents du FBI et 1900 policiers se mêlent à la foule pour l’encadrer et la surveiller avec 200 voitures, 86 motos, 24 jeeps, plusieurs hélicoptères et 23 grues, au cas où il faudrait déplacer des bus vandalisés. Ce n’est pas tout : aux abords de la capitale, cinq bases militaires – Fort Myer, Fort Belvoir, Fort Meade, Marine Corps Base Quantico et Anacostia Naval Station – sont en état d’alerte.
C’est la Southern Christian Leadership Conférence de Martin Luther King qui est le meneur officiel de la marche. Après avoir entendu plusieurs orateurs, c’est Martin Luther King qui prend la parole en dernier, sous l’œil de nombreuses caméras, et se lance dans un discours scolaire, peu incarné. Ses premiers mots vont à Abraham Lincoln à qui Martin LK jette des fleurs et rappelle tout le chemin qui n’a pas été parcouru depuis la proclamation d’émancipation de 1863. Puis, la chanteuse noire Mahalia Jackson se lève, interromp Martin LK et dit « Tell’em about the dream, Martin! » (« Parle-leur du rêve, Martin! »). C’est alors que Martin s’execute et lance « I say to you today, my friends, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream » (« Je vous le dis ici et maintenant, mes amis, bien que, oui, bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui et demain, je fais toujours ce rêve : c’est un rêve profondément ancré dans l’idéal américain »). Le succès de ce discours fit de Martin LK le représentant incontesté de la lutte. Il fut désigné l’homme de l’année 1963 pour le Time, puis Prix Nobel de la paix l’année suivante, en 1964. Ce discours demeure, jusqu’aujourd’hui, dans tous les esprits et est même devenu l’un des textes fondateurs de la démocratie américaine.
Source : http://www.babunga.alobi.cd/
Coretta Scott King
         
* Enfance
Coretta Scott a passé son enfance dans la ferme de ses parents, Obie Leonard Scott et Bernice McMurray Scott. Après avoir obtenu son diplôme du lycée de Lincoln, un établissement privé pour noirs,
Coretta Scott poursuit son éducation à l'université d'Antioch en Ohio et a obtenu un diplôme dans la musique et l'éducation élémentaire en 1949.
Elle a rejoint l'association nationale pour l'avancement des personnes de couleur (NAACP) et les jeunes progressistes, assistant à la convention du parti en 1948 en tant que délégué des étudiants.
* Martin Luther King et la lutte pour les droits civiques
En 1951, elle s'inscrit au conservatoire de la Nouvelle-Angleterre de Boston grâce à une petite bourse ; elle y obtient un diplôme de musique vocale. C'est à cette période qu'elle rencontre à Boston
Martin Luther King, un étudiant en doctorat de l'université de Théologie de Boston. En dépit des objections initiales des parents de King, qui ont voulu qu'il épouse une femme de sa ville natale
d'Atlanta, les deux se marièrent chez la famille de Scott à Marion le 18 juin 1953.
Bien que Coretta King ait investi la majeure partie de son temps à élever les quatre enfants du couple : Yolanda King (1955-2007), Martin Luther III (1957), Dexter Scott (1961), et Bernice
Albertine (1963), elle était présente à plusieurs des événements principaux de droits civiques des années 1950 et des années 1960. Mettant sa formation musicale à son service, Coretta a participé
aux "concerts de liberté, " qui se sont composés de récitations, de poésies, de chants, et des conférences liées à l'histoire du mouvement de droits civiques. Les recettes de ses concerts ont été
souvent reversées à la Souther Christian Leadership Conference (SCLC). Coretta King a accompagné son mari dans plusieurs de ses déplacements, voyageant au Ghana en 1957 et en Inde en 1959.
Avant le rapport 1967 de son mari contre la guerre au Viêt Nam, Mme King s'est impliquée dans un certain nombre d'organismes œuvrant pour la paix et la justice. En 1962, son intérêt pour les efforts
de désarmement l'a amené à Genève en Suisse, où elle a soutenu une grève des femmes pour la paix à la seventeen-nation Disarmament Conference.
* Après l'assassinat
Après l'assassinat de Martin Luther King le 4 avril 1968, Coretta a poursuivi la philosophie de non-violence prônée par son mari. Plus tard, ce même mois, elle a remplacé son mari à un rassemblement contre la guerre du Viêt Nam à New York. Quatre jours après assassinat de son mari à Memphis (sud), elle prenait la tête d'une importante manifestation en soutien aux éboueurs noirs victimes de discriminations, pour lesquels son mari s'était déplacé dans la ville. En mai 1968, Coretta King a aidé à lancer la Poor's People campaign (campagne de lutte contre la pauvreté) et a ensuite participé à de nombreux efforts combattant celle-ci.
En 1969, Coretta a édité son autobiographie, Ma vie avec Martin Luther King, Jr. La même année, elle a commencé à mobiliser un soutien en faveur du centre Martin Luther King, Jr., pour le changement social vers la non-violence, qui comprenait un hall d'exposition, une restauration de la maison d'enfance de Martin Luther King, un institut d'études afro-américain, une bibliothèque contenant les articles de son mari et un musée. En tant que présidente de fondation du centre, elle a guidé sa construction à côté de l'église de baptiste d'Ebenezer, où le Dr. King avait servi comme co-pasteur avec son père, Martin Luther King, Senior.
Le Président américain Jimmy Carter, la Première dame Rosalynn Carter, Andrew Young et Coretta Scott King, le 14 janvier 1979.
Le groupe de folk progressif anglais The Strawbs (comprenant l'auteur-compositeur-interprète Dave Cousins et le prometteur claviériste Rick Wakeman) a enregistré une chanson intitulée "Martin Luther King's Dream" en 1970, inspirée du discours "I have a dream...". Coretta planifiant un meeting à Londres, a invité le groupe à interpréter ce morceau ; c'est ce qu'ils firent au Central Hall, Westmister.
Elle est décédée le 31 janvier 2006 près de Tijuana, au Mexique. Elle avait 78 ans. Elle est morte d'un cancer dans une clinique de Rosarito.
Mme King avait été victime d'une crise cardiaque au mois d'août 2005. Elle était apparue pour la dernière fois en public le 16 janvier 2006, le jour du Martin Luther King Day, qui célèbre la mémoire de son mari, mais elle n'a pas tenu de discours, clouée dans une chaise roulante, séquelle d'une attaque antérieure.
La dépouille mortelle de Coretta King a été exposée au Capitole de l'État de Géorgie, à l'Église baptiste Ebenezer à Atlanta, où le pasteur King avait assisté son père à la chaire entre 1960 et 1968, et enfin à la New Birth Missionary Baptist Church (Église missionnaire baptiste de la renaissance). Plus de 150.000 personnes sont venues rendre un dernier hommage à Mme King.
George W. Bush, George H. W. Bush père, Bill Clinton et Jimmy Carter, les quatre présidents américains ainsi que de nombreuses personnalités étaient également présents.
  I Have a Dream - Martin Luther King, Jr.
Discours prononcé par Martin Luther King, Jr, sur les marches du Lincoln Memorial, Washington D.C., le 28 août 1963.
Je suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation.
Il y a cent ans, un grand américain, qui jete sur nous aujourd'hui son ombre symbolique, a signé la Proclamation d'Emancipation. Cet arrête d'une importance capitale venait porter lumière, comme une
phare d'espoir, aux millions d'esclaves Noirs marqués par les flammes d'une injustice foudroyante, et annonçait l'aube joyeuse qui allait mettre fin à la longue nuit de la captivité.
Mais un siecle plus tard, nous devons faire le constat tragique que les Noirs ne sont pas encore libres. Un siècle plus tard, la vie des Noirs reste entravée par la ségrégation et enchainée par la
discrimination. Un siècle plus tard, les Noirs représentent un ilôt de pauvreté au milieu d'un vaste océan de prospérité matérielle. Un siècle plus tard, le Noirs languissent toujours dans les marges
de la société américaine, des exilés dans leur propre terre. Alors nous venons içi aujourd'hui pour dramatiser notre condition effroyable.
Nous venons à la capitale de notre nation pour demander, en quelque sorte, le paiement d'un chèque. Quand les architectes de notre république ecrivirent les textes magnifiques de la Constitution et
de la Déclaration d'Indépendence, ils signèrent un billet à l'ordre de chaque américain. C'était la promesse que chacun serait assuré de son droit inaliènable a la vie, à la liberté et à la poursuite
du bonheur.
Il est aujourd'hui evident que l'Amérique a manqué a cet engagement quant à ses citoyens de couleur. Au lieu de faire honneur à cette obligation sacrée, l'Amérique à passé au peuple Noir un chèque qui
revient marqué "sans provisions". Mais nous ne saurons croire que la banque de la Justice a fait faillite. Nous ne saurons croire qu'il n'y a plus suffisamment de provisions dans les grands coffres
d'opportunité nationaux. Alors nous venons exiger paiement contre ce chèque, paiement sur demande des richesses de la liberté et de la sécurité que procure la justice. Nous venons également à cet
endroit sacré pour rappeler à l'Amérique l'urgence absolue du moment. Ce n'est pas le moment de prendre le luxe de laisser calmer les esprits, ni de nous laisser endormir par une approche gradualiste.
Il est temps de quitter la vallée sombre et désolée de la ségrégation pour prendre le chemin ensoleillé de la justice raciale. Il est temps d'ouvrir les portes de l'opportunité à tous les enfants de
Dieu. Il est temps de tirer notre nation des sables mouvants de l'injustice raciale jusqu'au rocher solide de la fraternité.
Que la nation ne tienne pas compte de l'urgence du moment, qu'elle sous-estime la détermination des Noirs, lui serait fatal. Cet été étouffant du mécontentement légitime des Noirs ne prendra fin qu'à
l'arrivée d'une automne vivifiante qui amenera liberté et égalité. L'annee 1963 n'est pas une fin, mais un début. Ceux qui veulent croire que les Noirs seront satisfaits seulement de s'exprimer avec
force auront un fâcheux réveil si la nation revient aux affaires habituelles comme si de rien n'était. L'Amérique ne connaîtra ni repos ni tranquilité tant que les Noirs ne jouissent pas pleinement
de leurs droit civiques. Les orages de la révolte continueront à secouer les fondations de notre pays jusqu'au jour où la lumière de la justice arrivera.
Mais il y a quelquechose que je doit dire à mon peuple, qui sont sur le point de franchir le seuil de la justice. En luttant pour prendre notre juste place, nous ne devrons pas nous rendre coupables
d'actes injustes. Ne buvons pas de la coupe de l'amertume et de la haine pour assouvir notre soif.
Nous devons toujours conduire notre lutte dans un haut souci de dignité et de la discipline. Nous ne pouvons pas laisser notre protestation créative dégénérer en violence physique. Encore et encore,
nous devons atteindre ce niveau exalté où nous opposons à la force physique, la force de l'âme. Le militantisme merveilleux qui a pris la communauté noire ne doit pas nous amener à nous méfier de tous
les Blancs, puisque beaucoup de nos frères Blancs, on le voit par leur présence içi aujourd'hui, se sont rendus compte que leur destin est lié au nôtre, et que leur liberté dépend étroitement de la
nôtre. Nous ne pouvons pas marcher seuls.
Et quand nous marchons, nous devons jurer d'aller toujours de l'avant. Nous ne pouvons pas faire demi-tour. Il y en a qui demandent aux fervents des droits civiques, "Quand serez-vous satisfaits?"
Nous ne saurons être satisfaits tant que nous ne pouvons pas laisser nos corps fatigués se reposer dans les motels des routes ni les hôtels des villes. Nous ne saurons être satisfaits tant que les
Noirs ne peuvent bouger que d'un petit ghetto à un ghetto plus grand. Nous ne saurons être satisfaits tant qu'un Noir en Mississippi n'a pas le droit de voter et qu'un Noir à New York ne voit rien
pour lequel il peut voter. Non, non-nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons satisfaits que le jour où la justice se déchainera comme les eaux, et que la rectitude sera comme une fleuve
puissante.
Je ne suis pas sans savoir que certains d'entre vous arrivent ici après maintes épreuves et tribulations. Certains d'entre vous viennent directement des cellules étroites de prison. Certains d'entre
vous viennent des régions où votre quête pour la liberté vous a laissés meurtris par les orages de la persécution et renversés par le vent de la brutalité policière. Vous êtes les véterans de la
souffrance créative. Persévérez dans l'assurance que la souffrance non-méritée vous portera rédemption.
Retournez au Mississippi, retournez à l'Alabama, retournez à la Géorgie, retournez à la Louisiane, retournez aux ghettos et quartiers pauvres de nos villes du Nord, en sachant que cette situation,
d'une manière ou d'une autre, peut être et sera changée. Ne nous complaisons pas dans la vallée du désespoir.
Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultes et les frustrations du moment, j'ai quand même un rève. C'est un rève profondement enracinée dans le rève américain.
J'ai un rève-qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra la vrai signification de son croyance: "Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux."
J'ai un rève-qu'un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
J'ai un rève-qu'un jour même l'etat de Mississippi, un désert étouffant d'injustice et d'oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.
J'ai un rève-que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère.
J'ai un rève aujourd'hui.
J'ai un rève-qu'un jour l'état de l'Alabama, dont le gouverneur actuel parle d'interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants noires pourront prendre la main
des petits enfants blancs et marcher ensemble comme freres et soeurs.
J'ai un rève aujourd'hui.
J'ai un rève-qu'un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivellé, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur
sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble.
Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que je rentre au Sud. Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous
pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révoltons pour la liberté ensemble, en sachant qu'un jour nous serons libres.
Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens nouveau cette chanson patriotique, "Mon pays, c'est de toi, douce patrie de la liberté, c'est de toi que je chante.
Terre où reposent mes aïeux, fierté des pélerins, de chaque montagne, que la liberté retentisse."
Et si l'Amérique veut être une grande nation ceci doit se faire. Alors, que la liberté retentisse des grandes collines du New Hampshire. Que la liberté retentisse des montagnes puissantes du New York.
Que la liberté retentisse des hauts Alleghenies de la Pennsylvanie!
Que la liberté retentisse des Rockies enneigées du Colorado!
Que la liberté retentisse des beaux sommets de la Californie!
Mais pas que ça-que la liberté retentisse des Stone Mountains de la Georgie!
Que la liberté retentisse des Lookout Mountains du Tennessee!
Que la liberté retentisse de chaque colline et de chaque taupiniere du Mississippi! Que la liberté retentisse!
Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque village et de chaque lieu-dit, de chaque état et de chaque ville, nous ferons approcher ce jour quand tous les
enfants de Dieu, Noirs et Blancs, Juifs et Gentils, Catholiques et Protéstants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual noir, "Enfin libres! Enfin libres! Dieu
Tout-Puissant, merci, nous sommes enfin libres!"
Discours prononcé par Martin Luther King le 28 Août 1963 lors de la marche de Washington
9 – Michael Jackson - Le " King of Pop "
         
Le " King of Pop " est sans contredit le chanteur populaire le plus populaire de tous les temps. Avec ses 750 millions d'albums vendus et ses dizaines de prix et récompenses de toutes sortes, celui
qui a débuté sa carrière au sein du groupe familial les Jackson 5 devient un artiste immensément populaire au succès inégalé jusqu'à ce jour. À l'époque, non seulement Michael Jackson fait exploser
le marché de la musique dite " noire ", mais celui-ci redéfinit toute l'industrie musicale par son style innovateur, ses compositions éclatées et son style de danse totalement unique! Jackson parvient
grâce à sa réussite à unifier les deux solitudes américaines et à faire rejaillir ses succès dans les palmarès les plus prestigieux. Il meurt le 25 juin 2009 d´une intoxication aiguée au propofol
après avoir subi un arrêt cardiaque dans son manoir de Holmby Hills á Los Angeles en Californie.
10 – Beyoncé
         
Beyoncé Knowles débute sa carrière professionnelle au début des années 90, mais ce n'est que quelques années plus tard, soit vers 1997, qu'elle atteint un véritable statut de vedette avec ses
partenaires de Destiny's Child. Le groupe se dissout en 2001 et Beyoncé poursuit sa carrière solo depuis. La chanteuse s'implique beaucoup au sein de sa communauté et devient une source d'inspiration
pour les jeunes femmes de sa génération. Elle épouse le rapper Jay-Z en 2008 et le " power couple " devient immédiatement très influent, celui-ci étant fréquemment invité à des soirées par le couple
présidentiel américain.
         
Grammy Award 2017 : Quand « Queen B » rend hommage à Oshun - NOFI par Makandal Speaks|16 février 2017
         
La prestation magistrale de Beyoncé lors de la 59ème cérémonie des Grammys Award fut particulièrement remarquée. Même si la diva planétaire n’a pas remporté de prix, elle a néanmoins édifié la blogosphère en apparaissant sous les traits d’une divinité du panthéon Yoruba. Mais qui est-donc cette fameuse Oshun dont tout le monde parle ?
Au grand dam de ses fans, Beyoncé Knowles-Carter aka Queen B n’a pas remporté le Grammy de l’album de l’année, cependant elle à offert au public un de ses spectacle hors du commun dont elle seule à le secret. Une performance d’autant plus remarquée, puisque c’est enceinte de jumeaux et vêtue en déesse africaine que la femme de Jay-Z est monté sur scène. Après avoir déclamé une ode à la maternité, Bey a interprété deux chansons de l’album «Lemonade», «Love Drought» et «Sandcastles».
Le show a débuté par des images holographiques projetées sur un écran géant, représentant la reine du RnB en Oshun, une Orisha [1], reflétant l’une des manifestations de Dieu dans les religions Ifá et Yoruba [2]. Un choix emblématique, tant cette Orisha est l’une des plus populaires et vénérées de part et d’autre de l’Atlantique [3].
Oshun n’est autre que la divinité Yoruba des rivières et des eaux douces, du luxe et du plaisir, de la sexualité et de la fertilité, de la beauté et de l’amour (rien que ça). Oshun est de plus intimement liée au destin et à la divination. La déesse Yoruba peut aussi guérir les malades, apporter fertilité et prospérité, et répondre aux prières des nécessiteux. Oshun est également la protectrice des pauvres et la mère des orphelins. Elle est la patronne de la rivière Osun au Nigeria, qui porte son nom. Oshun est honorée au festival d’Osun-Osogbo, un festival annuel de 2 semaines, au bosquet sacré d’Osun-Osogbo sur les rives de la rivière Osun.
Selon la tradition, Oshun serait l’unique Irunmole [4] féminin mandatée par le Dieu Suprême Olodumare, coordinateur de l’Univers, afin de créer le monde. Cette dernière tient donc un rôle important dans la mythologie Yoruba.
Les Irunmole masculins, qui furent aussi dépêchés sur Terre, avaient déjà commencé leur ouvrage, mais snobèrent Oshun à son arrivée. Outrée par ce manque de respect, la divinité rassembla alors les femmes et fit savoir son mécontentement en formant Iyami Aje, une bande de femmes dotées de pouvoirs spéciaux. Les Irunmole masculins échouèrent misérablement à la mission que leur avait confiée Olodumare et lui demandèrent la raison de cet échec. Le Créateur Suprême leur répondit que rien ne peut se faire sans Oshun et que tout ce qu’ils tenteraient de faire sans les femmes échouerait. Dieu leur enseigna ainsi la nécessité de la coopération et de la complémentarité homme/femme. Les Irunmole masculins se hâtèrent alors de prier Oshun pour qu’elle se joigne à eux.
On dit aussi qu’Oshun se rendit un jour à un festival de tambour et tomba amoureuse de Shango, l’Orisha de la foudre, du tonnerre et de la justice. Shango était déjà marié à Oba, Oya, et épousa Oshun. Malgré sa polygamie, il est dit que cette dernière était sa principale épouse. Shango et Oshun donneront naissance à Ibeji, les Orisha jumeaux (à l’instar de Beyoncé) de la joie, de l’abondance et de la joie enfantine. D’autres strophes dans le Corpus littéraire Ifa disent qu’elle était également mariée à Orunmila, l’Orisha de Sagesse et Divination.
Comme de nombreux Orishas, Oshun à traversé l’Atlantique au cours de la Traite Négrière et s’est implantée dans le « Nouveau Monde« . Les africains déportés l’ont maintenue en vie à travers de nouveaux systèmes spirituels fortement liés aux Yoruba. Aux Amériques, on la retrouve sous d’autre noms tels que Yeye, Osun, Oxun, Oshoun, Oxum et Ochun. Elle prend parfois les traits de Notre-Dame de la Charité, La Sainte patronne de Cuba, de Notre-Dame d’Aparecida, la Sainte patronne du Brésil. Elle est aussi associée à Trinidad, Ste Philomena ou encore à la divinité hindoue Ganga Mai.
[1] Un Orisha est un esprit qui reflète l’une des manifestations de la Divinité Suprême (Eledumare, Olorun, Olofi) dans la religion Yorouba.
[2] L’Ifá est à la fois une religion et un système de divination se référant aux versets du corpus littéraire connu sous le nom d’Odu Ifá. Quant à La religion Yoruba, elle comprend des concepts religieux traditionnels et des pratiques du peuple Yoruba.
[3] La religion Yoruba est la matrice religieuse des religions africaines des Amériques telles que la Santería, le Palo, le Candomblé ou encore le Vodou.
[4] Les Irunmole sont des entités envoyées par Dieu afin d’accomplir des tâches précises. Ils servent de lien entre le royaume invisible et le royaume physique.
Après une saison avec les Royaux de Montréal, Jackie Robinson brise les tabous et rejoint les rangs des Dodgers de Brooklyn du baseball majeur lors de la saison 1947. Il devient ainsi le tout premier
joueur de race noire à réussir cet exploit. À l'époque, les joueurs de race noire jouaient tous au sein de la Negro League, mais celle-ci a été par la suite démantelée à mesure que ses meilleurs
joueurs la quittaient pour suivre les traces de Robinson. Pour honorer Robinson, le baseball majeur retire en 1997 le numéro 42 porté par le joueur tout au long de sa carrière. Il est décédé le 24
octobre 1972 á Stamford dans le Connecticut.
12 – Muhammad Ali
         
Cassius Clay se convertit à l'Islam en 1964 et devient Muhammad Ali. Trois ans après avoir remporté le titre de champion du monde des poids lourds, Ali s'attire les foudres des autorités américaines
alors qu'il conteste la conscription qu'il l'obligerait à servir au Viêt Nam. Ses démêlés juridiques le tiennent en dehors du ring pendant presque 4 ans, mais il revient au sommet de son art et
devient le premier champion incontesté des poids lourds à trois reprises. Il est nommé ambassadeur pour la paix par les Nations Unies en 2005 et reçoit la médaille Otto Hahn.
Combat du siècle Mohamed Ali vs George Foreman!
         
40 ans après le Combat du siècle Mohamed Ali vs George Foreman!
Le 30 octobre 1974 à Kinshasa, chez Mobutu. Le combat du 30 octobre 1974, entre le rebelle Mohamed Ali et le champion du monde George Foreman, reste dans les mémoires africaines le plus grand combat
du siècle. Organisé par des Noirs à Kinshasa, en R.D.Congo (Zaïre) de Mobutu, cette rencontre avait une signification particulière.
Le choix de la capitale zaïroise comme théâtre du combat ne manque pas de surprendre les observateurs. Pourtant, il revêt, particulièrement pour Mohamed Ali, une importance symbolique et politique.
Nous sommes alors en pleine période d’affirmation du Tiers monde et des peuples noirs. Le boxeur militant est d’ailleurs extraordinairement populaire chez les Africains qui voient en lui le digne
représentant et champion des Noirs. « Je suis ici chez moi ! », s’exclame-t-il à plusieurs reprises dans les rues de Kinshasa.
Malgré la victoire annoncée de Foreman, le champion du monde qui vient de terrasser Frazier et Norton, les Zaïrois sont derrière le musulman afro-américain. Or, à 25 ans, le colosse Foreman semble
invincible. A contrario, Ali paraît sur le déclin, son dernier titre de champion remontant à 7 ans, face à Sonny Liston. Il cherche donc à se rassurer en ne cessant d’insulter Foreman et en
l’humiliant face à son public africain. Ce dernier ne comprend pas l’hostilité de la population envers lui : « Je suis deux fois plus noir qu’Ali, et pourtant les gens ici ne m’acclament pas ! ».
L’adversaire d’Ali finit même par se blesser à l’entraînement. Il reporte donc de cinq semaines le combat, cinq semaines de calvaire.
« Vole comme un papillon et pique comme une guêpe ! »
Le 30 octobre 1974 à 3 heures du matin (pour permettre la retransmission à une heure de grande écoute aux Etats-Unis), les deux hommes entrent sur le ring. L’un, démoralisé et nerveux, l’autre, sûr
de lui sous les acclamations de 80 000 spectateurs. « Ali, Buma Yé ! » (Ali, Tue-le !) crie le public. Pourtant, dès le début, le champion du monde prend incontestablement le dessus sur son adversaire
qui ne parvient pas à sortir des cordes.
Ali encaisse comme un punching ball les violents coups du mastodonte. Si Ali a du mal à masquer sa souffrance, il tient bon et harcèle Foreman : « C’est ton meilleur coup George ? Tu n’as que cela à
m’offrir ? Tu es une fillette ! ». Foreman cogne et Ali encaisse. Le combat se prolonge et George se fatigue sans succès. Cela ne pardonne pas face à la « guêpe » Ali qui, au cours du 8e round,
envoie le champion du monde au tapis. La foule est déchaînée ! Ali est bel est bien de retour au plus haut niveau. Il tient sa revanche et le fait savoir en sortant du ring : « Rampez connards de
journalistes, je vous avais dit que ce type n’était rien ! »
Don King et Mobutu : les deux grands vainqueurs
On doit la tenue de ce match extraordinaire au fantasque Don King, un promoteur sorti de prison trois ans auparavant. Sans un dollar, il arrive à organiser la rencontre Ali-Foreman intitulée
« The Rumble in the Jungle ». En effet, il parvient à convaincre le président Mobutu Sese Seko, qui finance l’intégralité des frais inhérents à la manifestation. Le dictateur zaïrois est ainsi l’hôte
des sportifs et son pays sert alors de vitrine au combat des Noirs. Tout le gratin du monde noir est présent. Cet accueil enthousiasme Ali, qui lancera même : « Monsieur le président, je suis citoyen
américain depuis 32 ans, et je n’ai jamais été invité à la Maison Blanche, soyez assuré de l’honneur d’être convié à la Maison Noire ». Mobutu se sert de la rencontre comme d’un outil de propagande.
Le combat est un véritable succès : il rapporte énormément d’argent à Don King et renforce la notoriété de Mobutu.
Mohamed Ali, considéré comme l’un des plus grands boxeurs de tous les temps, s’est éteint à l’âge de 74 ans, dans un hôpital de la région de Phoenix, en Arizona, en raison de problèmes respiratoires.
L’Américain, qui s’était converti à l’islam, a marqué l’histoire du sport par ses combats épiques, ses multiples titres et ses engagements politiques qui lui ont valu une condamnation.
C’est plus qu’un grand sportif qui s’est éteint dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 juin. C’est une icône du sport qui vient de mourir. Mohamed Ali, multiple champion du monde des poids lourds,
s’en est allé à l’âge de 74 ans, avec ses 56 victoires en 61 combats. « Après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson, Mohamed Ali est décédé », a annoncé son porte-parole, Bob Gunnell.
Boxeur pour corriger un voleur de vélo
Le boxeur est né le 17 janvier 1942 à Louisville, dans le modeste Etat du Kentucky. Il s’appelle alors Cassius Marcellus Clay Junior, des prénoms et noms qu’il abandonnera après sa conversion à l’islam.
A l’âge de 12 ans, le futur Mohamed Ali rencontre Joe Martin, policier et coach de boxe. Le préadolescent fulmine : il vient de se faire voler son vélo et promet une raclée au coupable. Martin suggère
alors au gamin de revenir apprendre quelques rudiments de boxe tout d’abord. Ce que le gamin fait. La légende est en marche.
En 1960, à 18 ans seulement, le jeune amateur remporte la médaille d’or aux Jeux olympiques de Rome. Mohamed Ali racontera avoir jeté de rage sa breloque dans la rivière Ohio, quelques semaines plus
tard, parce qu’un restaurant réservé aux Blancs avait refusé de le servir. Une histoire jamais vérifiée.
« Aucun Vietnamien ne m'a jamais traité de nègre »
A l’époque, ce sont encore ses exploits sportifs qui font la une des journaux. Passé professionnel chez les poids lourds, Mohamed Ali défie et bat par KO au septième round le champion du monde Sonny
Liston, le 25 février 1964. Dans la foulée, celui qui se proclame « le roi du monde » révèle être proche de l’organisation politique et religieuse Nation of Islam. On le voit alors aux côtés des
leaders Malcolm X et Elijah Muhammad.
Durant les trois années qui suivent, Mohamed Ali domine sa catégorie. Rien ne l’arrête. Si ce n’est son refus d’effectuer le service militaire. En 1966, il se pose en objecteur de conscience et
refuse de prendre part à la guerre au Vietnam, au nom de sa foi et de ses convictions. « Aucun Vietnamien ne m'a jamais traité de nègre » , lâche-t-il notamment.
En 1967, il est condamné. Mohamed Ali n'ira pas en prison, mais sa licence de boxeur lui est retirée. Privé de ses titres, il doit attendre 1971 et une décision de la Cour suprême des Etats-Unis pour
reprendre totalement le fil de sa carrière.
« Combat du siècle » et rivalité intense avec Frazier
Quelques semaines plus tôt, pourtant, Mohamed Ali est redevenu un pugiliste de premier plan. Le 8 mars 1971, en effet, il défie Joe Frazier, passé maître de la catégorie en son absence. Au Madison
Square Garden de New York, Frazier l’emporte aux points, dans ce qu’on surnommera « le combat du siècle ». C’est la première défaite de Mohamed Ali chez les pros.
Pour retrouver les sommets, il se lance alors dans une frénésie de combats qui déboucheront notamment sur une mâchoire brisée face à Ken Norton, en 1973. « The greatest » ayant par la suite pris sa
revanche sur Norton et retrouvé son meilleur niveau « Ali-Frazier II » peut avoir lieu. Le 28 janvier 2014, Mohamed Ali s’impose à son tour aux points.
La rivalité entre les deux hommes atteint alors des sommets. Ali, adepte, des bons mots et du « trash talking » (« langage ordurier », ndlr), n’hésite jamais à égratigner Joe Frazier. Les deux en
viennent même aux mains, lors d’une émission de télévision. Un troisième combat tournera à l’avantage d’Ali, en octobre 1975.
« Lutte dans la jungle » à Kinshasa
Ils ne sont pourtant plus les seuls au sommet. George Foreman a battu Joe Frazier début 1973. Ce colosse est le nouveau défi de Mohamed Ali. Flairant le bon filon, le promoteur Don King et le chef de
l’Etat zaïrois, Mobutu, organisent un combat à Kinshasa. C’est le fameux « rumble in the jungle » (« lutte dans la jungle », ndlr) qui a donné lieu au documentaire When We Were Kings, primé aux
Oscars de 1996.
L’événement devient planétaire. Mobutu s’offre un sacré coup de publicité en faisant également venir des artistes comme James Brown, BB King, Manu Dibango, Celia Cruz ou Miriam Makeba, lors d’un festival musical.
Côté ring, inférieur en termes de puissance, Mohamed Ali mise sur la faible endurance de Foreman pour s’imposer. Pendant plusieurs jours, Ali s’entraîne en courant dans les rues de Kinshasa, gagnant
un peu plus l’amour des Zaïrois. Ces derniers chantent parfois « Ali boma yé », « Ali, tue-le », en lingala.
Le 30 octobre 1974, Mohamed Ali fait le dos rond sur le ring installé au Stade Tata-Raphaël de Kinshasa. Souvent, acculé dans les cordes, il encaisse une pluie de coups et ripostes par des
enchaînements qui minent progressivement son adversaire. Il attend patiemment que George Foreman s’essouffle. Celui-ci s’écroule au huitième round. Ali est au sommet.
Affaibli par Parkinson
Durant les trois années suivantes, Mohamed Ali maintient son règne. Sa fin de carrière connaît quelques couacs. Mais rien de comparable avec le drame qui l’attend. En 1984, on lui diagnostique
Parkinson, une maladie dégénérative qui résulte de la mort lente et progressive de neurones du cerveau. Progressivement, celui qui brillait sans égal par son agilité, perd le contrôle de ses gestes.
« The greatest » se retire progressivement de la scène. Ses apparitions sont rares mais elles restent marquantes. En 1991, il se rend en Irak pour convaincre Saddam Hussein de relâcher des otages
américains. En 1996, il allume la vasque olympique pour les Jeux d’Atlanta, une ville à la très forte communauté afro-américaine. Quelques jours plus tard, à la mi-temps de la finale du match de
basket entre les Etats-Unis et la Yougoslavie, Mohamed Ali reçoit une médaille d’or en remplacement de celle, disparue en 1960. L’ex-boxeur l’embrasse délicatement. Les basketteurs américains
viennent l’enlacer avec affection et respect. L’Amérique acclame alors celui qu’elle a longtemps adoré détester. Et inversement...
Kinshasa était dans l'effervescence...
A Kinshasa, 40 ans après le mythique combat Foreman-Ali 04/06/2016 - par Léa-Lisa Westerhoff
Publié le 04-06-2016 • Modifié le 04-06-2016 à 16:52
Le boxeur américain Mohamed Ali, «the greatest», est mort, par David Kalfa
         
Piqûre de rappel....Le 28 avril 1967 Mohamed Ali, de son vrai nom Cassius Marcellus Clay, se voit retirer son titre de champion du monde des poids lourds gagné en 1964 en raison de son refus de servir
au Vietnam.Il explique qu'il n'a «rien contre le Viêtcong» et qu'«aucun Vietnamien ne (l)'a jamais traité de nègre».Trois semaines plus tard, il est condamné à une amende de 10.000 dollars et à 5 ans
de prison. Il perd aussi sa licence de boxe. Mohammed Ali fait appel et après des débats houleux, la Cour suprême invalide la décision le 28 juin 1971, à l'unanimité.
13 – Rosa Parks - Il ya 59ans, Rosa Parks refusait le déshonneur. ( 20 août 2011, 16:39 )
         
Le 1er décembre 1955, Rosa Parks refuse de céder sa place à un blanc dans un autobus et en est ainsi expulsée. Un jeune pasteur inconnu nommé Martin Luther King, organise alors un boycottage de la
compagnie de bus et crée un mouvement de soutien à Rosa Parks. En 1956, la Cour Suprême américaine casse les lois ségrégationnistes dans les bus en les déclarant anticonstitutionnelles. Cette victoire
légale vaut le surnom de " mère du mouvement des droits civiques " à Rosa Parks. En 1999, celle-ci reçoit la médaille d'or du Congrès des États-Unis. Elle est décédée le 24 octobre 2005 á Détroit
suite á une longue maladie de démence dégénérative.
Rosa Louise McCauley Parks, dite Rosa Parks (4 février 1913, Tuskegee, Alabama États-Unis - 24 octobre 2005, Détroit, Michigan), est une couturière qui devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui vaut le surnom de mère du mouvement des droits civiques de la part du Congrès américain.
Parks est devenue célèbre le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans un bus. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de 15 dollars le 5 décembre ; elle fait appel de ce jugement. Un jeune pasteur noir inconnu de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dura 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarants anticonstitutionnelles.
Jeunesse et premiers engagements politiques.
Rosa Parks est née à Tuskegee, Alabama, fille aînée d'une famille de deux enfants avec pour parents James et Leona McCauley, respectivement charpentier et institutrice. Dans son enfance, elle a des problèmes de santé, dont une angine chronique. Après le divorce de ses parents, elle grandit dans une ferme avec sa mère, ses grands-parents méthodistes et son frère Sylvester. Très attachée à ce que sa fille reçoive une bonne éducation malgré les entraves à la scolarité des Noirs, sa mère Leona éduque Rosa à la maison jusqu'à ses onze ans, puis elle est envoyée à l'Industrial School for Girls, fondée par des familles blanches du Nord pour les enfants noirs, à Montgomery, où habite sa tante.
Rosa commence ensuite ses études secondaires à l'Alabama State Teachers College for Negroes, mais elle ne peut les suivre jusqu'à leur terme, car elle doit s'occuper de sa grand-mère puis de sa mère, qui tombe malade.
Le Ku Klux Klan défilant sur Pennsylvania Avenue à Washington en 1928
Elle se souvient que son grand-père montait la garde la nuit devant la ferme contre les actions du Ku Klux Klan. Sa jeunesse lui fait vite subir les affronts du racisme. Le KKK a d'ailleurs brûlé à deux reprises l'école qu'elle fréquente, la Montgomery Industrial School for Girls. Bien que Rosa Parks ait raconté dans son autobiographie n'avoir pas eu une mauvaise impression des Blancs, elle narre des détails du racisme au quotidien (si vif dans le Sud des États-Unis) qui l'ont marquée, telles ces fontaines publiques réservées aux Blancs ou aux Noirs (« Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs »).
Les autobus sont un bon exemple de cette ségrégation au quotidien. Il n'y avait certes pas de bus ou de trains différents, mais des sections réservées aux Blancs et aux Noirs. Rosa Parks se souvient cependant que les transports scolaires étaient interdits aux enfants jaunes et noirs. Pour aller à l'école de Pine Level, les enfants blancs prennent le bus alors que les autres y vont à pied : « Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c'était comme ça. Nous n'avions d'autre choix que d'accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien. Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu'il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs. »
En 1932, elle épouse Raymond Parks, un barbier militant de la cause des droits civiques, membre de l'Alabama de l'Association pour l'avancement des gens de couleur (National Association for the Advancement of Colored People, NAACP). Il collecte aussi de l'argent pour soutenir un groupe de jeunes Noirs, les « Scottsboro Boys », qui sont accusés de viols sur deux femmes blanches. Il l'encourage à finir ses études secondaires, qu'elle achève malgré les charges familiales en 1934, à une époque où seulement sept pour cent des Noirs obtiennent ce niveau d'étude. En 1940, les époux Parks deviennent membres de la ligue des électeurs (Voters' League).
Rosa Parks travaille en tant que couturière de 1930 à 1955, mais elle a aussi divers autres métiers tels qu'aide soignante. En décembre 1943, Parks devient membre du mouvement pour les droits civiques (American Civil Rights Movement) et travaille en tant que secrétaire à Montgomery pour la section du NAACP, présidé par Edgar Nixon. Sur son rôle dans l'association, elle déclare : « J'étais la seule femme là-bas, et ils avaient besoin d'une secrétaire, et j'étais trop timide pour dire non ». Elle tient cette fonction jusqu'en 1957 lorsqu'elle quitte la ville de Montgomery. Début 1945, elle occupe brièvement un emploi à la base aérienne de Maxwell, une zone fédérale, où la ségrégation n'était pas en vigueur : « On peut dire que [la situation] à Maxwell m'a ouvert les yeux ». Elle est aussi femme de ménage pour un couple libéral, Clifford et Virginia Durr, qui sympathisent avec elle et l'encouragent à suivre une formation sur les droits des travailleurs et l'égalité raciale à la Highlander Folk School, à Monteagle (Tennessee), six mois avant son arrestation.
Comme beaucoup d'autres Afro-Américains, elle est choquée par le meurtre sauvage de Emmett Till en août 1955 [1]. Le 27 novembre suivant (soit quatre jours avant qu'elle ne refuse son siège), elle assiste à un grand meeting sur son cas à Montgomery, dont le principal orateur est T.R.M. Howard, un activiste des droits civiques du Mississippi, à la tête du Regional Council of Negro Leadership.
Le boycott à Montgomery
Rosa Parks devient célèbre lorsque, le 1er décembre 1955, dans la ville de Montgomery, elle refuse d'obéir au conducteur de bus James Blake qui lui demande de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus.
Dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs sont réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentent trois quarts des utilisateurs, doivent s'asseoir à l'arrière du bus. Ils peuvent néanmoins utiliser la zone centrale, jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin ; ils doivent alors soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Comble de l'humiliation : si ces places sont occupées, les Noirs doivent bien acheter leur billet à l'avant, mais doivent ressortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour rejoindre les emplacements qui leur sont destinés. Mme Parks n'était pas la première personne à violer ce règlement et d'autres personnes l'avaient payé durement, parfois de leur vie.
Pendant des années, la communauté noire se plaint de la situation et Mme Parks ne faisait pas exception : « Ma résistance à ces mauvais traitements dans le bus n'ont pas commencé avec cette arrestation. J'ai fait beaucoup de marche à pied à Montgomery. » Parks en fait une expérience publique un jour pluvieux de 1943, quand le chauffeur de bus James Blake, lui demande de descendre du bus et d'y rentrer de nouveau par la porte arrière. Alors qu'elle se dirige vers la porte avant, elle laisse tomber son porte-monnaie ; elle s'assied un instant sur un siège réservé aux passagers blancs pour le récupérer. Furieux, le chauffeur de bus lui laisse à peine le temps de descendre du bus, qu'il redémarre. Rosa Parks marche plus de huit kilomètres sous la pluie. Ironie du sort, c'était le même chauffeur que le 1er décembre 1955.
Ce jour de 1955, elle n'avait semble-t-il pas planifié son geste, mais une fois décidée, elle l'assume totalement. Elle est arrêtée, jugée et inculpée de désordre public ainsi que de violation des lois locales. Elle joint l'avocat Edgar Nixon, membre du chapitre de Montgomery du NAACP. Bien que furieux du traitement réservé à Madame Parks, il voit toutefois de suite l'intérêt symbolique du combat à mener. Il appelle un avocat blanc, Clifford Durr, qui accepte de contester la loi sur la ségrégation dont Rosa Parks est la victime.
La nuit suivante, cinquante dirigeants de la communauté afro-américaine, emmenés par un jeune pasteur peu connu à l'époque Dr. Martin Luther King, Jr, se réunissent à l'église baptiste de la Dexter Avenue pour discuter des actions à mener à la suite de l'arrestation de Rosa Parks. Ils y fondent le Montgomery Improvement Association, dont ils élisent King comme président. Il y popularise les théories de la non-violence et de la désobéissance civile. Le mouvement a trois revendications immédiates :
1. que les Blancs et les Noirs puissent s'asseoir où ils veulent dans l'autobus ;
2. que les chauffeurs soient plus courtois à l'égard de toutes les personnes ;
3. que des chauffeurs noirs soient engagés.
Son travail pour les droits civiques
Par la suite, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement des droits civiques. Ne trouvant pas de travail à Montgomery et sous la pression de ses proches inquiets pour sa sécurité, mais aussi en raison de quelques désaccords avec les leaders noirs de la ville, elle se rendit en 1957 dans le Nord, à Hampton en Virginie puis à Détroit dans le Michigan.
Elle y travaille en tant que couturière, jusqu'à ce qu'elle se joigne à l'équipe du représentant démocrate du Michigan, l'Afro-Américain John Conyers à la Chambre des Représentants des États-Unis pour lequel elle travailla de 1965 jusqu'à sa retraite le 30 septembre 1988.
Ce combat contre les discriminations débouche en 1964 sur le Civil Rights Act, loi qui interdit toute forme de discrimination dans les lieux publics et en 1965 sur le Voting Rights Act, qui supprime les tests et autres taxes pour devenir électeur aux États-Unis.
Le Rosa and Raymond Parks Institute for Self Development est fondé en février 1987 conjointement par Rosa Parks et Elaine Eason Steele en l'honneur du mari de Rosa, Raymond Parks (décédé en 1977). L'institut organise des visites en bus pour les jeunes générations en leur montrant les sites importants du mouvement pour les droits civiques. Lors d'une visite en 1997, le bus tombe dans une rivière et tue Adisa Foluke, que tout le monde considérait comme son petit-fils adoptif, et en blessa beaucoup d'autres.
En octobre 1995, elle a participé à la « Million Man March », qui rassemble plus d'un million de Noirs à Washington.
Ses dernières années sont difficiles. Elle est notamment hospitalisée après un hold-up commis le 30 août 1994 par un jeune homme de 28 ans, Joseph Skipper, qui lui vola 53 dollars. Il est condamné le 8 août 1995 à 15 ans de prison. Rosa Parks lui pardonne partiellement, puisqu'elle souhaite qu'il puisse se racheter et non aller en prison. Elle a à la fin de ses jours des difficultés à payer son loyer et doit faire appel à l'aide de son Église, pour que son propriétaire arrête les poursuites judiciaires.
Décès et funérailles
Rosa Parks réside à Détroit jusqu'à sa mort le 24 octobre 2005. Depuis 2004, elle souffrait de démence dégénérative.
Après son décès, la classe politique dans son ensemble lui a rendu hommage. Le président George W. Bush a honoré sa mémoire dans une allocution télévisée et sa dépouille est restée exposée deux jours dans la rotonde du Capitole pour un hommage public. Privilège réservé d'habitude aux hommes politiques et aux soldats, Rosa Parks est la 31e personne après l'ancien président Ronald Reagan en juin 2004 et la première femme à recevoir cet honneur. Elle est également la deuxième personnalité noire (la première fut Jacob J. Chestnut) et la seconde personne ne faisant pas partie du gouvernement (la première était le français Pierre L'Enfant en 1909) à recevoir un tel hommage de la part du gouvernement fédéral.
Des milliers de personnes assistent à ses funérailles en l'église Greater Grace Temple à Détroit le 2 novembre. On estime à 60 000 le nombre d'Américains qui lui rendent hommage dans les premiers jours qui suivent son inhumation dans son État natal de l'Alabama et à Washington. De nombreuses personnalités y assistent, dont l'ancien président Bill Clinton, la sénatrice de New York Hillary Clinton, le pasteur noir Jesse Jackson, des élus noirs du Congrès et des dirigeants du mouvement des droits civiques. La chanteuse Aretha Franklin chante à cette occasion. Le président américain décrète la mise en berne de tous les drapeaux le jour de son enterrement. Le corbillard lui-même est suivi d'un bus des années 1950 recouvert d'un linceul noir.
À la suite de son décès, le bus dans lequel Rosa Parks a été arrêtée fut drapé d'un linceul rouge et noir jusqu'aux obsèques officielles. Enfin, les premières places des bus de Montgomery restent vacantes jusqu'au jour de son enterrement. Elles sont recouvertes d'une photographie de Rosa Parks entourée d'un ruban noir portant l'inscription suivante :
« La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »
Hommages
• Elle s'est assise pour que nous puissions nous lever. (...) Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté. Révérend Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
• Elle a souvent été décrite par les médias comme un genre de femme simple qui serait rentrée dans l'histoire un peu par hasard. Ce n'est pas vrai. C'était une femme très courageuse qui a consciemment risqué sa vie et la prison pour briser le système de l'apartheid. Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
• Il y a très peu de personnes qui peuvent dire que leurs actions et leur conduite ont changé la face de la nation, et Rosa Parks est l'un de ces individus. Le représentant John Conyers.
• Si je suis ici, c'est uniquement grâce à elle. Kwame Kilpatrick, maire noir de Détroit, rendant hommage à Rosa Parks, le 25 octobre 2005.
• Elle fut une pionnière des droits civils [...] qui a inspiré une génération entière de gens à lutter pour leur liberté. Condoleezza Rice, première femme noire secrétaire d'État, originaire de l'Alabama.
• Une authentique héroïne américaine [...] Elle était très humble et très mesurée dans ses paroles. Mais au-dedans d'elle-même, elle avait une détermination farouche [...] Par son courage et son exemple, elle a jeté les bases qui ont permis au pays de vivre en accord avec ses convictions. Le démocrate Barack Obama, premier président d'ascendance noire des États-Unis.
• Le courage de Rosa Parks témoigne que chacun d'entre nous a la capacité de contribuer à édifier un monde meilleur et plus juste. Cette femme restera, pour tous les antiracistes, un bel exemple de simplicité, de ténacité et de fraternité. SOS Racisme, le 25 octobre 2005.
• Rosa Parks était une héroïne, non seulement aux yeux des communautés minoritaires du Sud américain et des femmes, mais de l'humanité tout entière. Paul Martin, premier ministre du Canada du 12 décembre 2003 au 6 février 2006.
• Rosa Parks a prouvé au monde qu'une action directe, et non-violente avec un but précis peut porter fruit et changer le cours de l'histoire [...] Son engagement, son courage et sa lutte pour les droits civiques, et contre le racisme sont des exemples pour tous les activistes du monde entier. Le parti vert allemand.
• Je crois fermement que Dieu place différentes personnes à différentes périodes de l'histoire pour que de grandes choses se passent, Je crois que Rosa Parks est l'une de ces personnes. Bob Riley, gouverneur de l'Alabama.
• Mark Camphouse, compositeur, écrivit la pièce A Movement for Rosa en hommage à Rosa Parks.
• Le groupe américain Outkast lui a dédié une chanson à son nom dans l'album Big Boy and Dre present... en 2001.
• Le 2 avril 2005, les Blacks d'Occase, groupe local du Narbonnais, crée sur scène une chanson hommage à Rosa Parks (The Story of une Simple Personne), à l'occasion de la journée « Total Respect » organisée par l'association Ni Putes Ni Soumises, à Gruissan [4]
• En 2006, le chanteur français Pascal Obispo lui a dédié une chanson Rosa, dans son album Les Fleurs du bien.
• En 2006, le sculpteur sénégalais Ndary Lô a réalisé pour la Biennale Dak'Art une installation intitulée Hommage à Rosa Parks.
• Le 2 septembre 2008, le Collège Rosa Parks est inauguré à Châteauroux dans l'Indre.
• En 2010 , le chanteur Ben l'oncle soul parle d'elle dans sa chanson Soulman
• En 2010 , le rappeur Soprano du groupe Psy 4 de la rime parle d'elle dans la chanson Hiro dans l'album La colombe
• En novembre 2010 la commune de Montgeron, en France, dans le département de l'Essonne, renomme son lycée « lycée Rosa Parks ».
• Un collège de Cavaillon a été baptisé "Collège Rosa Parks".
• Un collège à Gentilly a été baptisé "Collège Rosa Parks".
• Le bus dans lequel l'humoriste Dieudonné fait ses spectacles en tournée (dans les villes où aucune salle ne lui est louée) se nomme « Rosa Parks », (le nom est écrit en gros sur les côtés de l'autocar).
Après avoir travaillé au sein de l'organisation pendant de nombreuses années, Kofi Annan devient le 7e secrétaire général des Nations Unies en 1997. Le Ghanéen s'impose immédiatement comme un
secrétaire général qui exige des résultats et qui prône la lutte contre le terrorisme mondial. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 2001 pour ses efforts et sa détermination à rendre l'Organisation
des Nations Unies plus efficace.
15 – Jesse Owens
         
L'athlète américain Jesse Owens est spécialisé en sprint et en saut en longueur alors qu'il se présente à Berlin, capitale de l'Allemagne nazie, pour représenter les États-Unis aux Jeux Olympiques de
1936. Owens remporte 4 médailles d'or pendant ces jeux, soit au 100 m, au 200 m, au relais 4×100 m et au saut en longueur sous les yeux d´Adolf Hitler qui montra toute sa colére en refusant de lui
serrer la main. Jesse Owens est mort le 31 mars 1980 á Tucson.
Les doutes, Jesse Owens les a connus aussi dans sa vie et dans sa carrière. Noir dans une société américaine ségrégationniste, victime du racisme, dans un monde où le phare du nazisme triomphant
illuminait l’Allemagne avant de plonger le monde dans le chaos. Mais, il a su les surmonter pour réaliser l’exploit des Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Un véritable pied de nez à ceux qui croyaient,
dur comme fer, à la suprématie de la race aryenne sur les autres races. Dans un stade olympique remplis de spectateurs hostiles, Jesse Owens a réussi un quadruplé historique, le premier d’un athlète
dans les Jeux Olympiques, (100 m, 200 m, saut en longueur et relais 4×100 m). Exploit qui ne sera égalé qu’en 1984 lors des Jeux de Los Angeles par Carl Lewis (quatre ans après le décès de Jesse Owens)
.
16 – Anderson Abbot
         
Anderson Abbot devient le premier médecin noir au Canada en 1861. Il est l'un des huit chirurgiens noirs à servir dans l'armée de l'Union au cours de la Guerre civile américaine. Il est mort le 29 décembre 1913.
17 – Kwamé Nkrumah, le père du panafricanisme, le promoteur des Etats-Unis d’Afrique
         
Son nom est intimement lié à la lutte pour l'unité de l'Afrique. Dr Kwamé Nkrumah, le ghanéen a passé sa vie à chercher à faire évoluer l'Afrique vers la prospérité. Né en septembre 1909 à Gold Coast
(actuel Ghana), il fera des études primaires dans ce pays, avant de se rendre aux Etats-Unis pour poursuivre ses études. Il rêve l´unité pour l'Afrique. Après ses pérégrinations à Londres, où, il
rencontre d'autres figures de la lutte pour l'émancipation de l'Afrique, N'Nkrumah rentre au Ghana en 1947, après 12 ans d'absence. Rapidement, il entre de plein pied dans la lutte politique en
devenant le Secrétaire Général du principal parti, United Gold Coast Convention (UGCC) dirigé par J.B. Danquah. Malgré la répression imposée par la puissance colonisatrice (les britanniques), au prix
d'emprisonnement, le Ghana sera l'un des premiers pays africains à obtenir son indépendance en 1957. Kwamé N'Nkrumah deviendra le premier président. Il prône l'unité de l'Afrique et crée le Mouvement
Pan Africain. Sa vision pour une Afrique unie ne pourra pas être concrétisée. Il mourût le 27 avril 1972 après avoir fortement contribué à fonder l'Organisation de l'Unité africaine en 1963. Cette
pensée résumait les actions de l'homme : "Divisés nous sommes faibles. Unie, l'Afrique pourrait devenir, et pour de bon, une des plus grandes forces de ce monde. Je suis profondément et sincèrement
persuadé qu'avec notre sagesse ancestrale et notre dignité, notre respect inné pour la vie humaine, l'intense humanité qui est notre héritage, la race Africaine, unie sous un gouvernement fédéral,
émergera non pas comme un énième bloc prompt à étaler sa richesse et sa force, mais comme une Grande Force dont la Grandeur est indestructible parce qu'elle est bâtie non pas sur la terreur, l'envie
et la suspicion, ni gagnée aux dépends des autres, mais basée sur l'espoir, la confiance, l'amitié, et dirigée pour le bien de toute l'Humanité".
Ce grand homme africain est un indépendantiste et panafricaniste ghanéen. Kwamé N’Krumah qui a mené une haute lutte avec le colonisateur anglais pour mener son pays à l’Indépendance. M. N’Krumah a dirigé le Ghana indépendant en tant que Premier ministre de 1957 à 1960, puis en tant que président de 1960 à 1966 avant sa destitution par un coup d’Etat.
L’ancien président ghanéen est l’un des pionniers du panafricanisme. Déjà en 1945, il participe à l’organisation du Congrès panafricain. Dans sa gestion du Ghana en tant que Premier ministre il avait adopté une politique d’« Africanisation de l’administration, de panafricanisme et d’anticommunisme », il décide de développer les infrastructures de son pays grâce aux excédents de l’Office de commercialisation du cacao. Le jour même de l’indépendance, le 6 mars 1957, il décide d’abandonner le nom colonial du pays au profit de l’actuel, en hommage à l’Empire du Ghana.
Au niveau du continent, il a revendiqué l’indépendance immédiate de l’Afrique et a prôné la formation d’une identité supranationale : les « États-Unis d’Afrique » qui permettrait au continent de devenir l’une des plus grandes forces du monde. En mars 1963, il participe activement à la rédaction de la charte de l’Organisation de l’unité africaine, même si son idée de créer un gouvernement central africain n’est pas retenue. Des années après sa mort, ses idées de panafricanisme sont encore évoquées et l’homme est toujours présent dans l’histoire africaine malgré les dérives autocratiques de son pouvoir qui ont conduit à sa chute ?
18 – Haile Selassie
         
Il est l'un des plus célèbres hommes historiques de l'Afrique. L'empereur Haïlé Sélassié, de son nom à la naissance Ras Tafarí Makonnen. Très tôt, Haïlé Sélassié 1er a été initié à la gestion du
pouvoir par son oncle en prenant la tête du gouvernement de la province du Gura Muleta à l'âge de 13 ans en 1905. Celui dont on dit qu'il est un descendant de la Reine de Saba et du Roi Salomon va
s'illustrer par sa propension à créer les conditions de l'avènement d'une société instruite et éduquée en Ethiopie. En 1916, il joue des pieds et des mains pour se positionner comme l'héritier
légitime de l'impératrice. Avec tact et parcimonie, Le " roi des rois " devient en 1923, il plaide à Genève l'entrée de l'Ethiopie dans la fameuse Société des nations (SDN). Une admission qu'il
obtient tout en supprimant l'esclavage. Durant sa vie et ses actions, sa plus grande action est d'avoir opposé une résistance farouche en 1935 à l'armée de Mussolini qui tentait d'envahir son pays
à partir de l'Erythrée et de la Somalie. Les italiens ne viendront à bout de cette armée que grâce à la collaboration et à la trahison de certains seigneurs de l'armée éthiopienne avec les
envahisseurs. En septembre 1974, il est destitué par des soldats et des sous-officiers pour être assassiné en Août 1975.
Le Negus (le Roi) en amharique (Ethiopien).
Negus ta Nagas ( Rois des Rois)
Le Rasta Fari
Haïlé Sélassié est mort un peu moins d’un an après avoir été destitué. Étranglé, le 25 (ou le 27) août 1975, sur ordre de son tombeur, le colonel Mengistu Haïlé Maria
Le dernier roi d’Éthiopie croupissait dans un cachot depuis sa déposition, le 12 septembre 1974, par la junte militaire « révolutionnaire ». Haïlé Sélassié était un mythe.
Il devait en partie son prestige à un lignage exceptionnel. « Roi des rois », « Lion conquérant du royaume de Juda », « Élu de Dieu », chef du plus vieil empire du monde et du seul État africain à
avoir toujours conservé son indépendance, le Négus se présentait comme le 225e descendant de la dynastie du roi Salomon et de la reine de Saba.
Ce petit bonhomme à l’allure chétive mais au charisme réel était monté sur le trône d’Abyssinie en 1930. Il s’était fait connaître en résistant à l’assaut des troupes de Mussolini, en octobre 1935.
Une résistance valeureuse mais sans espoir. Lâché par la Société des nations, l’empire de Haïlé Sélassié cède sous la pression des Italiens.
Mais, de Londres, où il a trouvé refuge en mai 1936, le Négus, devenu un héros antifasciste, continue la lutte et rallie les soutiens. Habilement, il capte à son profit le sentiment de culpabilité des
Européens, honteux d’avoir abandonné à son sort l’Éthiopie pour éviter d’avoir à se brouiller avec le Duce.
Aidé par les Anglais et par ses patriotes, il prend sa revanche sur les Italiens et recouvre son trône en mai 1941. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Éthiopie a retrouvé ses « frontières
historiques » et a récupéré l’Érythrée, sa façade maritime, colonie italienne depuis la fin du XIXe siècle.
Sélassié, qui a symbolisé, mieux que tout autre, la volonté d’indépendance de l’Afrique, est un des pères du panafricanisme. Et c’est tout naturellement que l’OUA, à sa création, en 1963, fait
d’Addis-Abeba son siège permanent. L’empereur, pour cultiver une image de modernisateur, a aboli l’esclavage dès son intronisation et doté le royaume d’une Constitution écrite. Mais, sous des dehors
de monarchie parlementaire, l’Éthiopie reste un pays féodal, figé dans des structures archaïques.
Le Négus règne sans partage en se jouant des clans rivaux qui se disputent ses faveurs. Ses ministres redoutent ses colères, et, en bons courtisans, préfèrent le flatter en lui mentant. Coupé des
réalités, il ne prend pas conscience de la fragilité de son assise, et ne voit pas son pouvoir se déliter.
En 1973, une famine tue des dizaines de milliers de paysans dans le Wollo et fait franchir un palier à l’exaspération populaire. Début 1974, les militaires, aiguillonnés par la frange réactionnaire de
l’aristocratie, qui souhaitait les utiliser contre le Premier ministre Aklilou Apte Wolde, sortent des casernes. L’armée fait le vide autour d’elle. Les sous-officiers marxistes-léninistes prennent
progressivement l’ascendant dans le courant de l’été 1974, et, en septembre, l’empire tombe comme un fruit mûr. En exécutant les hauts dignitaires et les princes, le régime de Mengistu révèle son
vrai visage : celui d’une dictature rouge sang.
À la chute du communisme, en 1992, les restes de Haïlé Sélassié, ensevelis sous le bureau de Mengistu, sont retrouvés. En novembre 2000, des funérailles sont enfin organisées et le Roi des rois est
inhumé dans la crypte de la cathédrale orthodoxe de la Trinité, à Addis. La cérémonie ne mobilise pas les foules. Mis à l’index par Mélès Zenawi, le tombeur de Mengistu, le nom de Haïlé Sélassié est
tombé en disgrâce en Éthiopie.
Ailleurs dans le monde, il continue de résonner chaleureusement grâce aux chants reggae des rastafariens, les adeptes de la religion syncrétique popularisée par Bob Marley. Pour les rastamen de
Kingston, Jamaïque, ou pour beaucoup de scientifiques et d'historiens , ou anonymes ; qui ont fait le voyage par centaines pour ses funérailles, « King Sélassié », même mort reste une mythe car il
était le dernier d'un long filon pour l'histoire de l'humanité ; mais par rapport à ce qu'il représentait , vivant , était une menace pour l'Occident ,comme tout leader Noir peut l'etre.
Dernier descendant du Roi Salomon et De la Reine de Saba
Hailé Sélassié 1er.
La plupart des scientifiques et historiens le considèrent comme le « dernier dirigeant légitime de l'Afrique» (Earth's rightful ruler) et pour une grande partie des puissants occidentaux,un homme
genant.
En raison de son ascendance qui, selon les scientifiques et les historiens , remonterait aux rois Salomon et David par la reine de Saba.
Origine du terme Dreadlocks.
Le mot Dreadlocks vient d'un mouvement de guerriers éthiopiens qui ont fait le serment de ne pas se couper les cheveux jusqu'à ce que, Hailé Sélassié, l'ancien empereur d'Éthiopie soit libéré de son
exil britannique ,( après avoir dirigé la résistance contre la tentative d'invasion italienne du 02 octobre 1935 par le duce) Mussolini.
Au fil du temps, leur cheveux commencèrent à s'entremêler et se bouclèrent. Parce que ces guerriers avec les cheveux bouclés/nattés "Locks" étaient très redoutables "dreaded", le mot Dreadlocks pris
finalement forme et se vulgarisa.
Source : http://blackgirlonhair.
Haile Selassie:(l'homme assis en bas au milieu sur la photo de l'une des dernières et plus anciennes familles royales Africaines.
Haïlé Sélassié est le messie du rastafarisme, couronné le 2 novembre 1930 empereur d’Ethiopie, il a joué un rôle majeur tant dans le développement économique de son pays que dans l’idéologie rasta.
L’empereur a invité tous les rastas tournés vers l’Ethiopie, terre de rapatriement, à se libérer du monde de l’oppression dit Babylone.
Par AKADEM
Descendant, de la reine de Saba et du roi Salomon, dont il est le deux cent vingt-cinquième successeur, l’empereur d’Éthiopie Hailé Sélassié Ier (ou Haïla Sellassié) est à la tête de la plus ancienne dynastie du monde. Son titre complet est négus («roi des rois»), lion de Juda, défenseur de la foi chrétienne, force de la Trinité, élu de Dieu. Fils du Ras Makonnen, il a reçu pour nom à sa naissance celui de Ras Tafarí Makonnen (Tafarí : Celui qui est redouté) ; il est, en outre, le neveu de l’empereur Ménélik II, qui, au cours de son règne, commencé en 1889 et achevé à sa mort en 1913, accomplit les premiers pas vers la création d’un État unifié et moderne.
Très tôt, le futur empereur s’initie aux responsabilités du pouvoir. Il a 13 ans, en 1905, lorsque son oncle lui confie le gouvernement de la province du Gura Muleta. Sa volonté de fer, sa passion pour l’étude (il a été élève des missionnaires français) l’aident à surmonter les difficultés que lui suscite son cousin Lij Yassou ; celui-ci, héritier présomptif, complote avec l’Allemagne contre le pouvoir central. Mais il est bientôt écarté : en septembre 1916, c’est le ras Tafarí qui devient prince héritier. Il aide l’impératrice Zaouditou, sa tante, à administrer le pays (qu’on appelait alors plutôt l’Abyssinie). Considérant que «l’Éthiopie a reçu l’évangile du Christ en même temps que les nations d’Occident», le prince héritier plaide à Genève, en 1923, la cause de son pays. Il y déclare que, «si les hasards de la géographie et de l’histoire l’ont isolé du monde occidental pendant des siècles, il est cependant sensible à ses valeurs et entend remplir les mêmes devoirs à l’égard de la communauté internationale». Il obtient ainsi l’admission de l’Éthiopie à la Société des Nations et décide d’y abolir l’esclavage.
Proclamé Négus, en octobre 1928, sous le nom de Hailé Sélassié (force de la Trinité), il est couronné empereur à la mort de l’impératrice, le 2 novembre 1930, date devenue, depuis lors, jour de fête nationale. Il donne peu après au pays sa première Constitution écrite ; cette modernisation des institutions s’effectue toutefois avec prudence. Il n’hésite pas à solliciter, au fil des années, l’appui technique et financier de l’étranger. Lorsqu’en octobre 1935 le gouvernement de Mussolini décide d’envahir l’Éthiopie à partir de l’Érythrée et de la Somalie, l’empereur oppose une héroïque résistance à la tête de ses troupes. Mais il est desservi par un armement inférieur et la collaboration de certains seigneurs avec les Italiens. Il décide alors, en accord avec le Conseil des ministres et après avoir nommé un vice-roi (le ras Imrou), de s’expatrier ; en mai 1936, il se retire à Bath, en Grande-Bretagne. La même année, le 28 juin, il lance le fameux appel à la sécurité collective depuis la tribune de la S.D.N. à Genève, appel qui ne sera pas entendu (les sanctions contre l’Italie seront levées). Il entreprend quelques années plus tard la libération de l’Éthiopie : après avoir rallié les Éthiopiens réfugiés au Kenya et au Soudan, il vient à Khartoum en juillet 1940 (l’Italie vient de déclarer la guerre aux Alliés) et assure la liaison entre ses troupes et l’armée anglaise ; le 5 mai 1941, il fait une entrée triomphale dans sa capitale libérée par les brigades anglo-indiennes avec l’appui des Forces françaises libres.
Dans son pays recouvré, Hailé Sélassié trouve tout à reconstruire, alors que l’élite éthiopienne a été décimée par l’occupation. Poursuivant inlassablement la mission qu’il s’était assignée alors qu’il était jeune prince, il entreprend de nombreux voyages à l’étranger. Devenu la figure de proue des pays opprimés, puis du Tiers Monde et de l’Afrique en particulier (l’Organisation de l’Unité Africaine créée en 1963, sur son initiative, a son siège à Addis-Abeba), Hailé Sélassié travaille sans relâche à parfaire et à affermir l’unité de l’Éthiopie (incorporation de l’Érythrée, consécutive à un vote unanime du Parlement de ce pays en novembre 1962 ; visées pacifiques sur le Territoire français des Afars et des Issas). Mais il a encore à faire face à de nombreuses difficultés.
Si sa photographie et son nom sont partout dans le pays, si, même aux yeux de ses adversaires, il a conservé un grand prestige, l’empereur doit lutter contre l’aristocratie et le clergé pour leur faire accepter des innovations qui répugnent à leurs habitudes. Il réussit, certes, à centraliser entre ses mains le pouvoir, mais les propriétaires fonciers (dont il est matériellement solidaire) et l’Église restent les principaux obstacles aux initiatives de réforme qu’à son grand âge il pourrait encore décider.
L’unité éthiopienne se trouve menacée par le Front de libération de l’Érythrée, qui dispute depuis 1961 la souveraineté à l’empereur. Celui-ci n’est certes pas prêt de renoncer à cette province du littoral, seule porte dont l’Éthiopie dispose pour ses échanges avec le monde extérieur. En dépit de toutes ces difficultés, Hailé Sélassié, dont le prestige international reste grand, s’est estimé capable, bien qu’octogénaire, de tenir encore longtemps la barre de son pays.
En septembre 1974, l’empereur est destitué par des soldats et des sous-officiers. Il est assassiné par les rebelles le 27 août 1975.
La dépouille de l’empereur avait été exhumée en 1992, un an après la chute du régime marxiste de Mengistu Haïlé Mariam, et déposée au mausolée d’Addis-Abeba où reposent l’empereur Ménélik II et trois autres membres de la dynastie.
Le Rastafarisme
La Jamaïque fut colonisée par l’Espagne au début du XVe siècle, puis, après le déclin rapide de la population indienne, des esclaves d’origine africaine furent massivement importés. En 1655, les Britanniques dépossédèrent les Espagnols de la Jamaïque qui y laissèrent leurs esclaves. Ceux-ci furent appelés « Marroons ». Le terme « Marroon » prit la signification de « fier et sauvage » au fil du temps. Ainsi, les « Marroons » se dressèrent contre la domination britannique et menèrent une lutte acharnée.
La lutte des « Marroons » ne doit pas être assimilée à une simple révolte d’esclaves. Sa durée dénote une volonté profonde de ne pas se plier à l’esclavage lié à la forte cohésion ethnique des rebelles. Les leaders venaient en effet d’une même tribu ghanéenne et le mouvement tenait donc à affirmer son identité africaine et son indépendance.
Des formes de rébellion apparaissent et caractérisent la volonté de revendiquer une plus grande liberté à l’image de la « Sam Sharpe Rebellion » en 1831. Cette révolte menée par l’esclave Samuel Sharpe s’inscrit dans un contexte critique pour la population noire. En effet, ceux-ci commençaient à se rendre compte de leur situation socio-économique : les esclaves haïtiens étaient libres depuis 1815.
Sam Sharpe était parmi les plus instruits et possédait une puissante influence charismatique. C’est en 1831 qu’il décide de prendre le commandement d’une grande rébellion qui devait conduire à l’abolition de l’esclavage.
La rébellion débuta à la fin du mois de décembre à Montego Bay, une baie située au Nord-Ouest de la Jamaïque. Elle s’étendit rapidement à tout l’ouest du territoire et poussa les colons à la fuite. Au début de 1832, la loi martiale fut déclarée et des renforts de troupe envoyés. La révolte fut alors écrasée en quelques mois et Sam Sharpe exécuté à la fin du mois de mai. Ce combat conduisit tout de même à l’abolition de l’esclavage en 1834.
caractérise par des causes directement liées à la révolte des « Marroons » dont la majorité étaient devenue planteurs après la fin de leur rébellion. Elle trouve d’autres fondements dans la situation des anciens esclaves, eux aussi en grande partie devenus agriculteurs. Or les inégalités subsistaient bien qu’ils fussent apparemment libres : mauvaise répartition des revenus, racisme envers les planteurs noirs.
La rébellion prend forme et à l’automne 1865 elle explose à Morant Bay, au sud-ouest de l’île sous la direction de Paul Bogle. Mais le scénario de la « Sam Sharpe Rebellion » se répète : plusieurs centaines de paysans occupent des terres mais la révolte est rapidement matée et Paul Bogle pendu.
C’est à travers des révoltes comme celles de « Sam Sharpe » ou de « Morant Bay » que s’est forgée la tradition de résistance à l’autorité du peuple jamaïcain que l’on retrouve dans le rastafarisme.
La religion venue des Etats-Unis à travers des églises baptistes qui se sont implantées autour du milieu du XIXe siècle, ainsi le « Great Revival » a rapidement intériorisé les formes de religions d’origine africaine et est ainsi devenu un culte syncrétique (fusion de plusieurs doctrines) mélangeant christianisme et diverses autres pratiques.
Les passages de la Bible sur l’Afrique et l’Ethiopie sont nombreux et peu à peu, à la lecture des textes sacrés, les regards se tournent naturellement vers l’Ethiopie : le rastafarisme est naissant.
Le déclencheur de l’érection de l’Ethiopie en « Terre promise » est l’homme politique d’origine jamaïcaine Marcus Garvey qui dans un discours prononcé en 1916 avant son départ pour les Etats-Unis, prophétise l’accession au trône de Haïlé Sélassié Ier en évoquant le psaume 68 :
« Des grands viennent d’Egypte et d’Ethiopie les mains tendues vers Dieu. Royaumes de la terre, chantez 0 Dieu, Célébrez le Seigneur! – Pause. Chantez à celui qui s’avance dans les cieux, les cieux éternels ! Voici, il fait entendre sa voix, sa voix puissante. Rendez gloire à Dieu ! Sa majesté est sur Israël, et sa force dans les cieux. De ton sanctuaire, ô Dieu! tu es redoutable. Le Dieu d’Israël donne à son peuple la force et la puissance. Béni soit Dieu ! »
Haïlé Sélassié, Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, descendant du Roi David et donc de Dieu est ainsi annoncé en 1916 par Marcus Garvey. Haïlé Sélassié est proclamé Négus en octobre 1928. Un autre fragment du discours de Garvey en 1916 le laisse aussi entrevoir : « Cherchez en Afrique le couronnement d’un roi noir, il pourrait être le Rédempteur. »
Le rastafarisme est avant tout une religion qui se caractérise par ses nombreux emprunts au christianisme auxquels sont ajoutés une mise en valeur de l’Afrique et particulièrement de l’Ethiopie considérée comme la terre promise et donc lieu de rapatriement de tous les rastafaris. C’est un culte messianique dont le centre est l’Empereur d’Ethiopie Haïlé Sélassié : la dernière réincarnation de Dieu sur Terre. Le prophète principal est Marcus Garvey, dont le second prénom, Mosiah, fait référence à Moïse, le prophète libérateur des Hébreux.- Marvus Garvey –
Dans les années 30, le rastafarisme était encore peu connu mais le rôle de Marcus Garvey dans l’émancipation des Noirs d’Amérique a été majeur.
L’Universal Negro Improvement Association (UNIA) est une organisation créée en 1914 en Jamaïque par Marcus Garvey et dont la devise était : « Un Dieu ! Un but ! Une destinée ! ». Ce mouvement s’est considérablement développé aux Etats-Unis après l’émigration de Garvey en 1916. En effet, en 1919, l’UNIA ne comptait pas moins de 30 branches dans différentes villes des Etats-Unis. Garvey affirmait avoir plus de 200000 membres. Il fonda également un organe de presse nommé The Negro World, dans lequel il déclara : « l’Afrique doit être vénérée et nous devons tous sacrifier, notre humanité, notre richesse et notre sang à sa cause sacrée. »
En valorisant la « négritude », Garvey a contribué à l’affirmation des noirs dans toute l’Amérique, au même titre que Martin Luther King ou Malcolm X. Les conférences de l’UNIA de 1919 à 1922 connurent des grands succès populaires. Elles débouchèrent sur la création de firmes industrielles tenues exclusivement par des noirs et d’une compagnie de construction navale et de navigation réservées elles aussi aux noirs.
A son retour en Jamaïque en 1927, il fut accueilli en véritable libérateur et tint une conférence de l’UNIA pour la première fois en Jamaïque en 1929.
Son impact fut double : tout d’abord, son importance fit prendre conscience aux rastafaris de l’étendue de la lutte des noirs en Amérique pour s’affirmer et revendiquer des droits et plus de liberté ; ainsi, une autre solution que celle du rapatriement en Ethiopie apparaissait, même si cette idée n’allait vraiment se développer qu’au long des années 1950. La seconde conséquence de cette conférence fut de faire connaître Marcus Garvey à un grand nombre de jamaïcains et donc de contribuer à l’élaboration et à l’intégration de ses idées dans le rastafarisme.
Ses thèses principales se définissent selon deux orientations :
– La première, voir en l’Afrique la patrie de tous les noirs immigrés. Loin d’être un défenseur du rapatriement, Marcus Garvey a cherché à renouer des liens avec l’Afrique et à mettre l’accent sur la richesse de la civilisation africaine.
– La seconde orientation principale des thèses de Marcus Garvey est la religion. Dans ce domaine aussi, il tient à rattacher le plus possible la Bible à l’Afrique, dans le but d’enlever aux blancs le monopole de l’enseignement religieux et pour donner à ses auditeurs le sentiment d’appartenir à un peuple élu et donc au-dessus de la domination des blancs.
Marcus Garvey avait prophétisé le couronnement de Haïlé Sélassié, il devint ainsi le prophète de tous les rastafaris. Des thèses de Garvey sont intégrées à l’idéologie rastafari comme de saints commandements, tels l’affirmation des noirs par la revendication, la vénération de l’Ethiopie.
Le mode de vie rastafari se veut respectueux des principes définis par la Bible. L’apparence extérieure des rastas le prouve. La majorité porte des nattes et une barbe. Dans la Bible, il est dit : Lévitique, 21:5 : »[…]les prêtres ne doivent pas se faire de tonsure, ni se raser la barbe sur les côtés, ni se faire des entailles sur le corps. »
Mais si certains rastafaris arborent des nattes (appelées dreadlocks) impressionnantes, il n’est pas rare de voir des rastafaris rasés. En outre, la Bible précise que cette coutume n’est obligatoire qu’en cas de deuil. Une autre justification de ces nattes est la volonté d’imiter les guerriers éthiopiens des siècles passés qui se caractérisaient par leur coiffure imposante du fait de leurs nattes tressées comme pour symboliser un casque.
La sacralisation de l’Herbe est un point important de l’idéologie rastafari. La Ganja n’est utilisée que dans la pratique religieuse. On en trouve une justification biblique dans La Genèse : 3:18: « you shall eat the herb of the field » , mais aussi dans les Psaumes: 104:14: « C’est toi qui fait pousser l’herbe pour le bétail, et les plantes que les hommes cultivent « . Ou encore les Psaumes, 18:9 : « Une fumée montait de ses narines […] » Apocalypse, 22:2 : « […] Ses feuilles [de l’arbre de la vie] servent à la guérison des nations. »
La visite de Haïlé Sélassié en 1966 est décisive dans le changement de cap de l’idéologie rastafari. En effet, les principes du rapatriement et du rejet de la Babylone jamaïcaine y restaient ancrés. Bien qu’elles ne fussent plus au premier plan dans les années 1960, des tentatives de rapatriement avaient été tentées jusqu’à la fin des années 1950. La visite de l’empereur d’Ethiopie en avril 1966 se solda par une dernière tentative de rapatriement. Mais ce n’était plus qu’un combat d’arrière-garde.
Haïlé Sélassié dans un discours devant plus 10.000 adeptes proposa aux rastafaris : « la libération avant le rapatriement ». Cela signifie que les rastafaris doivent libérer Babylone (le monde de l’oppression) avant de pouvoir espérer un repos mérité en Ethiopie.
L’assimilation de la Jamaïque à Babylone reste présente dans le rastafarisme même dans les années 1960 et 1970, mais sous une autre forme. Ce n’est plus le pays tout entier qui est rejeté comme un lieu étranger; ce qui est dorénavant stigmatisé est la société jamaïcaine, du moins celle des possédants.
De nos jours le rapatriement en Ethiopie n’est plus une priorité, seul le combat pour la liberté prime, le rastafarisme s’est répandu sur la planète entière et touche désormais toute les couches de la population même si il y a aujourd’hui beaucoup plus de sympathisants que de pratiquants.
Date : 23 juillet 1892 – 17 août 1975
Lien : http://lpdw.free.fr/jamaique/jah.htm
Source : http://nofi.fr/nofipedia/haile-selassie
Discours du Roi Hailé Sélassié à la Société des Nations ( mercredi 5 avril 2017 )
Le 3 octobre 1935, Haïlé Sélassié Ier saisissait le Conseil de la Société des Nations afin de dénoncer le viol de ses frontières impériales ainsi que la rupture unilatérale de l’engagement de l’Italie à ne pas agresser la plus vielle maison royale du monde. L’Italie fasciste de son coté, rétorqua de manière mensongère qu’elle était dans l’obligation de faire la guerre à l’Ethiopie car celle-ci avait, soit-disant, développé un esprit belliqueux et agressif. Voici le discours poignant que tint le Negusä Nägäst (Roi des rois) à Genève.
Moi, Hailé Sélassié Ier, Empereur d’Éthiopie, je suis ici ce jour pour réclamer justice, cette justice qui est due à mon peuple, ainsi que l’assistance qui lui a été promise il y a huit mois lorsque cinquante nations ont affirmé qu’une agression avait été commise en violation des traités internationaux. Qu’un chef d’État s’adresse lui-même à cette Assemblée est un précédent. Mais c’est également la toute première fois qu’un peuple est victime d’une telle injustice et qu’il est livré, comme c’est le cas aujourd’hui, à la merci de son agresseur. Par ailleurs, jamais auparavant un État ne s’était appliqué avec autant d’acharnement à exterminer un peuple par des moyens barbares, au mépris des promesses les plus solennelles faites par les nations du monde, à savoir que des gaz toxiques ne seraient jamais utilisés contre des innocents. C’est pour soutenir la lutte d’un peuple pour son indépendance qui remonte à la nuit des temps, que le Chef de l’empire éthiopien est venu à Genève afin de s’acquitter de cette ultime mission qui lui incombe, après avoir conduit ses armées au combat.
Je prie Dieu Tout-puissant d’épargner aux autres nations les souffrances effroyables qui ont été infligées à mon peuple, et que les chefs militaires qui m’accompagnent ont vécu dans toute leur horreur. Je me dois d’informer les représentants des gouvernements réunis ici à Genève afin qu’ils ne soient plus dans l’ignorance du sort funeste réservé à l’Éthiopie, et parce que la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants exposés à un danger mortel est entre leurs mains. En effet, le gouvernement italien n’a pas seulement engagé des hostilités contre des combattants, il a surtout attaqué des populations vivant loin de la zone des combats, dans le but de les terroriser et de les exterminer.
Au début, vers la fin de l’année 1935, l’aviation italienne a largué des bombes lacrymogènes sur mes armées. Elles n’ont eu guère d’effets. Les soldats avaient appris à s’éparpiller et à attendre que le vent disperse rapidement les gaz toxiques. L’aviation italienne a alors eu recours au gaz moutarde. Des fûts de liquide furent largués sur les unités combattantes. Mais cette tactique s’est elle aussi avérée peu efficace : le liquide n’affectait que quelques soldats, et les fûts au sol étaient pour les troupes et les populations une mise en garde contre le danger qu’ils représentaient.
C’est au moment où les manœuvres visant l’encerclement de Makalle étaient en cours que le haut commandement italien, craignant une débâcle, a adopté la stratégie qu’il me revient de révéler au monde. Des pulvérisateurs spéciaux étaient installés à bord des avions afin d’épandre une fine pluie mortelle sur de vastes étendues de territoire. Des escadrilles de neuf, quinze voire dix-huit avions volant en file indienne couvraient le ciel d’un épais nuage persistant. C’est ainsi que dès la fin du mois de janvier 1936, soldats, femmes, enfants, bétail, cours d’eau, lacs et pâturages étaient en permanence sous cette pluie mortelle. Dans le but d’éliminer systématiquement toute créature vivante, afin d’empoisonner plus sûrement les eaux et les pâturages, le haut commandement italien organisa un ballet incessant d’avions. C’était là sa principale tactique réussi à conclure avec l’Italie un traité d’amitié qui interdit formellement le recours à la force des armes sous quelque prétexte que ce soit, et qui substitue à la force et à la pression la conciliation et l’arbitrage dont les nations civilisées ont fait le fondement de l’ordre international.
Dans son rapport du 5 octobre 1935, le Comité des treize a reconnu mes efforts et l’œuvre que j’ai accomplie. Les États avaient estimé que l’entrée de l’Éthiopie dans la Société des Nations devait, non seulement garantir une fois de plus son intégrité territoriale et son indépendance, mais également l’aider à devenir plus civilisée. Il ne me semble pas qu’en Éthiopie, le désordre et l’insécurité soient plus grands aujourd’hui qu’en 1923. Bien au contraire, le pays est plus uni et l’autorité de l’État a été renforcée. Les actions que j’ai menées en faveur de mon peuple auraient été plus fructueuses sans les obstacles de toute nature dressés par le gouvernement italien qui a encouragé la révolte et armé les rebelles. En effet, comme nous le savons aujourd’hui, Rome n’a jamais cessé de préparer la conquête de l’Éthiopie. Les traités d’amitié que l’Italie a signés avec moi n’étaient pas sincères, et n’étaient rien d’autre que des leurres. Elle affirme avoir préparé l’invasion de mon pays pendant 14 ans. Elle reconnaît aujourd’hui que lorsqu’elle a conclu en 1928 le traité d’amitié, et qu’elle a signé le pacte de Paris interdisant le recours à la guerre, c’était dans le but d’abuser la communauté internationale. Le gouvernement éthiopien avait, dans le cadre de ces engagements solennels, reçu en matière de sécurité des garanties supplémentaires qui devaient lui permettre de faire avancer le processus de réformes qu’il avait engagé, auquel il consacrait tous ses efforts et qui lui tenait tant à cœur.
L’incident de Wal-Wal survenu en décembre 1934 a été pour moi un véritable coup de tonnerre. Il était évident qu’il s’agissait d’une provocation de la part de l’Italie, et je n’avais pas hésité à en appeler à la Société des Nations. J’avais alors invoqué les dispositions du traité de 1928 et les principes du pacte, tout en insistant sur la mise en œuvre de la procédure de conciliation et d’arbitrage. Malheureusement pour l’Éthiopie, c’était au moment où un certain gouvernement estimait que la situation en Europe exigeait que les liens d’amitié avec l’Italie soient préservés par tous les moyens. Il fallut donc sacrifier l’indépendance de l’Éthiopie à l’avidité du gouvernement italien. Cet accord secret, contraire aux obligations nées du pacte, a considérablement influé sur le cours des événements. L’Éthiopie et le monde entier ont subi et en subissent encore les conséquences désastreuses. La première violation du pacte a été suivie par de nombreuses autres. Le gouvernement de Rome, convaincu d’être soutenu dans sa politique contre l’Éthiopie, prépara activement la guerre, en se disant que la pression concertée qui commençait à s’exercer sur l’Éthiopie ne serait peut-être pas suffisante pour venir à bout de la résistance de mon peuple à la domination italienne. C’est ainsi que d’innombrables difficultés furent créées afin d’empêcher l’aboutissement de la procédure de conciliation et d’arbitrage. En effet, la procédure se heurta à toutes sortes d’obstacles élevés délibérément. Des États entreprirent d’empêcher l’Éthiopie de trouver des arbitres parmi leurs citoyens. Après la mise en place de la cour d’arbitrage, celle-ci a subi des pressions pour qu’elle rende son arrêté en faveur de l’Italie. Toutes ces tentatives furent vaines car les arbitres, dont deux représentaient l’Italie, durent reconnaître à l’unanimité qu’en ce qui concernait l’incident de Wal-Wal ainsi que tous les autres incidents ultérieurs, la communauté internationale ne pouvait en tenir l’Éthiopie pour responsable.
Suite à cet arrêt, le gouvernement éthiopien crut sincèrement à l’ouverture d’une ère d’amitié avec l’Italie. J’ai tendu la main au gouvernement italien en toute honnêteté et en toute sincérité. L’Assemblée fut informée par le rapport du Comité des treize en date du 5 octobre 1935 des détails des événements qui s’étaient produits du mois de décembre 1934 au 3 octobre 1935. Je me bornerai à citer quelques-unes des conclusions de ce rapport, à savoir les nos 24, 25 et 26.
« Le mémorandum de l’Italie (qui comporte les plaintes déposées par l’Italie) avait été déposé au bureau du Conseil le 4 septembre 1935, alors que le premier appel lancé au Conseil par l’Éthiopie datait du 14 décembre 1934. Entre ces deux dates, le gouvernement italien s’était opposé à l’examen de cette question par le Conseil, au motif que, seule la procédure prévue par le traité italo-éthiopien de 1928 pouvait s’appliquer. En outre, tout au long de cette période, l’acheminement des troupes italiennes vers l’Afrique de l’Est se poursuivait. Le gouvernement italien expliquait au Conseil que cet envoi de troupes était indispensable à la défense de ses colonies face aux préparatifs de guerre entamés par l’Éthiopie. Mon pays pour sa part attira l’attention du Conseil sur les déclarations officielles de l’Italie et qui à son avis ne laissaient aucun doute sur « les intentions belliqueuses du gouvernement italien ». »
Depuis le début du conflit, le gouvernement éthiopien cherche à obtenir un règlement par des moyens pacifiques. Il a invoqué les procédures prévues par le pacte. Le gouvernement italien, souhaitant ne s’en tenir qu’aux dispositions du traité italo-éthiopien de 1928, l’Éthiopie a marqué son accord. Elle a toujours affirmé sa détermination à respecter scrupuleusement la sentence arbitrale même si elle était en sa défaveur. Elle avait accepté que les arbitres ne soient pas saisis de la question relative à la souveraineté sur Wal-Wal parce que le gouvernement italien s’y était opposé. Mon pays a demandé au Conseil d’envoyer des observateurs, et s’est dit disposé à fournir tous les renseignements que le Conseil jugerait utile de lui demander.
Cependant, une fois le différend de Wal-Wal réglé par arbitrage, le gouvernement italien présenta au Conseil une note détaillée afin d’appuyer sa demande de liberté d’action. Il soutenait que des cas tels que celui de l’Éthiopie ne pouvaient se régler conformément aux dispositions du pacte. Il affirmait, qu’« étant donné que cette question touche aux intérêts vitaux de l’Italie et qu’elle est d’une importance capitale pour la sécurité et la civilisation italiennes », le gouvernement italien « faillirait à son devoir le plus élémentaire s’il ne cessait, une fois pour toutes, de faire confiance à l’Éthiopie et s’il ne se réservait pas l’entière liberté d’adopter toute mesure qui pourrait s’avérer nécessaire afin de garantir la sécurité de ses colonies et sauvegarder ses propres intérêts. »
Tels sont les termes du rapport du Comité des treize. Le Conseil et l’Assemblée adoptèrent à l’unanimité la conclusion que le gouvernement italien avait enfreint les dispositions du pacte et qu’il était en état d’agression. Je n’avais pas hésité à déclarer que je ne souhaitais pas la guerre, qu’elle m’était imposée et que je ne me battrai que pour défendre l’indépendance et l’intégrité territoriales de mon pays, et que dans ce combat, j’étais le défenseur de tous les petits États exposés à l’avidité d’un puissant voisin. En octobre 1935, les 52 nations qui m’écoutent aujourd’hui m’ont assuré que l’agresseur ne triompherait point, que les dispositions du pacte seraient appliquées en vue de garantir la primauté du droit et l’échec de la violence.
Je demande aujourd’hui à ces cinquante-deux nations de garder en mémoire la position qu’elles ont adoptée il y a huit mois, et sur la base de laquelle j’ai organisé la résistance de mon peuple face à cet agresseur qu’elles ont dénoncé au monde entier. En dépit de l’infériorité de mon armement, de l’absence totale d’avions, d’artillerie, de munitions, de structures sanitaires, ma confiance en la SDN était absolue. J’étais convaincu qu’un seul agresseur ne pouvait s’opposer avec succès à cinquante-deux États qui comptaient par ailleurs en leur sein les États les plus puissants du monde. Fort de ma foi dans les traités, je ne m’étais pas préparé à la guerre, et c’est le cas de certains petits pays d’Europe.
Lorsque le danger est devenu imminent, conscient de mes responsabilités vis-à-vis de mon peuple, j’ai essayé au cours des dix premiers mois de 1935 d’acquérir des armes. De nombreux gouvernements ont décrété l’embargo pour m’en empêcher, alors qu’on accordait à l’Italie toutes les facilités pour acheminer par le Canal de Suez des troupes, des armes et des munitions. Aucune voix ne s’est élevée pour protester. Aucune mesure n’a été prise pour y mettre un terme.
Le 3 octobre 1935, les troupes italiennes ont envahi mon pays, et ce n’est que quelques heures plus tard que j’ai décrété la mobilisation générale. Compte tenu de ma volonté de maintenir la paix, j’avais, suivant ainsi l’exemple d’une grande nation européenne à la veille de la Grande Guerre, demandé à mes troupes de se retirer à trente kilomètres du front pour éviter que l’adversaire ne donne pour prétexte la provocation ; les combats se sont alors déroulés dans les conditions horribles que j’ai décrites à l’Assemblée. Dans ce conflit inégal opposant d’une part un État de plus de quarante-deux millions d’habitants ayant une capacité financière, industrielle et technologique lui permettant de produire des quantités illimitées d’armes les plus meurtrières et d’autre part un petit pays de douze millions d’habitants, désarmé, sans ressources et n’ayant pour seul atout que la justesse de sa cause et la promesse de la Société des Nations. Quel appui véritable les cinquante-deux nations qui ont déclaré Rome coupable de violation du pacte et s’étaient engagées à empêcher le triomphe de l’agresseur ont-elles apporté à l’Éthiopie ? Chaque État membre a-t-il, comme il s’y était engagé en signant l’article 15 du pacte, considéré que l’agresseur avait commis un acte de guerre dirigé personnellement contre lui ? J’avais placé tous mes espoirs dans le respect de ces engagements. Ma confiance en ces derniers avait été renforcée par le Conseil, qui avait déclaré à maintes reprises que les actes d’agression ne devaient pas être encouragés, et que le droit allait en définitive triompher de la force.
En décembre 1935, le Conseil a clairement fait valoir la concordance de ses vues avec celles des centaines de millions de personnes à travers le monde qui s’étaient élevées contre la proposition visant à démanteler l’Éthiopie. On avait alors réaffirmé à maintes reprises qu’il ne s’agissait pas simplement d’un conflit opposant le gouvernement italien à la Société des Nations, et c’est la raison pour laquelle j’ai refusé tous les avantages personnels que me proposaient les italiens, parce qu’en les acceptant, j’aurais trahi mon peuple et violé le pacte de la Société des Nations. Je défendais la cause de tous les petits États qui sont menacés d’agression.
Que sont devenues les promesses qui m’ont été faites depuis octobre 1935 ? J’ai constaté avec une immense douleur, mais sans surprise, que trois puissances n’accordaient aucune espèce de valeur aux engagements qu’elles avaient pris en signant le pacte. Leurs relations avec l’Italie les obligeaient à refuser de prendre des mesures susceptibles de mettre un terme à l’agression dont mon pays était victime. En revanche, j’étais profondément déçu par l’attitude d’un certain gouvernement qui, tout en protestant de son indéfectible attachement aux principes énoncés par le pacte, a néanmoins déployé des efforts inlassables pour s’opposer à leur application. Dès qu’une mesure susceptible d’être efficace à brève échéance était proposée, divers prétextes étaient saisis pour en retarder le simple examen. Les accords secrets de janvier 1935 ont-ils prévu cette obstruction systématique ? Le gouvernement éthiopien n’a jamais attendu des autres gouvernements qu’ils versent le sang de leurs soldats, afin de défendre le pacte, alors que leurs propres intérêts ne sont pas en jeu. Les combattants éthiopiens ont uniquement demandé les moyens de se défendre. J’ai, à plusieurs occasions, sollicité une aide financière pour acheter des armes. Elle m’a toujours été refusée. Quelle interprétation peut-on réellement donner à l’article 16 du pacte ? Qu’entendons-nous par sécurité collective ?
L’utilisation par le gouvernement éthiopien du chemin de fer Djibouti-Addis Abeba pour le transport des armes destinées aux forces nationales était une opération risquée. Actuellement, c’est le principal, sinon le seul, mode de transport permettant de ravitailler l’armée italienne d’occupation. Les principes de neutralité auraient dû interdire le recours à ce mode de transport par les forces italiennes, mais cette neutralité ne saurait exister lorsqu’on sait que l’article 16 exige que chacun des États membres de la SDN ne s’estime jamais neutre, mais qu’il se doit de voler au secours, non pas de l’agresseur, mais de la victime de l’agression. Le pacte a-t-il été respecté ? Est-il respecté aujourd’hui ?
En définitive, une déclaration vient d’être faite par certaines puissances devant leurs parlements respectifs, au nombre desquelles les membres les plus influents de la Société des Nations, à l’effet que l’agresseur ayant réussi à occuper une grande partie du territoire éthiopien, elles proposent la levée des sanctions économiques et financières prises contre l’Italie. C’est dans ce contexte qu’à la demande de l’Argentine, l’Assemblée de la Société des Nations s’est réunie afin d’examiner la situation créée par l’agression italienne. J’affirme que le problème dont l’Assemblée est saisie aujourd’hui est beaucoup plus vaste. Il ne s’agit pas simplement de trouver une solution au problème posé par l’agression italienne.
C’est notre sécurité collective qui est en jeu. C’est l’essence même de la Société des Nations qui est en jeu. C’est la confiance que chaque État doit accorder aux traités internationaux qui est en jeu. C’est la crédibilité des promesses faites aux petits États que leur intégrité territoriale et leur indépendance seraient respectées et garanties qui est en jeu. C’est le principe d’égalité entre les États qui est en jeu, à moins que les petits États ne soient dans l’obligation d’accepter des liens de vassalité. En un mot, c’est la moralité de la communauté internationale qui est en jeu. Les signatures apposées à un traité n’ont-elles de valeur que tant que les pays signataires y ont un intérêt personnel, direct et immédiat ? Aucune subtilité ne peut changer les données du problème, ni modifier le fondement juridique de la discussion. C’est en toute sincérité que je fais part de ces réflexions à l’Assemblée, au moment où mon peuple est menacé d’extermination, au moment où le soutien de la SDN est susceptible d’empêcher que le coup de grâce ne lui soit donné, m’est-il permis de parler à cœur ouvert, sans réticence, en toute franchise, comme l’exige le principe d’égalité entre tous les États membres de la SDN ?
Exception faite du Royaume de Dieu, aucune nation de la terre n’est supérieure à l’autre. S’il arrive qu’un État fort estime qu’il peut détruire un pays faible et ceci en toute impunité, c’est le moment opportun pour ce pays faible d’en appeler à la Société des Nations afin qu’elle rende sa décision en toute liberté. Dieu et la postérité se souviendront de votre décision.
Il m’a été donné d’entendre que les sanctions appliquées se sont avérées inefficaces et n’ont pas permis d’atteindre les objectifs fixés. Il est tout à fait impossible, quel que soit le moment ou les circonstances, que des sanctions conçues pour être inefficaces et appliquées délibérément de façon inadéquate soient en mesure de faire obstacle à un agresseur. Il ne s’agit pas ici de l’impossibilité de faire barrage à l’agresseur, mais du refus de mettre un terme à l’agression. Lorsqu’aujourd’hui comme hier, l’Éthiopie sollicite une aide financière, s’agit-il d’une mesure impossible à adopter, si l’on sait par ailleurs que la SDN a accordé, et ceci en temps de paix, une aide financière à deux pays qui sont ceux-là mêmes qui ont refusé d’imposer des sanctions contre l’agresseur ? Face aux multiples violations par le gouvernement italien de tous les traités internationaux qui interdisent le recours à la guerre et aux manœuvres militaires barbares, c’est le cœur lourd que je me dois de constater ici que des mesures ont déjà été prises pour lever les sanctions. Cette initiative ne signifie-t-elle pas concrètement que l’Éthiopie a été livrée à l’agresseur ? La veille même du jour où j’étais sur le point d’accomplir un ultime effort pour défendre mon peuple devant cette Assemblée, cette initiative ne fait-elle pas perdre à l’Éthiopie ses dernières chances d’obtenir le soutien et la caution des États membres ? Est-ce donc là le rôle de locomotive que les grandes puissances se doivent de jouer au sein de la Société des Nations, tout comme auprès de chacun des États membres, lorsqu’elles affirment qu’il est de leur droit et de leur devoir de guider l’action de la SDN ? Placés par l’agresseur devant le fait accompli, les États vont-ils créer le dangereux précédent qui consiste à céder devant la force ?
Votre Assemblée aura sans aucun doute présenté ses propositions d’amendement du pacte afin que la sécurité collective soit mieux garantie. Est-ce le pacte qui doit être révisé ? Quelle valeur peut avoir un texte si la volonté de l’appliquer fait défaut ? N’est-ce pas la moralité de la communauté internationale qui est en jeu et non pas les articles du pacte ? Au nom du peuple éthiopien, en notre qualité de membre de la Société des Nations, je demande à l’Assemblée de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir le respect scrupuleux des dispositions du pacte.
Je m’élève une fois de plus contre les violations des traités dont le peuple éthiopien a été victime. Je déclare solennellement à la face du monde que l’empereur, le gouvernement et le peuple éthiopiens ne céderont jamais devant la force, et qu’ils réaffirment leur ferme détermination à faire triompher le droit et garantir le respect du pacte. Quant à vous, les cinquante-deux nations qui ont fait au peuple éthiopien la promesse de l’aider à résister à l’agresseur, qu’êtes-vous disposées à faire en faveur de l’Éthiopie ? Et vous, les grandes puissances qui ont pris l’engagement de garantir la sécurité collective en faveur des petits États sur lesquels pèse la menace de se retrouver un jour dans la situation où l’Éthiopie est empêtrée aujourd’hui : quelles mesures envisagez-vous de prendre ? Distingués représentants du monde, je suis venu à Genève pour remplir auprès de vous la plus pénible de mes obligations en tant que chef d’État. Quelle réponse devrai-je à apporter à mon peuple ?
Source : http://feujn.org/spip.php?article1070
         
19 – Thomas Sankara : anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste
         
L'ancien Président Burkinabè est un anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste burkinabè. Dès son arrivée au pouvoir, il change de nom à son pays qui s'appelait à l'époque la Haute-Volta.
Au pouvoir en 1984, Thomas Sankara conduit une politique d'affranchissement du peuple burkinabè. Son gouvernement entreprend des réformes majeures pour combattre la corruption et améliorer l'éducation,
l'agriculture et le statut des femmes. Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés, les pays qui durant la Guerre froide ont refusé de prendre parti pour l'un ou
l'autre des deux blocs. Thomas était contre le colonialisme et le néo-colonialisme des pays occidentaux et particulièrement de la France en Afrique. Il est l'un des meneurs de la dernière révolution
de l'" Afrique progressiste ", opposée à l'" Afrique modérée ". Il est considéré par certains comme le Che Guevara africain. Et comme la France n'aime pas avoir la honte, son assassinat sera
commandité par un coup d'État qui amène au pouvoir Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987.
Au pouvoir en 1984, Thomas Sankara conduit une politique d’affranchissement du peuple burkinabè. Son gouvernement entreprend des réformes majeures pour combattre la corruption et améliorer l’éducation, l’agriculture et le statut des femmes.
Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés, les pays qui durant la Guerre froide ont refusé de prendre parti pour l’un ou l’autre des deux blocs. Thomas était contre le colonialisme et le néo-colonialisme des pays occidentaux et particulièrement de la France en Afrique. Il est l’un des meneurs de la dernière révolution de l’« Afrique progressiste », opposée à l’« Afrique modérée ». Il est considéré par certains comme le Che Guevara africain. Et comme la France n’aime pas avoir la honte, son assassinat sera commandité par un coup d’État qui amène au pouvoir Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987.
Anecdote
Piqûre de rappel …Le 7 octobre 1987, lors d'un de ses derniers conseils des ministres, le président Sankara distribua une copie de la lettre de Ché Guévara adressée à son ami Fidèle Castro avant de
quitter l’île de Cuba. Un passage de la lettre dit ceci : « Je m’en vais. Je sais que je laisse ma femme et mes enfants. La révolution établie à Cuba s’occupera de ma femme et de mes enfants ».
Un ministre demanda au Président Sankara ce que signifiait cette lettre. Il lui répondit : « Comprenne qui pourra »….
Le 21 décembre 1949 naît à Yako Thomas Isidore Noël Sankara,président du Burkina Faso,panafricaniste qui incarna et dirigea la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu'à son assassinat lors du coup
d'État de son successeur Blaise Compaoré.
Issu d'une famille catholique, Thomas Sankara était un « Peul-Mossi ». Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il a fait ses études secondaires à
Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays. Il a suivi une formation d'officier à Madagascar et devint en 1976 commandant du centre de commando de Pô. La même année, il fait la connaissance de Blaise
Compaoré avec lequel il formera le Regroupement des officiers communistes dont les autres membres les plus connus sont Henri Zongo et Jean-Baptiste Boukary Lingani.
En septembre 1981, il devient secrétaire d'État à l'information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo. Et démissionne le 21 avril 1982, en déclarant « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! »
Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d'État porte au pouvoir le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo.et, Sankara devint premier ministre en janvier 1983, mais il est limogé et mis aux arrêts le 17 mai,
après une visite de Guy Penne, conseiller de François Mitterrand.
Suite à un nouveau coup d'État, le 4 août 1983 Thomas Sankara accède à la présidence. Il définit son programme comme anti-impérialiste, en particulier dans son «Discours d'orientation politique»,
écrit par Valère Somé. Son gouvernement retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il créa les Comités de défense de la révolution.
Thomas Isidore Noël Sankara est assassiné avec 12 de ses compagnons le 15 octobre 1987,lors d'un coup d'État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré. Plusieurs jours
plus tard, il fut déclaré «décédé de mort naturelle» par un médecin militaire. L'absence de tout procès ou de toute enquête de la part du gouvernement burkinabè a été condamnée en 2006 par le Comité
des droits de l’homme des Nations unies.
Il fût assassiné 7 jours après son dernier discours public en hommage à Che Guevara ,Il avait à peine 38 ans.Son leitmotiv «La patrie ou la mort, nous vaincrons ! »....
Cher Thomas Sankara, tu sais mieux que moi qu'il y a un temps pour tout: un temps pour garder le silence et un temps pour parler car ainsi parlait l'Ecclésiaste. Le temps est venu pour moi non pas de
parler de toi comme à l'accoutumée mais de parler à toi. Je tiens à t'entretenir brièvement de ce qu'il est advenu de ton pays le Burkina Faso depuis ta disparition tragique le 15 octobre 1987. Je
vais tenter de le faire sans que cela ne prenne l'allure d'une "si longue lettre" même si je te sais passionné de littérature.
Selon ton biographe Bruno Jaffré, ta disparition a été occasionnée par l’alliance entre les pseudo-gauchistes qui t’avaient taxé de déviationniste et ton "frère et ami" Blaise Compaoré, rongé par une
ambition démesurée et manipulé par les réseaux de la Françafrique. Et une fois au pouvoir, les chantres de la rectification sont très vite devenus de bons petits libéraux retranchés au cœur d'un
régime autocratique prévaricateur.
Tu as su bien le traduire dans l’hebdomadaire Révolution du 2 décembre 1983 : " Ceux qui sont les ennemis du peuple préfèrent s’appuyer sur une armée, donc sur un groupe d’hommes de la société qui
consolide leur régime, leur pouvoir."
Cette engeance t'a ôté la vie et a assassiné bien d'autres par la suite tel un certain Norbert Zongo, valeureux journaliste avec lequel tu aurais apprecié tenir une conversation. Cette engeance a
demontré jusqu'à l'absurde que: "sans formation politique patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance."
Mais il est certain que ces malfaiteurs aux ordres de Compaoré n'étaient que le bras armé d'un système neo colonial que tu n'as eu de cesse de dénoncer et de combattre; Système qui jusqu'à présent
perdure et contrôle nos pays à travers le franc CFA notamment.
Ton "frère et ami" Compaoré a passé 27 longues années au pouvoir caractérisées par une gouvernance gabégique et clanique qui a maintenu le Burkina Faso dans la misère, le sous-développement et
l’absence de perspectives viables pour les masses laborieuses.
Compaoré en digne représentant des illusionnistes politiques a mis tout le monde ou presque dans sa poche : la hiérarchie militaire, la chefferie coutumière, les leaders religieux, les hommes
d'affaires, les responsables syndicaux, les hommes politiques, les intellectuels, les artistes ... Peu de gens pour émettre la moindre critique sur la gouvernance "compaorose". Ceux qui osaient
parler se révélaient peu audibles ... quand on les laissait parler. Comble de l'iniquité, Hyacinthe Kafando, un membre du commando qu'on a envoyé vous massacrer a siégé à l'Assemblée Nationale en
tant que député.
L'Ecclésiaste l'a dit, il y a un temps pour tout : un temps pour naître et un temps pour mourir.
Le temps faisant, Compaoré avait perdu peu à peu la capacité de percevoir la sourde et persistance clameur du peuple désenchanté et éreinté par les privations quotidiennes.
Alors que l'on attendait de lui qu'il tire sa révérence en 2015 par égard pour les termes de la constitution, il décida de s'éterniser au pouvoir.
En retour, le peule s'insurgea. Là où la plupart d'entre nous n'exigeait que le respect de la constitution, une fin de règne en 2015 et l'organisation d'élections avec toutes les forces politiques en
présence, nous avons obtenu contre toute attente le départ précipité du commanditaire de ton assassinat. Toi, Thom Sank, tu fus le père sprituel de ce mouvement, de cette campagne d'actions citoyennes
pacifiques mais déterminées qui a abouti le 31 octobre 2014.
« Blaise Compaoré a laissé derrière lui un peuple d’affamés, une jeunesse culturellement déboussolée, une justice du plus fort, du plus riche avec des juges et des avocats immoraux et incompétents,
une caste de milliardaires enrichis par les faux marchés publics, une médecine qui rend malade, une école qui rend bête, un chômage endémique qui accule nos bras et cerveaux valides à la drogue, au
banditisme et à l’exil ». Voici le bilan posé par Laurent BADO, un universitaire et homme politique quelque peu excentrique et qui n'a pas la langue dans sa poche. Je te notifie ses propos parce
qu'il clame sur tous les toits avoir été ton maitre à penser. Ne t'en offusque pas et comme les jeunes d'aujourd'hui aiment à le dire "Allons Seulement".
Il y a un temps pour abattre et un temps pour bâtir ; un temps pour aimer et un temps pour haïr ...
La chute du régime Compaoré constituait une formidable opportunité pour refonder une société plus juste et intègre dans un État de droit démocratique. Alors, ivres de joie, nous avons exulté et
célébré l'exploit inespéré car ignorants des sombres manœuvres qui s'orchestraient à notre insu.
La transition s'est mise en place avec comme président Michel Kafando, un diplomate qui a servi fidèlement Blaise Compaoré une quinzaine d’années durant au poste de représentant permanent du Burkina
aux Nations unies. Il se raconte que tu as eu quelques accrocs avec lui en raison de son peu d'enthousiasme à se défaire de ses habitudes bourgeoises qui n'avaient pas droit de cité sous la chère
révolution démocratique et populaire.
Soumane Touré que tu connais bien, le syndicaliste "malcauseur" qui avait engagé une guerre ouverte contre ton CNR a du reste interpelé durement Kafando en ses termes : « Excellence M. le Président
transitoire du Faso, croyez-vous pouvoir porter avec fierté votre titre de Président du Faso du fait d’avoir été habillé de la quincaillerie y afférente par le grand frère Mamadou Djerma? Ne vous y
fiez pas. Il a par le passé décoré des criminels et des repris de justice sans état d’âme parce que, fatigué comme il est, il décore tout ce qu’on lui présente.»
Difficile à croire mais Michel Kafando le "réactionnaire", lors de son discours d’investiture a fait d'office l’annonce de sa volonté de confier au gouvernement la tâche d’identifier ton "corps" afin
d’accélérer l’enquête. Le 27 mai 2015, ton épouse Mariam Sankara est allée lui dire merci pour avoir fait montre d'une «volonté manifeste» de faire avancer le "dossier Thomas Sankara."
Cependant "les forces du mal" (selon le langage manichéen auquel Kafando nous a habitué sous la transition) ne sommeillaient pas non plus. Pour tout dire, le CNEC que vous aviez utilisé le 4 août 1983
pour renverser le régime de Jean Baptiste Ouédraogo et qui a été par la suite confisqué par Blaise Compaoré pour te renverser en 1987 s'est mué en 1995 en RSP, une milice surarmée de plus d'un millier
d'hommes tenus en laisse par le sous-lieutenant et bras droit de Compaoré, Gilbert Diendéré aujourd'hui devenu général.
Diendéré et son RSP ont pris la transition en otage dès le début en y infiltrant un de leurs, le lieutenant colonel Zida et ensuite en le combattant farouchement pour s'être affranchi de leur tutelle.
La situation paraissait inextricable, les liaisons dangereuses étaient plus que jamais à l'œuvre. Blaise Compaoré avait été exfiltré en Côte d’Ivoire rejoignant son épouse Chantal dont tu te méfiais à
juste raison parce qu'elle était une protégée d’Houphouët Boigny. Blaise a été mis en lieu sûr pas seulement pour services rendus en tant que pilier de la Françafrique mais aussi parce qu'il a
fortement contribué à l’accession au pouvoir en Côte d'Ivoire d'un certain Alassane Ouattara, autrefois détenteur du passeport voltaïque.
Ah oui, au fait! Après la mort d'Houphouët Boigny en 1993, il y a eu des coups d'Etats en Côte d'Ivoire, il y a même eu une rébellion lancée depuis le Burkina pour déstabiliser le pouvoir du
président Laurent Gbagbo, un ancien refugié politique dans notre pays lui aussi détenteur du passeport voltaïque. Ce dernier a été sorti de force de son palais après une crise post électorale qui a
dégénéré en guerre civile. Bref.
Beaucoup de dirigeants étrangers, souhaitant renvoyer l'ascendeur à Compaoré confronté à un exil forcé et humiliant, ont été complaisants envers le RSP de Diendéré. Le 16 septembre 2015, cette garde
prétorienne est passée à l'action en fomentant un coup d'Etat militaire. Heureusement que le peuple veillait jalousement sur les acquis de l'insurrection populaire. Cette grave erreur d'appréciation
de la part des putschistes a entrainé la dissolution expresse de la milice et l'arrestation de Gilbert Diendéré.
"Hélas pour eux, notre peuple voulait le changement, nos concitoyens avaient soif de dignité, nos jeunes rêvent d'un monde débarrassé des injustices. Et c'est pourquoi Dieu n'a pas permis à ces forces
obscures de triompher."Ces propos sont de Cheriff Sy, le président du Conseil national de la transition à la clôture de la session parlementaire le 28 décembre 2015. Oui, Sy, le fils du général Baba
Sy qui t'a envoyé à Pô pour prendre le commandement du CNEC. Cheriff a été sous la transition un réformateur intraitable qui s'est largement inspiré de tes idées. Il s'est également investi avec une
rare abnégation dans la résistance citoyenne contre les putschistes du RSP en s'autoproclamant président du Faso pendant la période qu'a duré la prise en otage de Kafando.
Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix ; Il y a un temps pour tuer et un temps pour guérir ;
Sous la transition, le Burkina Faso a tenté de guérir, de se débarrasser de ses parties gangrenées et de s'engager sur les voies du renouveau exaltées par la commission de la réconciliation nationale et des reformes.
Un nouveau code électoral a écarté toutes les personnes ayant soutenu obstinément le projet de pouvoir à vie de Compaoré. Désormais les candidatures indépendantes sont autorisées. La transition a
rendu possible une loi anti corruption, un nouveau code minier plus favorable aux collectivités locales, une réglementation du bail locatif, une suite judiciaires aux fraudes dans les concours, la
démilitarisation du pouvoir ...
Pêle-mêle, la réserve de chasse de Pama n'est plus la propriété privée de la famille Compaoré, des hommes d'affaires prospères et des hommes politiques influents et jadis intouchables sont incarcérés,
la Haute cour de justice chargée de juger le président du Faso et les membres du gouvernement a été installée, le dossier judicaire de Norbert Zongo a été rouvert, un mandat d’arrêt international a
été émis contre Blaise Compaoré, le conseil supérieur de la magistrature n'est plus sous le contrôle de l'exécutif .
On a même donné ton nom au camp militaire de Pô....
« La justice burkinabè a été déverrouillée sous la Transition parce que c’était un système judiciaire bloqué sous l’emprise des politiques » a déclaré la ministre de la Justice Joséphine Ouédraogo à
l’occasion du dernier conseil des ministres du gouvernement de la Transition. Oui, c'est bien elle, Joséphine ta ministre de l'essor familial et de la solidarité de 1984 à 1987.
"Oui. Les autorités de la transition ont beaucoup travaillé. Ça, vraiment, je le reconnais! Ils ont fait beaucoup avancer le dossier! Que ce soit le président de la transition, que ce soit le
Premier-ministre, ce sont eux qui ont commencé, de toute façon. Ce sont eux qui ont permis l’ouverture de ce dossier et donc la justice indépendante aussi, ce sont eux aussi. Et je les félicite.
Et la population burkinabè qui a beaucoup travaillé aussi pour ça. Parce que toute la population insurgée s’est mobilisée." a affirmé ton épouse Mariam Sankara sur RFI le 22 décembre 2015.
En effet, il y a un temps pour lancer des pierres et un temps pour ramasser des pierres.
Après l'insurrection et la résistance contre le putsch, la baraka, une fois de plus, a accompagné le Burkina pour des élections paisibles, transparentes avec des résultats acceptées de tous.
Mariam avait appelé à l'occasion les burkinabè à une "insurrection électorale" pour ces élections couplées présidentielles et législatives marquant la fin de la transition. Il semble qu'elle n'a pas
été entendue ou comprise, c'est selon.
Contre toute attente, Benewendé Sankara, homme politique se réclamant de l'idéal sankarariste, opposant farouche de Compaoré et en dépit du soutien affiché de Mariam n'a bénéficié que de 86 392
voix ! A peine 3 stades du 4 août rempli de monde !
Et devine qui a été élu président au premier tour? Roch Marc Christian Kaboré. Oui, le fils de Bila Charles Kaboré, vice-gouverneur de la BCEAO et ton collaborateur direct en tant que conseiller
technique, puis secrétaire général à la présidence du Faso de mars à décembre 1984.
Dans son discours d'investiture le nouveau président qui a été tour à tour ministre, premier ministre et président de l'assemblée nationale sous Blaise Compaoré a rappelé que sa "victoire du 29
novembre 2015, n’est pas seulement la victoire d’un candidat ou d’un parti mais celle de tout un peuple insurgé. ... la victoire d’une jeunesse burkinabè et africaine à jamais révoltée contre
l’obscurantisme et l’oppression. ... la victoire de la liberté sur l’arbitraire ... la victoire de la démocratie sur la dictature, contre l’oligarchie d’une minorité et l’opacité dans la
gouvernance ..."
Kassoum Kambou, le président du Conseil constitutionnel, qui a été de 1983 à 1984 membre du tribunal populaire de la révolution (TPR) l’a bien rappelé à Roch marc Kaboré : « Vous cessez d’être le
chef partisan pour devenir le Président de tous les Burkinabè ... Dans l’exercice de vos fonctions, vous incarnerez désormais la Nation toute entière et ses valeurs. Ayez toujours à l’esprit les
intérêts du peuple burkinabè… »
Si le paysage politique burkinabè a connu une reconfiguration implacable consécutive à l'insurrection populaire, la classe politique elle n'a pas fondamentalement changé. Les mêmes anciens amis, les
mêmes anciens ennemis, les mêmes idéologues qui finiront sans doute un jour par croire et à œuvrer pour la démocratie véritable. Le sankarariste Bénéwendé et le "tierceriste" Laurent Bado ont décidé
de s'allier aux anciens camarades de route de Blaise Compaoré dont l'un des plus sulfureux (il revendique avoir dîné avec le diable) vient de prendre les rênes de l'Assemblée Nationale post
transition. Il se nomme Salif Diallo, il fut naguère assistant au cabinet de ton ministre de la Justice Blaise Compaoré.
« En politique une absurdité n'est pas un obstacle » avait décrété Napoléon Bonaparte.
Et comme ne l'a pas écrit l'ecclésiaste, il y a un temps pour la lutte et un temps pour la soupe; un temps pour les combattants et un temps pour les opportunistes ...
Que de frustrations personnelles. Que d'égoïsme. Que de quêtes corporatistes, sectaires ou idéologiques dérisoires. Que de débats stériles, de dénigrements et d'insultes gratuits sur les réseaux
sociaux. Une transition aux relents nauséabonds mais au moins, nous avons vécu une époque formidable. Les Burkinabè ont eu le temps de rêver, d'espérer et de se désillusionner avec une fréquence
folle ces 15 derniers mois. L'Afrique, retenant son souffle, a eu les yeux rivés sur nous et nous avions l'obligation de résultat.
Thomas Sankara, l'Afrique a été admirative de ce que nous avons accompli. Et ce que nous avons accompli n'aurait pas été possible sans tes enseignements, sans ta pédagogie révolutionnaire.
Nous avons cessé d'être lâches parce que nous avons décidé d'être braves.
Nous revenons de loin, alors en attendant, célébrons ... Car il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire ; Un temps pour se lamenter et un temps pour danser ... Ainsi parlait l'ecclésiaste.
Compter sur ses propres forces signifie aussi accepter de vivre selon ses propres moyens en utilisant au mieux les ressources disponibles. C’est le gage de la dignité et de la liberté. Le président
Sékou Touré, de la Guinée, n’avait-il pas eu l’audace, voire la témérité, de prononcer, en face du Général de Gaulle en 1958, cette phrase restée célèbre : « Nous préférons la pauvreté dans la
liberté à l’opulence dans l’esclavage ».
Thomas Sankara avait fait sien ce credo du grand tribun guinéen et reformulé d’une manière plus simple et directe la phrase du président Sékou Touré : « Acceptons de vivre Africains. C’est la seule
façon de vivre libres et dignes ». Mais pour « vivre libres et dignes », il faut pouvoir se nourrir soi-même et non dépendre de la mendicité internationale. Car un pays qui ne peut pas se nourrir
lui-même risque inévitablement de perdre son indépendance et sa dignité. Sankara avait eu cette interrogation restée célèbre : « Où est l’impérialisme ? Regardez vos plats quand vous mangez. Ces
grains de riz, de maïs et de mil importés, c’est cela l’impérialisme. »
Pour éviter cela, Sankara insistait : « essayons de consommer ce que nous contrôlons nous-mêmes. » C’est pour atteindre cet objectif qu’il avait mobilisé les paysans burkinabé pour atteindre
l’autosuffisance alimentaire qui a permis de renforcer la confiance en soi et la dignité du peuple burkinabé. L’ancien Rapporteur des Nations-Unies pour le droit à l’alimentation, Jean Ziegler, a
souligné que ce résultat avait été atteint par une redistribution massive des terres aux paysans combinée à la fourniture d’engrais et au recours à l’irrigation.
  Burkina Faso. Premières inculpations pour le meurtre de Thomas Sankara
         
Enfin ! Il aura fallu près de vingt-huit ans pour que des personnes soient inculpées dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Thomas Sankara. Le capitaine, dirigeant du Burkina Faso à partir
d’août 1983, avait été assassiné le 15 octobre 1987, avec douze de ses compagnons alors qu’il s’apprêtait à participer à un Conseil des ministres.
Aucune enquête n’avait été sérieusement ouverte avant le mois de mars de cette année, et l’exhumation du corps de l’ancien chef d’État. Quelques mois auparavant, en octobre dernier, une révolution
citoyenne avait démis Blaise Compaoré, celui-là même qui était arrivé au pouvoir au terme du coup d’État commis vingt-huit ans plus tôt.Le rapport d’autopsie de l’ancien dirigeant de la révolution
burkinabè, assassiné en 1987, indique que son corps a été « criblé de balles ».
Le régiment putschiste fidèle à Blaise Compaoré sur la sellette
Selon le rapport d’autopsie rendu public mardi à Ouagadougou, le corps de Sankara, progressiste, héraut de la lutte anti-impérialiste, a été « criblé de balles ». Jusqu’ici, celui qui avait rebaptisé
la Haute-Volta Burkina Faso (« Pays des hommes intègres »)était décédé de « mort naturelle »… à l’âge de 37 ans. Sur le corps des autres compagnons, « on a pu retrouver, par-ci, par-là un ou deux
impacts de balles », a déclaré l’avocat de la famille, maître Ambroise Farama.
Selon un autre avocat de la famille, maître Bénéwendé Stanislas Sankara, « il y a huit ou neuf inculpés » dont, même s’il ne cite aucun nom, « des militaires de l’ex-RSP ». Le RSP, le régiment de
sécurité présidentielle, est précisément cette même force spéciale restée fidèle à Blaise Compaoré et qui a tenté un coup d’État le 17 septembre de cette année, avec, à sa tête, le général Gilbert
Diendéré, soupçonné d’être également le chef du commando qui avait assassiné Thomas Sankara en 1987. Quatorze manifestants et passants non armés auraient été tués le mois dernier par le RSP, selon
Amnesty International.
Source : De GAËL DE SANTIS Pour L’humanité : https://www.panafricain.tv/burkina-faso-premieres-inculpations-pour-le-meurtre-de-thomas-sankara/
«C’est quoi le Sankarisme?» réponse en 11 points, pour comprendre les grandes orientations
Son nom est intimement lié à la période coloniale avec la lutte pour l'émancipation de l'Afrique. Ce natif de Joal, au Sénégal, en 1906, a été le premier président de la République du Sénégal. Agrégé
de grammaire et académicien, Léopold Sédar Senghor est, avec Aimé Césaire, l'un des porteurs du mouvement de la Négritude. Prisonnier pendant deux ans en Allemagne, durant la seconde guerre mondiale,
le poète académicien est l'auteur de plusieurs oeuvres d'une valeur inestimable. En tant qu'homme politique, il crée en 1948 du Bloc démocratique sénégalais en se faisant nommé Secrétaire d'Etat dans
le gouvernement d'Edgar Faure en France en 1955. Doué d'un génie, ses poèmes font le tour du monde et, sont enseigné dans les lycées et collèges d'Afrique et du monde. Il est décédé le 20 décembre
2001 en France.
Il est un grand poète, écrivain, homme politique sénégalais et premier président de la République du Sénégal. Il approfondit le concept de négritude, notion introduite par Aimé Césaire et créa le Mouvement de la Négritude. Senghor est un fervent défenseur du fédéralisme pour les États africains nouvellement indépendants. Premier président de la République du Sénégal, il est l’auteur de l’hymne national sénégalais, le Lion rouge. Il a géré le Sénégal avec sa notion de démocratie acquise en France de par les postes ministériels occupés avant son retour au Sénégal. Il a défendu un socialisme africain qui doit voir le jour après avoir réussi la décolonisation sans violence et de parvenir à une « décolonisation culturelle et économique » en contestant le système impérialiste qui pèse sur les pays producteurs. Il est le symbole de la coopération entre la France et ses anciennes colonies pour ses partisans ou du néo-colonialisme français en Afrique pour ses détracteurs.
         
DISCOURS DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR
Discours de Léopold Sédar Senghor à O.U.A le 23 mai 1963
« Excellences, Chers Frères, « Voici enfin vécu ce rêve longtemps rêvé : celui d’une Conférence qui réunirait, fraternellement, tous les Chefs des Etats indépendants d’Afrique. C’est un grand pas en avant. Vous êtes d’accord, nous n’avons pas le droit d’échouer. Ce rêve vécu, nous devons maintenant le réaliser sous peine de trahir et nos peuples respectifs, et l’Afrique-Mère.
« Il est temps de bâtir sur notre terre : sur nos réalités. « Ce qui suppose que nous commencions par rejeter tout fanatisme racial, linguistique, religieux. Alors, mais alors seulement, nous pourrons définir notre but, lucidement. « Le but que nous devons assigner (…) ne peut être que (…) le développement par la croissance économique. Je dis le développement. J’entends par-là la valorisation de chaque Africain et de tous les Africains ensemble.
Il s’agit de l’Homme.
« Dans le passé, le colonisateur a pensé que nous étions des sous-hommes et il nous a traités comme tels.
« Si la guerre froide a amené les Grands à nous courtiser, (…) c’est surtout que le Tiers Monde a uni ses faiblesses pour en faire une force.
Mais ne nous faisons pas d’illusions, la peur n’est pas le respect, et on n’a même pas peur de l’Afrique.
« C’est dire qu’il nous faut faire plus.
Il ne suffit pas que l’union de nos faiblesses apparaisse comme une force. Il n’importe pas de faire peur. L’important, c’est que nous transformions chacune de nos faiblesses en force, que nous fassions, de chaque Africain, un homme qui mange et s’instruise à sa faim : un Homme développé parce qu’il aura consciemment cultivé, en lui, corps et âme, toutes les vertus de l’Africanité.
Il s’agit, par et par-delà la croissance économique, par et par-delà le mieux-être, de porter chaque Africain à la limite de ses possibilités : à son plus-être.
Alors, au dire des économistes, l’Afrique pourra nourrir 3 milliards d’hommes.
Je dis qu’alors, ressuscitant les vertus de Saint Augustin et d’Ibn Khaldoun, ressuscitant les vertus de nos bâtisseurs, de nos sculpteurs, de nos peintres, de nos poètes, au Nord et au Sud du Sahara, l’Afrique contribuera puissamment à l’édification de la Civilisation de l’Universel.
Par son unité, elle aura été, auparavant, un facteur de paix : de cette Paix sans laquelle, il n’est pas de civilisation. « Il y a, au premier abord, des obstacles à franchir.
Encore qu’ils soient bien visibles, nous devons leur prêter attention. Je rappelle les Fanatismes -racial, linguistique, religieux- dont nous nous débarrasserons pour commencer.
Il y a ensuite les micro-nationalismes. Songeons-y, des nations européennes de 30, 50, 60 millions d’habitants en sont venus à découvrir que leur territoire était trop étroit, leur population trop peu nombreuse pour organiser une économie, voire créer une civilisation qui ne soit pas mutilée.
Que dirons-nous des nôtres dont la plus nombreuse ne dépasse pas 40 millions d’âmes ? « Si nous pouvons, assez facilement, surmonter nos diversités religieuses, en nous souvenant que nous sommes tous des croyants, des fidèles de religions révélées, osons encore le dire, les diversités ethniques, linguistiques culturelles ne sont pas je ne dis pas effacées (ce qui serait un appauvrissement), mais harmonisées demain.
« Dans un premier temps, nous reconnaîtrons ces diversités complémentaires.
Nous aiderons même à les organiser en Unions régionales.
J’en vois trois : l’Afrique du Nord, l’Afrique Occidentale, l’Afrique Orientale – en attendant que soit libérée l’Afrique du Sud.
Chacune de ces unions pourrait, à son tour, se diviser en unions plus petites. « Notre lutte pour l’indépendance des territoires africains est loin d’être terminée, je le sais.
J’irai même plus loin, contre les colonialismes portugais et sud-africain, nous avons, jusqu’ici plus parlé que nous n’avons agi.
Il est temps que le blocus diplomatique et économique préconisé soit méthodiquement organisé, encore plus appliqué.
« J’ai insisté sur les obstacles qui se dressent, devant nous, sur la voie de l’Unité Africaine.
Vous me le pardonnerez. J’ai pensé que c’était la meilleure méthode.
Ces obstacles, il va falloir, maintenant, les circonscrire, puis les écarter, au moins les réduire pour progresser. Nous le ferons en donnant, à nos institutions, des structures rationnelles et réalistes.
Aimé Césaire (1913-2008) est un poète et un homme politique martiniquais. Il a su marquer de son empreinte la littérature et la culture française.
Qui était Aimé Césaire ?
« Ainsi donc, défiant à lui seul une époque, où l'on croit assister à l'abdication générale de l'esprit, où rien ne semble plus se créer qu'à dessein de parfaire le triomphe de la mort, où l'art
menace de se figer dans d'anciennes données, le premier souffle nouveau, revivifiant, apte à redonner toute confiance est l'apport d'un Noir. Et c'est un Noir qui manie la langue française
comme il n'est pas aujourd'hui un Blanc pour la manier. Et c'est un Noir celui qui nous guide aujourd'hui dans l'inexploré, établissant au fur et à mesure, comme en se jouant, les contacts qui
nous font avancer sur des étincelles. Et c'est un Noir qui est non seulement un Noir mais tout l'homme, qui en exprime toutes les interrogations, toutes les angoisses, tous les espoirs et toutes
les extases et qui s'imposera de plus en plus à moi comme le prototype de la dignité ».
André Breton
         
Aimé Césaire puis les autres figures de proue de l'univers nègre hors de ses bases originelles, et dans leur sillage toute une communauté héritière non moins dynamique, c'est l'Afrique qui a essaimé
sous la contrainte ; mais a malgré tout conservé remarquablement les fondements de son désir de dignité qui se voit à travers les époques. Ce que montre ce désir, en l'occurrence, c'est que
l'obsession d'asservir, qui revêt des formes diverses naviguant entre la brutalité franche, l'esprit d'effronterie et la subtilité, n'est toujours pas parvenue à son objectif d'anéantissement.
Parce qu’ en plus d'avoir appris à lui opposer les mêmes armes, il y a le désir de dignité qui ne recule point, mais s'affirme au contraire.
Le 17 avril 2008 meurt Aime Césaire à 94 ans, chantre de la Négritude, poète et homme politique martiniquais. «Un jour, je traverse une rue de Paris, pas loin de la place d'Italie. Un type passe en
voiture : " Eh, petit nègre ! " C'était un Français. Alors, je lui dis : « Le petit nègre t'emmerde ! » Le lendemain, je propose à Senghor de rédiger ensemble avec Damas un journal : L'Étudiant noir.
Léopold : « Je supprimerais ça, on devrait l'appeler Les Étudiants nègres. Tu as compris ? Ça nous est lancé comme une insulte. Eh bien, je le ramasse, et je fais face. « Voici comment est née la
négritude », en réponse à une provocation... »
22 – Joseph Ki-Zerbo
         
Militant des premières heures des luttes de libération nationale et africaine, Joseph Ki- Zerbo a séduit le continent par la profondeur de ses réflexions sur le développement du continent. Né en 1906,
il a fait la majeure partie de ses études en France avant d'être le premier africain agrégé d'histoire. Spécialiste de l'histoire africaine, Joseph Ki-Zerbo, avide de connaissance et doué d'une
curiosité intellectuelle, va se positionner comme une référence dans le domaine des réflexions sur le développement et la lutte pour l'émancipation de l'Afrique. Cette lutte se transporte sur le
terrain national, avec la création en 1958 du Mouvement de libération nationale. L'un de ses plus grands combats concerne l'éducation en Afrique. Pour lui, l'éducation devait être africanisée pour
répondre non seulement aux besoins de l'Afrique mais surtout, aux réalités de l'Afrique. Acteur politique de premier plan, il refusera à tout point de vue de sympathiser avec le pouvoir en place dans
son pays le Burkina Faso. Au Burkina Faso, durant la période révolutionnaire, il fut contraint à l'exil. Il reviendra par la suite pour participer à l'avènement de l'Etat de droit, avec le passage
d'une période révolutionnaire à une constitutionnelle normale. Il meurt en 2006 et, repose désormais dans son village natal de Toma, au Burkina Faso.
         
23 – Cheick Anta Diop, l'égyptologue
         
On pourrait l'appeler "le combattant pour l'émancipation" du Nègre. L'égyptologue Cheick Anta Diop est celui qui a donné la race noire toute sa dimension et son historicité. Né en 1923 à Caytou, un
petit village du Sénégal, Cheick Anta Diop était un activiste politique forcené lorsqu'il était étudiant. Avec la vague des luttes pour l'indépendance des pays africains, il s'emploiera à apporter sa
pierre à l'avènement d'une Afrique libre. Secrétaire général du Rassemblement démocratique africain de 1950 à 1953, l'égyptologue participera à la création du Congrès étudiant Pan africain en 1951.
En 1960, il rentre à Dakar et monte un laboratoire de radiocarbone. Il poursuit ses recherches sur l'origine de la civilisation et, particulièrement pour l'Afrique. Au prix de mille et un efforts, il
réalise sa thèse de doctorat présentée à l'université de Sorbonne en 1951. Cette thèse dans laquelle il défendait que la civilisation égyptienne pharaonique était d'origine Nègre fut rejetée.
Cependant, elle sera publiée par Présence Africaine en 1955 sous le titre de Nations Nègres et Culture. Du coup, vint la reconnaissance internationale. Aujourd'hui, l'oeuvre de l'homme est reconnu
comme l'un des plus grands hommes ayant marqué l'humanité telle que Voltaire, Hume, Hobbes, Rousseau, etc. L'humanité le reconnaît comme le "pharaon du savoir". Il est mort le 7 février 1986 á Dakar.
         
24 – Patrice Lumumba
         
Patrice Lumumba, le leader
Le 02 juillet 1925 à Katako Kombé dans le Nord du Kasai, naissait un homme charismatique dont la vie et la mort tracent le cursus de la vie des nations. Le Zaïre (actuel RDC) et Patrice Lumumba sont
intimement liés. Il fait partie des premiers instruits de son pays. De là, il travaillera à intégrer la vie publique en devenant employé dans une société minière. Engagé et déterminé à mener la lutte
pour l'émancipation du Zaïre de la domination de la Belgique. Homme d'action et de conviction, homme intègre, Patrice Lumumba mènera la vie dure à la colonisation. Lors des différentes visites du Roi
Baudoin, Lumumba aura l'occasion de s'entretenir avec lui pour ce qui concerne l'émancipation du Zaïre. Lors d'un meeting, Lumumba dénoncera de façon violente l'attitude du colonisateur en ces
termes : "Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Nous avons connu que la loi n'était jamais la même selon
qu'il s'agissait d'un Blanc ou d'un Noir: accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres". De là, commencera la marche vers l'abîme pour cet homme intègre. L'histoire raconte à propos
de cet assassinat : "une nuit de janvier 1961, deux officiers belges se livrent à ce qu'il est convenu d'appeler une "sale besogne". Ils achèvent de découper un corps en morceaux qu'ils jettent dans
un fut d'acide afin de le dissoudre. Le crâne n'étant pas dissous sera réduit en poudre et dispersé. Un des officiers, le belge Gerard Soete, déclarera avoir conservé un doigt et une dent en or
provenant de la victime. Le corps est celui de Patrice Emery Lumumba, premier ministre élu depuis 6 mois du Congo nouvellement "indépendant". Sa mort signe la descente aux enfers d'un pays, le Zaire,
dont l'étendue et les richesses minières et minérales en font un "scandale géologique". La jeunesse africaine reconnait en lui, un combattant de la liberté.
L’ancien Premier Ministre congolais a marqué l’histoire de l’Afrique de par son engagement en faveur du peuple congolais qu’il voulait délivrer complètement de la domination des blancs. De plus, son engagement en faveur du panafricanisme n’est pas à négliger. En 1958, Partice Lumumba participe à la conférence panafricaine d’Accra au Ghana, où il a rencontré Nkrumah. Cette rencontre donne du tonus aux idées panafricanistes du congolais qui fraternise avec des pionniers du panafricanisme comme Nasser, Nkrumah et Sékou Touré qui voulaient la liberté totale de l’Afrique.
On retient de la lutte politique et de la lutte pour l’indépendance de Patrice Lumumba, du charisme au Congo et sur tout le continent. L’homme a été de tous les combats pour l’indépendance de son pays pour avoir fait plusieurs fois la prison. Son idéologie de lutte a été basée sur la non-violence, le courage, la détermination et la justice sociale. Patrice Lumumba était contre toute présence des puissances occidentales qui pillent les richesses des pays africains et ce jusqu’à ce jour. Il déclarait : « Les puissances qui nous combattent ou qui combattent mon gouvernement, sous le prétexte fallacieux d’anticommunisme, cachent en réalité leurs véritables intentions. Ces puissances européennes ne veulent avoir de sympathies que pour des dirigeants africains qui sont à leur remorque et qui trompent leur peuple. Certaines de ces puissances ne conçoivent leur présence au Congo ou en Afrique que dans la mesure où ils savent exploiter au maximum leurs richesses par le truchement quelques dirigeants corrompus ».
Mais comme le blanc sait le faire comme toujours, Patrice Lumumba a été assassiné sur ordre du colonisateur le 17 janvier 1961 soit exactement 53 ans de cela. Mais il est resté à jamais dans l’histoire de l’Afrique parce que son combat a été noble.
  Pauline Opango, veuve de Patrice Emery Lumumba
LA FEMME DE LUMUMBA FUT TRAINE PRESQUE NUE À LÉOPOLDVILLE PAR LES FORCES DE L'IMPERIALISME QUI VENAIT D'ASSASSINER SON ÉPOUX
         
Sa biographie
Née Pauline Opango, fille de Daniel Disashi Alonga et de Koho Marie, elle est originaire de Maniema, dans le territoire de Kibombo, de l’ethnie Tetela par son père qui fut un ancien combattant de la
première guerre mondiale 14-18. Née le 1er janvier 1937 à Wembonyama, territoire de Katako Kombe, district de Sankuru dans le Kasaï-Oriental. Mariée à Patrice Emery Lumumba dans les années 50, vite
elle rejoint son mari à Kisangani, ex-Stanley chef-lieu de la province Orientale. Militante de première heure dans le parti politique créé par son époux, le Mouvement National Congolais (MNC).
A l’accession de la République Démocratique du Congo à la souveraineté nationale et internationale, son mari fut élu député national, puis le premier Premier ministre du Congo indépendant.
Deux mois et 5 jours après l’indépendance de la RD Congo, son mari fut démis de ses fonctions illégalement par Joseph Kasa-Vubu, Président de la République. Cet incident a constitué la première crise
politique qui a conduit Patrice Emery Lumumba à la mort le 17 janvier 1961, à Elisabeth ville, aujourd’hui Lubumbashi, dans la province du Katanga.Depuis lors, la veuve s’était exilée en Egypte où
elle avait rejoint ses enfants qui avaient été pris en charge par le gouvernement de ce pays. C’est en 1966 qu’elle regagna pour la première fois son pays natal, lorsque son époux fut proclamé Héros
national par le Président Mobutu. Cependant, la vie n’était pas rose pour la veuve Lumumba, car très vite elle regagna son pays d’exil, l’Egypte.
Et entre 1961 et 1966, elle était l’hôte de plusieurs chefs d’Etat, dont l’Egyptien Gamal Abdel Nasser, l’Ougandais Milton Oboté, le Tanzanien Julius Nyerere, le Chinois Mao Tsé Toung, le Cubain
Fidèle Castro et bien d’autres présidents combattants de la liberté. C’est en 1992 qu’elle rentra définitivement au pays et fut décoré par Nelson Mandela Madiba, à titre posthume de son mari, pour sa
lutte contre l’impérialisme, le colonialisme et la balkanisation de la RD Congo. Combattant et militant de première heure pour la libération des congolais de l’oppression belge, Patrice Emery Lumumba,
cet illustre personnage continue de hanter les esprits des acteurs politiques qui s’en inspirent le modèle d’un homme d’Etat.
Par ailleurs, la mort de son fils Patrice l’avait beaucoup affecté. A cela s’ajoute l’absence de son mari arraché à fleur de l’âge. Le 17 janvier de chaque année, Pauline Lumumba Opango recevait les
civilités de la République. Patriarche de sa famille, elle était de religion protestante, fidèle à la Nouvelle Eglise Méthodiste du Pasteur Daniel Ngoyi Mulunda.Ces événements constituent un choc
d’ordre moral pour cette famille, car en un seul mois, elle a perdu trois de ses membres de famille. La famille Patrice Emery Lumumba qui ne s’appartient plus, mais plutôt à la République, le
programme des funérailles sera communiqué dans les jours qui viennent, affirme Mike Lumumba, neveu de Patrice Emery Lumumba.
RDC – La veuve de Patrice Lumumba est décédée à Kinshasa,
Pauline Lumumba, la veuve de Patrice Lumumba, héros de l’indépendance de la RDC, est décédée mardi 23 décembre à Kinshasa.
Pauline Opango Lumumba s’est éteinte à son domicile de Kinshasa. Elle avait regagné la capitale congolaise il y a une semaine après avoir reçu des soins à Paris.
« Nous présentons nos condoléances aux enfants et aux membres de la famille » a déclaré Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais.
Dans une interview datant de 1984, elle racontait comment Patrice Lumumba, alors Premier ministre du Congo indépendant, l’un de leurs enfants et elle avaient été enlevés et battus. Pauline Lumumba
n’a toutefois jamais su qui se cachait derrière l’assassinat de son mari.
  QUI A VRAIMENT TUE LUMUMBA ? Deux coups d'Etat pour éliminer un seul homme
Nous sommes maintenant fin août 1960 et Lumumba a de plus en plus l'adhésion des masses populaires. Le peuple comprend que le Katanga et le Kasaï sont occupés par l'armée belge dans le but de
continuer le système colonial abhorré. Le peuple se rend compte que les troupes de l'ONU, aux mains des Américains, loin de soutenir le gouvernement nationaliste de Lumumba, complotent avec ses
ennemis.
Toutes les forces anti-nationalistes sentent le besoin de renforcer leur alliance.
Le 20 août 1960, une délégation de la Jeunesse de l'ABAKO, de la Puna de Bolikango et du MNC-Kalonji est reçue à Lubumbashi par Tshombé.
A Brazzaville, des émissaires de l'ABAKO sont en contact permanent avec le président Foulbert Youlou et avec des agents secrets français. Le 21 août, le vice-président de l'ABAKO, Moanda, déclare :
«Il faut débarrasser le Congo de Lumumba par des moyens légaux ou illégaux.» (1)
Mais le 27 août 1960, la montée des forces nationalistes révolutionnaires se concrétise. Les troupes lumumbistes prennent Bakwanga, la capitale du pseudo-Etat du Sud-Kasaï. Sur d'autres fronts aussi,
l'armée nationaliste avance vers le Katanga.
Le gouvernement Lumumba reçoit un soutien de plus en plus net de la part des Etats nationalistes africains et des Etats socialistes. Le 3 septembre, L'Union soviétique met 15 avions Iliouchine et 100
camions à la disposition du gouvernement Lumumba pour le transport de ses troupes. La lutte pour la défense de l'indépendance du Congo contre les complots de l'impérialisme belge et américain arrive
à son point culminant. Lumumba a maintenant la force pour éliminer les deux créations des colonialistes belges: l'Etat «Indépendant» du Katanga, où les impérialistes belges comptent garder la main
sur le cuivre, le cobalt et l'uranium, et l'Etat «Indépendant» du Sud-Kasaï, où les voleurs belges veulent garder le contrôle sur les diamants Les impérialistes doivent maintenant jouer le tout pour
le tout.
Le coup d'Etat de Kasavubu
Soutenu aussi bien par les Etats-Unis que par la Belgique et la France, Kasavubu déclare le 5 septembre: «Lumumba a trahi la tâche qui lui était confiée, il jette le pays dans une guerre civile atroce,
j'ai jugé nécessaire de révoquer immédiatement le gouvernement.» (2)
Une heure et demi plus tard, Lumumba réagit sur les ondes de la radio nationale: «Kasavubu a publiquement trahi la nation. Il veut détruire le gouvernement nationaliste qui a lutté avec acharnement
contre les agresseurs belges, contre les ennemis de notre indépendance nationale.» Le lendemain, le gouvernement de Lumumba prend une décision historique : «Les Ministres, réunis en conseil
extraordinaire, déclarent déchu le Chef de l'Etat.» (3)
Le même jour, monsieur Iléo ordonne, sur instruction de Kasavubu, l'arrestation de Lumumba. Le même Iléo forme un gouvernement où se retrouvent les principaux agents du néocolonialisme: Bomboko,
Adoula, Bolikango, Kalonji, Dericoyard, Kisolokela et Delvaux. (4) Iléo, l'homme de l'Eglise catholique, déclare à propos de la courte période du gouvernement Lumumba : «C'étaient deux mois d'angoisse,
d'inquiétude et de misère.» (5)
Au même moment, la Mission technique belge à Lumumbashi envoie un rapport à Bruxelles : «La révocation de Lumumba a fortifié le leadership que Tshombé détient comme défenseur de la reconstruction
politique de l'ancien Congo belge sur une base confédérale. La réussite de l'expérience katangaise provoquera vraisemblablement la reconstruction du Congo à partir de Lubumbashi.» (6) C'est un bon
résumé de la politique néocoloniale belge: à partir de l'Etat sécessionniste katangais, reconquérir tout le Congo.
Mais très vite, cela tourne mal pour les politiciens pro-impérialistes. Le 6 et le 8 septembre, la chambre soutient Lumumba contre Kasavubu par 60 voix contre 19 et le sénat fait de même par 41 voix
pour, 2 contre et 7 abstentions. Le 13 septembre, les Chambres réunies votent les pleins pouvoirs au gouvernement Lumumba. (7)
Le même jour, Lumumba renforce son contrôle sur l'armée en nommant Mpolo lieutenant-général.
Le 14 septembre, désespéré, Kasavubu réagit en désignant Mobutu comme commandant en chef de l'armée.(8) C'est ainsi que Kasavubu a ouvert le chemin vers la dictature mobutiste.
Le coup d'Etat de Mobutu
En effet, à peine quelques heures plus tard, à 20h30, Mobutu exécute son coup d'Etat. Il déclare la « neutralisation » des politiciens et affirme : « Il ne s'agit pas d'un coup d'Etat mais d'une
simple révolution pacifique ». (9) C'est par ces paroles qu'ont commencé 37 années de dictature et de destruction. Mobutu ferme les ambassades des pays socialistes, l'Union soviétique et la
Tchécoslovaquie. Ensuite, il réclame « le retrait des troupes ghanéennes et guinéennes à cause de leur soutien direct à Lumumba ». Ainsi, dès le début, Mobutu, agent de la CIA, lutte contre les pays
socialistes et contre les pays africains nationalistes.
Mobutu instaure le Collège des Commissaires généraux. Bomboko en est le président, Ndele, le vice-président, Ferdinand Kazadi, le ministre de la Défense, Lihau et Tshisekedi, ministre et vice-ministre
de la Justice. Ce Collège est installé officiellement par Kasavubu, agissant en tant que chef de l'Etat et complice du coup d'Etat de Mobutu.
Lumumba réagit le 15 septembre au matin en déclarant : « Le colonel Mobutu a été corrompu par les impérialistes pour jouer un coup d'Etat contre le gouvernement légal et populaire. Peuple, vous êtes
les témoins oculaires de ces manuvres tendant à faire retomber le Congo, terre de nos ancêtres, sous la domination d'une organisation internationale ». (10)
C'est le tournant de l'histoire congolaise: le coup d'Etat de Mobutu, ce 14 septembre 1960, place le Congo, pour 37 ans, sous la dictature conjointe de l'impérialisme américain et belge.
La grande bourgeoisie noire prend le pouvoir
La plupart des intellectuels d'avant 1960, les « évolués », voient surtout l'indépendance comme un moyen pour s'enrichir, pour arriver à « vivre comme des Blancs ». Ils ne contestent pas le
capitalisme au Congo, ni la domination impérialiste qui est la garantie de son maintien. Ils ne mettent pas non plus en cause l'appareil d'Etat colonial, cette machine d'oppression contre les masses
congolaises. En fait, ils veulent simplement « reprendre » cet Etat oppresseur et s'en servir pour s'enrichir. Après l'indépendance, l'Etat néocolonial a été le lieu où s'est formée la grande
bourgeoisie noire.
Avant l'indépendance, certains « évolués » sont déjà ouvertement pro-belges et pro-impérialistes, des hommes comme Bomboko, Edindali, Lopes, Delvaux et Tshombé. On les retrouve dans des partis de
collaboration comme le PNP et la CONACAT.
Les « évolués » qui ont créé des partis nationalistes s'étaient déjà divisés avant l'indépendance. Ceux qui veulent seulement « réformer » le système existant se sont rapprochés des « pro-belges ».
Il s'agit des Iléo, Kalonji, Ngalula et Adoula qui avaient fait éclater le MNC, et aussi de l'ABAKO de Kasavubu.
Mais une fois au gouvernement, les partis nationalistes radicaux éclatent à leur tour. Mobutu a été le secrétaire de Lumumba. Lorsqu'il fait son coup d'Etat, il reçoit le soutien du vice-président du
MNC-L, Nendaka, qu'il nomme chef de la sécurité. Le ministre Songolo et 8 parlementaires du MNC-L soutiennent également Mobutu. (11)
Après le coup d'Etat de Mobutu, une alliance s'est formée entre ces trois groupes d' « évolués ». Ensemble, ils formeront la grande bourgeoisie congolaise, étroitement liée à l'impérialisme américain
et belge.
Entre septembre 1960 et novembre 1965, différents personnages joueront le rôle de chef à différents moments - Kasavubu, Ileo, Bomboko, Adoula, Tshombé et Mobutu - mais tous représentent la même
classe, la grande bourgeoise congolaise, et tous sont liés au même maître, l'impérialisme américain et belge.
VOICI L'HOMME QUI A DÉCOUPÉ LUMUMBA : GÉRARD SOETE
         
Gerard Soete : "J’ai découpé et dissous dans l’acide le corps de Lumumba "!
« J’ai découpé et dissous dans l’acide le corps de Lumumba. En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps. Le plus dur fut de les
découper en morceaux, à la tronçonneuse, avant d’y verser de l’acide. Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale
comme un barbare». Ces mots sont ceux du Gérard Soete, prononcés le 15 mai 2002, quarante ans après la disparition du leader congolais Patrice Lumumba.
Gérard Soete, le belge qui a coupé le corps de Lumumba eb 34 morceaux à la troçonneuse. le 0034, c’est le code international de la Belgique
BRUGES (Belgique), 15 mai 2002 (AFP) – Près de quarante ans après l’assassinat de Patrice Lumumba, le Belge Gérard Soete vient enfin de se défaire d’un lourd secret : une nuit de janvier 1961, dans
une puanteur d’acide sulfurique et de cadavres écartelés, il fit disparaître le corps du martyr congolais.
« Est-ce que la législation me le permettait ? », se demande-t-il aujourd’hui, à 80 ans et en bonne santé, dans son pavillon d’un faubourg résidentiel de Bruges (nord-ouest) où l’AFP l’a rencontré.
« Pour sauver des milliers de personnes et maintenir le calme dans une situation explosive, je pense que nous avons bien fait », ajoute-t-il, en dépit de « la crise morale » qu’il doit avoir traversée
après cette nuit « atroce ». Le 17 janvier1961, sept mois après l’accession du Congo à l’indépendance, Patrice Lumumba, le premier chef de gouvernement du pays, était assassiné près d’Elisabethville
(actuellement Lubumbashi, sud), capitale de la province alors sécessionniste du Katanga. Criblé de balles, son corps n’a jamais été retrouvé, pas plus que ceux de deux proches tués avec lui, Joseph
Okito et Maurice Mpolo.
LE DOCUMENT EST À SUIVRE ICI
Selon l’auteur, le but de l’élimination était, en pleine guerre froide, de maintenir le Congo dans la sphère d’influence occidentale. La thèse a connu un tel écho qu’une commission d’enquête
parlementaire belge, chargée d’éclaircir « l’implication éventuelle des responsables politiques belges » dans l’assassinat, a entamé ses travaux le 2 mai. Une commission qui auditionnera Gérard Soete,
commissaire de police chargé à l’époque de mettre en place une « police nationale katangaise ».
Le Brugeois dut d’abord transporter les trois corps à 220 kilomètres du lieu d’exécution, pour les enfouir derrière une termitière, en pleine savane boisée. De retour à Elisabethville, il reçut
cependant « l’ordre » du ministre de l’intérieur Katangais Godefroi Munongo de faire littéralement disparaître les cadavres. La popularité de Lumumba était telle que son cadavre restait en effet
gênant. Le « pèlerinage » sur sa tombe pouvait raviver la lutte de ses partisans.
« Petit Gérard Soete de Bruges, je devais me débrouiller tout seul avec trois corps internationalement connus », résume-t-il aujourd’hui. « Toutes les autorités belges étaient sur place, et elles ne
m’ont pas dit de ne rien faire », ajoute-t-il, avec un fort accent flamand. Accompagné d’ »un autre blanc » et de quelques congolais, épuisés « d’une scie à métaux, de deux grandes dames-jeannes et
d’un fut d’acide sulfurique », il leur fallut toute la nuit, du 22 au 23 janvier, pour accomplir leur besogne.
« En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps. Le plus dur fut de les découper avant de verser l’acide », explique l’octogénaire.
« Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare », ajouté-t-il. De retour en Belgique après 1973,
Gérard Soete qui conserve toujours un doigt, une dent (empaillés) et l’Alliance de P. Lumumba, contera cette terrible nuit dans un roman, « pour (se) soulager », mais sans livrer son nom.
         
Devoir de mémoire. Une section, et pas des moindres, de l'histoire extrêmement tourmentée du Congo, que l'ancienne puissance coloniale et consorts ne voulaient pas voir dirigé par des esprits
émancipés, alors qualifiés de manière réductrice de trublions et de dangereux communistes. Aujourd'hui, le bourreau Gérard Soete, qui coule un crépuscule tranquille, se vante d'avoir réduit le corps
de Lumumba en petits morceaux avant de le dissoudre dans un bain d'acide.
La TOMBE DE Patrice Lumumba
Patrice Emery Lumumba, l’un des pères de l’indépendance de la République Démocratique du Congo fut assassiné et inhumé dans une même fosse commune avec ses amis Mpolo et
Okito à Shilatembo au Katanga.
Le 4ème Compagnon de Lumumba a été identifié.
Voici sur la photo ci-dessous à droite les figures de quelques compagnons de Lumumba
La photo de l’arrestation de Lumumba a donné lieu à des investigations en vue d’identifier ses compagnons, particulièrement le 4e, assis avec lui, derrière le véhicule militaire.
les trois personnes à côté de Lumumba sont : Christophe Musungu, Bonde et Jacques Lumbala (4ème compagnon).
De Droite à Gauche: Patrice lumumba, Chritophe Musungu, Bonde, et Jacques Lumbala (4e Compagnon)
UN SI MINABLE LIEU DE L'ASSASSINAT DE LUMUMBA (Bobomba lisolo OYO MPE boteya bana na Bino )
Cinquante quatre ans après l’assassinat de Patrice Lumumba, le secret persistent. Très peu de choses sont connues à ce jour et de manière peu claire. Mais dans ce flou, un témoin a survécu, mais
malheureusement muet et lui aussi, en voie d’extinction inexorable. Oh, que des lenteurs en tout !
Je vous conduits donc à travers ces images, sur le lieu où Lumumba fut assassiné dans la nuit du 17 janvier 1961 à 21 heures, heure de Lubumbashi.
Le village Tshisukwe, à 50 km au nord-ouest de Lubumbashi, non loin du village Silansimba, est cette contrée à qui appartient ce malchanceux lieu choisi par les bourreaux d’un des leaders de
l’indépendance de la RDC, pour garder les confidences de cet assassinat. Il n’est pas du tout le vrai ou le véritable, car il a dû immigrer après cet événement, le chef du village "première version",
ayant été séquestré, puis relâché pour avoir « vu » ce qui pourtant était destiné à ne lavoir jamais été.
La fosse où Lumumba et ses compagnons furent enterrés avant d'être découpés
C’est un espace perdu dans la savane mi-herbeuse mi-boisée. Quelques briques rangées en quadrilatère au-dessus desquelles d’autres se dressent en croix, servent de tombe de Lumumba. Enfin, c’en est
une car c’est là, dans cette fosse creusée avant et où « attendait un colon belge, consul de Belgique à Lubumbashi », « le colis », pour se rassurer qu’il allait être correctement liquidé. Vous le
découvrez dans la vidéo. C’est là que Lumumba et ses compagnons Mpolo et Okito furent jetés, pieds dehors ou exorbitants, sans doute signe d’une précipitation des bourreaux à abandonner ce lieu
macabre en plein milieu de la nuit. Il était environ 21 heures, lorsqu’ils arrivaient !
« Mon père dit, ça c’est un problème ! »
Lwimba Tshikuswe, chef du village Tshisukwe, à l’époque prince de Tshisukwe, rentrait de la chasse avec son père. Des phares d’automobiles les stoppaient en pleine brousse. « Nous nous sommes
cachés sur une termitière placée juste à côté », son père ayant éteint sa lampe de chasse, explique-t-il. Cela leur permit de bien suivre, grâce aux phares des véhicules, la boucherie. Il s’en
souvient encore, malgré le temps qui a passé.
Le reste de l'arbre où Lumumba fu attaché, fusillé.
Lumumba avait été attaché à un arbre dont seule la souche visible sur la photo ci-contre, a survécu 54 ns après. Entre temps, un autre a poussé. C’est là qu’il fut fusillé et chacun de ses compagnons.
Ils ne firent pas de bruit. Les bouchers repartis, Lwimba et son père vinrent voir. Ils ne virent que « les pieds chaussé » qui sortaient de la fosse. "Mon père dit, ça c'est un problème, parons vit",
se rappelle encore Lwimba. Il était là, il le demeure: l'assassinat de Lumumba n'en finit pas de gêner. Il le restera tant que la vérité toute entière n'aura pas été dite.
On charcute Lumumba et ses compagnons
La suite des événements c’est que, les bourreaux ayant finalement appris que tout cela ne resterait pas secret, lorsque le père de Lwmba se rendit dénoncer cet assassinat nocturne. Belges et
congolais bien entendu, ayant jeté au cachot le dénonciateur, ils envoyèrent sur le lieu du crime, charcuter les corps et les dissoudre dans un fut d’acide sulfurique.
C’est probablement à l’occasion qu’un belge aurait gardé une dent de Lumumba, aujourd’hui en captivité auprès d’un belge encore en vie.
Un lieu de pèlerinage délaissé
La souche de l’arbre auquel fut attaché Lumumba n’a pas du tout survécu. Elle disparait cette fois rapidement, attaquée par la mite. Sans doute, le prochain 17 janvier, ce ne sera que de la terre, à
part un jeune arbre qui renaît de la souche. Au moins lui, parlera encore de Lumumba aux générations qui n’auront pas eu ma chance de voir cet arbre qui rejoint la terre, cet arbre qui a tout vu,
tout entendu. Si au moins lui, il pouvait parler, j’aurais écrit un livre original, un poème éternel !
Aucune amélioration de ce lieu de pèlerinage, 54 ans après !
Quant au lieu lui-même, il n’a rien de grand et de la hauteur de Lumumba. Pas une banquette, pas un hangar sous lequel se poser pour se recueillir, pas non plus un signe qui s’accorde aux discours
parfois grandiloquents des politiques mais qui finalement, au bout de cette visite, me paraissent de la farce, du mensonge. Un monument, grandeur nature, faire de ce haut lieu de la mémoire
collective et de conscience nationale un lieu de pèlerinage, cela vaudrait mieux que mile discours, des larmes sur Lumumba. Un monument en ce lieu, sera un hommage dix fois plus parlant que les
défilés et prières aux 17 janviers.
  LE MAÎTRE, LE LAQUAIS ET LE PATRIOTE
         
Analysez ces trois discours, là vous verrez que KASA VUBU Était vraiment une marionnette des belges et catholique
LE MAÎTRE
Discours du Roi des Belges, Baudouin Ier
Monsieur le Président, Messieurs, L'indépendance du Congo constitue l'aboutissement de l'œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec
persévérance par la Belgique. Elle marque une heure dans les destinées, non seulement du Congo lui-même, mais, je n'hésite pas à l'affirmer, de l'Afrique toute entière.Pendant 80 ans la Belgique a
envoyé sur votre sol les meilleurs de ses fils, d'abord pour délivrer le bassin du Congo de l'odieux trafic esclavagiste qui décimait ses populations, ensuite pour rapprocher les unes des autresles
ethnies qui jadis ennemies s'apprêtent à constituer ensemble le plus grand des États indépendants d Afrique; enfin pour appeler à une vie plus heureuse les diverses régions du Congo que vous
représentez ici unies en un même Parlement. En ce moment historique, notre pensée à tous doit se tourner vers les pionniers de l'émancipation africaine et vers ceux qui, après eux, ont fait du Congo
ce qu' il est aujourd'hui.
Ils méritent à la fois NOTRE admiration et VOTRE reconnaissance, car ce sont eux qui, consacrant tous leurs efforts et même leur vie à un grand idéal, vous ont apporté la paix et ont enrichi votre
patrimoine moral et matériel. Il faut que jamais ils ne soient oubliés, ni par la Belgique, ni par le Congo.Lorsque Léopold II a entrepris la grande œuvre qui trouve aujourd'hui son couronnement,
Il ne s'est pas présenté à vous en conquérant mais en civilisateur.Le Congo, dès sa fondation, a ouvert ses frontières au trafic International, sans que jamais la Belgique y ait exerce un monopole
institué dans son intérêt exclusif.Le Congo a été doté de chemins de fer, de routes, de lignes maritimes et aériennes qui, en mettant vos populations en contact les unes avec les autres, ont favorisé
leur unité et ont élargi le pays aux dimensions du monde.Un service médical, dont la mise au point a demandé plusieurs dizaines années, a été patiemment organise et vous a délivré de maladies combien
dévastatrices. Des hôpitaux nombreux et remarquablement outillés ont été construits. L'agriculture a été améliorée et modernisée. De grandes villes ont été édifiées et, à travers tout le pays, les
conditions de l'habitation et de l'hygiène traduisent de remarquables progrès. Des entreprises industrielles ont mis en valeur les richesses naturelles du sol. L'expansion de l'activité économique a
été considérable, augmentant ainsi le bien être de vos populations et dotant le pays de techniciens indispensables à son développement.Grâce aux écoles des missions, comme à celles que créèrent les
pouvoirs publics, l'éducation de base connaît une extension enviable : une élite intellectuelle a commencé à se constituer que vos universités vont rapidement accroître.Un nombre de plus en plus
considérable de travailleurs qualifiés appartenant à l'agriculture, à l'industrie, à l'artisanat, au commerce, à l'administration font pénétrer dans toutes les classes de la population émancipation
individuelle qui constitue la véritable base de toute civilisation. Nous sommes heureux d'avoir ainsi donné au Congo malgré les plus grandes difficultés, les éléments indispensables à l'armature d'un
pays en marche sur la voie du développement.
N'ayez crainte de vous tourner vers nous. Nous sommes prêt à rester à vos cotés pour vous aider de nos conseils, pour former avec vous les techniciens et les fonctionnaires dont vous aurez besoin.
LE LAQUAIS
Discours du Président de la République M. Joseph KASA-VUBU
Excellences, mes chers compatriotes,Au moment solennel où la République du Congo se présente au monde et à l'Histoire, pleinement indépendante et souveraine, au moment où nous ressentons intensément
le caractère irrévocable et définitif du pas que nous franchissons, nous ne pouvons pas nous empêcher de mesurer la gravité de nos responsabilités et, dans une attitude de profonde humilité, de
demander à Dieu qu' il protège notre peuple et qu'il éclaire tous ses dirigeants.Avant toute chose, je voudrais exprimer ici une émotion, la reconnaissance que nous ressentons envers tous ces
artisans obscurs ou héroïques de l'émancipation nationale, et tous ceux qui, partout sur notre immense territoire, ont donné sans compter leurs forces, leurs privations, leurs souffrances et même
leur vie pour que se réalise enfin leur rêve audacieux d'un Congo libre et indépendant. (Applaudissements.) Je pense à ces travailleurs des chantiers, des usines, à ces agriculteurs de nos plaines et
de nos vallées, à ces intellectuels aussi, à tous ceux, jeunes ou vieux, qui ont senti monter dans leur cœur un irrésistible idéal de liberté et qui, quoi qu'il put arriver, ont su rester fidèles à
cet idéal et ont su l'accomplir. Je pense à nos femmes aussi qui, sans faiblir un seul instant, ont su réconforter leurs fils, leurs époux dans leurs luttes magnifiques et souvent même, se trouver à
leurs côtés auplus près du combat.À vous toutes et à vous tous, artisans incomparables de la grandeur de Notre patrie, le Congo Indépendant que vous avez créé vous dit avec émotion sa gratitude
infinie et vous assure solennellement que jamais vous ne serez oubliés.Tournons-nous maintenant vers l'avenir.L'aube de indépendance se lève sur un pays dont la structure économique est remarquable,
bien équilibrée et solidement unifiée.
Mais l'état d'inachèvement de la conscience nationale parmi les populations a suscité certaines alarmes que je voudrais dissiper aujourd'hui, en rappelant tous les progrès qui ont déjà été accomplis
en ce domaine et qui sont les plus sûrs garants des étapes qui restent à parcourir.Que de différences, en effet, lors de la fondation de notre pays, entre des populations que tout contribuait à
maintenir écartées les unes des autres : sans souligner les diversités de langues, de coutumes ou de structures sociales, rappelons simplement les distances énormes qui nous séparaient et le manque
de moyens modernes de communication de la fin du siècle passé. Pour se reconnaître, il a fallu se rencontrer. Bon nombre de populations vivant aux confins de ce vaste pays se sentaient peu proches
les unes des autres. Vous avez bien voulu rappeler, Sire, combien le progrès des moyens de déplacement contribua heureusement à enserrer le pays dans un réseau d'échanges qui servit aussi, et
grandement, à rapprocher les hommes. Le développement économique, de son coté, amena la création de cités de travailleurs et de centres où les ressortissants des différentes ethnies apprirent à vivre
ensemble, à mieux s'apprécier et où, insensiblement, une certaine osmose s'opéra. Les échanges se multipliant, les régions devinrent petit à petit complémentaires les unes des autres et renforcèrent
ainsi leur collaboration.
Le développement de l'instruction, la création et la diffusion des journaux et périodiques, la multiplication des postes de radio, tout cela contribua à la naissance dans les villes d'abord, dans les
milieux ruraux ensuite, d'une opinion publique d'où, petit à petit, se dégagèrent les éléments d'une véritable conscience nationale.
LE PATRIOTE
Discours du Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA
Congolais et Congolaises, Combattants de l'Indépendance aujourd'hui victorieux, Je vous salue au nom du gouvernement congolais. À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos cotés, je vous
demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que
ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.Car cette Indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans
l'entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise (applaudissements),
une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.
Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l'humiliant
esclavage qui nous était imposé par la force.Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions le chasser de
notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d'élever nos enfants
comme des êtres chers.Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un Noir on disait « tu »,
non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient
que reconnaître le droit du plus fort.Nous avons connu que la loi était jamais la même selon qu'il s'agissait d'un Blanc ou d'un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres
Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.Nous
avons connu qu'il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs ; qu'un Noir n'était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants,
ni dans les magasins dits européens ; qu'un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du Blanc dans sa cabine de luxe. Qui oubliera enfin les fusillades dont périrent tant de nos frères,
les cachots dont furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d'une justice d'oppression et d'exploitation ? (Applaudissements.)Tout cela, mes frères, nous en avons
profondément souffert.Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de
l'oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini.La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants.
Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur.Nous allons établir ensemble la
Justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. (Applaudissements.)Nous allons montrer au monde ce que peut faire l'homme noir quand il travaille dans la liberté,
et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l'Afrique tout entière.
Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d'autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles. Nous
allons mettre fin à l'oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens puissent jouir pleinement des libertés fondamentales prévues dans la déclaration des Droits de l'Homme.
(Applaudissements.) Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu'elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudra sa dignité humaine, son travail et son dévouement au
pays.Nous allons faire régner, non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés. (Applaudissements.)Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que
nous pourrons compter, non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l'assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque jour qu'elle sera
loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique, quelle qu'elle soit. (Applaudissements.)Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l'histoire, n'a pas essayé de s'opposer
à notre indépendance est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants.
Cette coopération, j'en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.Ainsi, tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur, le Congo nouveau, notre chère République que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs
et citoyens congolais, je vous demande de m'aider de toutes vos forces.Je vous demande à tous d'oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l'étranger. Je
demande à la minorité parlementaire d'aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques.Je vous demande à tous de ne reculer
devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise.Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis
dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les
laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays.L'Indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain. (Applaudissements.)
Voilà, Sire, Excellences,
Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j'ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre Indépendance complète et
souveraine. (Applaudissements.)Notre gouvernement, fort, national, populaire sera le salut de ce peuple. Hommage aux combattants de la liberté nationale ! Vive l'lndépendance et l'Unité Africaine !
Vive le Congo indépendant et souverain ! (Applaudissements prolongés.)
Patrice Emery Lumumba, Premier Ministre
Le 18 août 1960, le sort de Lumumba est scellé par les américains : élimination physique.
BON A SAVOIR… Ça s’était passé un 18 août, comme aujourd’hui…
Le 18 août 1960, le sort de Lumumba est scellé par les américains : élimination physique.
Ce jour-là, une réunion entre les stratèges du Conseil national de sécurité et le groupe spécial de l’Administration Eisenhower se tient à Washington. Les Américains s’inquiètent de plus en plus de l’importance politique croissante de Lumumba au Congo. On sent que dans la guéguerre qui l’oppose à Kasa Vubu, Lumumba risque de sortir vainqueur. En plus, leurs appréhensions se fondent sur des rapports biaisés envoyés au Quartier général de la CIA par le chef de la station de Léopoldville. En voici un extrait : « Ambassade et station estiment que le Congo est l’objet d’une tentative communiste pour renverser le gouvernement, nombreuses forces au travail ici : Soviétiques […], parti communiste, etc. Les forces anti-occidentales appuient de plus en plus le pouvoir congolais, et il ne reste peut-être que peu de temps pour agir afin d’éviter un nouveau Cuba. » (Câble CIA, Dulles au chef de station, 28.7.60).
Dès ce jour-là, plusieurs tentatives d’assassinat (dont l’utilisation des produits biologiques mortels et l’empoisonnement par la pâte dentifrice) sont échafaudées mais finissent toutes par avorter. La CIA ne veut prendre trop de risque, trop de personnes travaillent déjà à la préparation du meurtre de Lumumba. Homme à abattre, Lumumba se retrouvera, dès ce jour-là, au centre de toutes les intrigues. Durant tout le mois d’août 1960, les Belges, les Américains et les dirigeants de l’ONU envisagent sa destitution politique à travers l’actionnement d’hommes liges leur étant favorables. Andrew Cordier (adjoint du secrétaire général de l’ONU) confessera même en privé que « peu de larmes seraient versées si Lumumba devait disparaître de la scène politique congolaise ». Et le lundi 5 septembre 1960, à 20h15min, la machine est activée : Kasa Vubu passe à la radio et annonce brutalement la révocation de Lumumba qu’il va d’ailleurs appeler, sous l’émotion, « le 1er bourgmestre » (au lieu de Premier ministre). Mais la réponse de Lumumba ne se fait pas attendre : après avoir appris sa destitution illégale, il décide, en tant que chef du gouvernement, de destituer à son tour le Président Kasa Vubu dont la fonction n’est que symbolique. Quelques jours après, Mobutu s’invitera dans la danse pour, dit-il « mettre fin aux rivalités entre politiciens »… et c’était la fin de Lumumba.
  PIERRE MULELE, activiste anti-impérialiste congolais qui a lutter aux côtés de Patrice Lumumba
         
Son histoire
Acteur principal de la lutte dans la clandestinité du combat anti-impérialiste congolais de Patrice Lumumba après la mort de ce dernier, Pierre Mulele ne connaît toutefois pas le degré de
reconnaissance que son parcours suggère. Portrait du plus grand combattant et martyr noir du vingtième siècle.
Jeunesse
Pierre Mulele est né en août ou en juillet 1929 à Kulu Matende au Congo Belge (actuelle République Démocratique du Congo). Il est le fils de Benoît Mulele, un infirmier, et d’Agnès Luam, à l’origine
son esclave. Pierre est de ce fait selon la tradition mbunda, l’ethnie de ses deux parents, l’esclave de son père. Ce dernier, en tant que l’un des premiers intellectuels de la région, offre un
accès à l’éducation précoce à son fils qui apprend l’alphabet avant même d’entrer à l’école. Le jeune Pierre y aurait aidé ses camarades à lire. Inscrit pendant trois ans au séminaire de Kinzambi où
il apprend le latin, le jeune Pierre fait l’objet d’un étonnant esprit critique, remettant en question le dogme catholique. Il en est renvoyé en 1946 par les Pères craignant la contagion de ses
idées.
L’hypocrisie de la religion catholique est une thématique qui suivra Mulele lors son passage à l’école moyenne de Leverville. S’y ajouta bientôt une autre, celle de la politique et du nationalisme
africain, avec de nombreux autres collègues. Comme à Kinzambi, Mulele se distingue dans sa résistance à l’oppression. Les élèves devaient prendre part à de la cueillette et à de l’élevage pour le
compte des missionnaires belges à la tête de l’école. Mais les élèves devaient se contenter d’une alimentation rudimentaire qui avait entraîné des maladies chez nombre d’eux. Après la mort d’un des
camarades de Pierre, à cause de cette nourriture, il organisa une grève dans la cantine qui connut un important retentissement.
En 1950, Mulele rejoint l’école d’agriculture de Yaseke, mais la quitte un an plus tard, ayant l’ « impression de perdre son temps ». Il est ensuite orienté vers l’armée dans le camp de
Coquilhatville par le directeur de l’école. Il est nommé caporal au bout de six mois, mais après avoir réalisé que ce camp n’est en réalité destiné qu’à mater d’éventuelles révoltes indigènes il
rédige un plan de conquête du camp auquel il est affecté. Il est alors renvoyé de Coquilhatville et réaffecté à Léopoldville où ses exploits l’ont déjà fait connaître sous le surnom de Moto Mabanga
ou ‘Tête dure’. Y craignant sa popularité, les autorités le déplacent à Thysville. Fidèle à sa réputation, Mulele refuse de saluer le drapeau belge auquel il déclare ne reconnaître aucune légitimité.
Après avoir brutalisé le sergent venu le réprimander, il est emprisonné durant sept jours. Par son activisme au sein de la force publique, Pierre Mulele fait améliorer les conditions de vie des
autres soldats noirs.
Débuts dans la politique
En 1953, Mulele avait quitté l’armée et rejoint Léopoldville où il exerce au secrétariat de la direction générale des bâtiments civils. Il rejoint rapidement l’APIC (association du personnel indigène
de la colonie) où il milite pour l’égalité des droits entre fonctionnaires blancs et noirs. Entre temps, l’UNAMIL (union des anciens de la mission Leverville) avait été fondée par deux de ses
anciens camarades Fernand Nami et Félicien Martu et Mulele était très actif au sein de l’association, notamment dans le cadre de l’organisation de discussions autour des problèmes de la colonisation.
Il en assume le rôle de vice-président en 1955 Mulele fonde aussi deux associations de danse : Bana ya la Joie et La Mode. Ces dernières ont en réalité un rôle fédérateur autour de discussions
‘conscientes’ autour de l’Afrique, de son histoire et de son avenir.
Lors du passage du roi belge Baudoin en 1955, Mulele manifeste son désintérêt : « Moi, je ne me sens pas son sujet. C’est le premier emmerdeur qui nous rend visite ». Après s’être familiarisé avec
l’idéologie marxiste, il fonde avec Ferdinand Munanga et Sylvain Kama le parti solidaire africain (PSA). Il en décrit les principes comme suit : « Le Parti solidaire africain a pour but
l’émancipation du peuple africain dans tous les domaines , son accession dans l’unité existante à dépendance et la prévention de toutes les éventualités ». Il en est d’abord le vice-président puis
le secrétaire général.
Bientôt, des tensions se manifestent entre deux ailes du PSA : l’aile catholique et proche des colons incarnée par Kamitatu et l’autre, areligieuse et hostile aux colons représentée par Mulele et le
nouveau président du PSA Antoine Gizenga. A l’approche des élections organisées par la Belgique, cette dernière avait choisi de mettre en avant l’aile modérée représentée par Kamitatu. Lors des
élections, le PSA devient le second parti du pays derrière le MNC de Lumumba. Mulele et Gizenga se rapprochent alors personnellement de Lumumba. Ce dernier nomme Mulele comme ministre de l’Education
et des Beaux-Arts, alors qu’il briguait plutôt la Défense. Son programme est organisé autour de l’égalité dans le droit à l’éducation et aux études supérieures selon le sexe et l’origine sociale, ou
encore à la promotion de l’enseignement des arts indigènes.
Après le discours de Patrice Lumumba du 30 juin 1960 où il dénonce, devant le roi Baudoin, les méfaits du colonialisme de son pays, le premier ministre organise une africanisation de l’armée et
entraîne un soulèvement populaire contre les Belges présents sur place. La Belgique réplique par l’envoi de troupes à Léopoldville et dans la riche région du Katanga dont elle favorise la sécession.
Durant cette période, Mulele est l’un des plus virulents à dénoncer Joseph-Désiré Mobutu comme un agent extérieur et un traître.
Après l’arrestation de Lumumba, il projette de diffuser « la résistance partout » et de « libérer Lumumba ». Malgré le coup d’état de Mobutu orchestré par Un gouvernement Lumumba clandestin dirigé
par Antoine Gizenga allait s’établir à Stanleyville. Mulele, quant à lui, allait voyager au Caire, notamment pour y obtenir avec succès la reconnaissance du gouvernement par de nombreux pays
non-alignés. Le gouvernement basé à Stanleyville, notamment à cause des hésitations de Gizenga, renonce à la lutte armée pour reprendre le pouvoir et se rapproche d’une réconciliation nationale avec
le gouvernement de Léopoldville.
Résistance et mort
En novembre 1961, Gizenga réalise son erreur et décide de reprendre les armes mais est arrêté quelques mois plus tard. Mulele déclare en janvier 1962 la phase critique dans laquelle la lutte pour la
liberté, l’indépendance et l’unité du Congo se trouve.A la fin du mois, il est expulsé du Caire et voyage à Beyrouth, à Prague et à Moscou. Les soviétiques ayant clairement désavoué les projets de
lutte armée prônés par Mulele, celui-ci se décidait de se rendre à Beyrouth. Avec son ami d’enfance Théophile Bengila, qui l’avait accompagné à Kinzambi, à Leverville, à Yaseke et à l’UNAMIL, il
décide de partir à Pékin en avril 1962 où il est formé militairement et idéologiquement au modèle de la révolution chinoise.
Vers juillet 1963, Mulele revient à Léopoldville déguisé en musulman ouest-africain et en possession d’un faux passeport voltaïque. Très vite, il cherche un endroit où établir son camp d’entraînement
à la guérilla. Son choix se porte sur la région du Kwilu, en raison de sa nature forestière favorable aux tactiques de guérilla, par l’esprit nationaliste de ses populations et par son statut de
fief du PSA. Mais bientôt, l’établissement d’un maquis par Mulele au Kwilu s’ébruite à Léopoldville. Mulele est démis de ses fonctions au sein du PSA et rentre au Kwilu. En janvier 1964, il lance la
première opération militaire et fin 1964, les partisans de Mulele occupent un territoire de plus de 300 kilomètres sur 160 après avoir atteint le Kasaï et le Kwango. Toutefois, l’avancée des troupes
mobutistes conjuguée à des dissensions internes fragilise l’équilibre de la ‘rebellion’.
Entre 1966 et 1967, l’armée mobutiste, forte de sa supériorité technologique, parvient à désagréger la rébellion jusqu’à son noyau et Mulele, à partir de décembre 1967 reste seul avec Léonie Abo,
l’une de ses trois compagnes durant son passage dans le maquis (les deux dernières lui ayant donné deux enfants), pendant dix mois dans la savane de Kimbanda. En août 1968, il se rend à Brazzaville,
espérant en ramener des cadres favorables à la rébellion. Il s’y entretient régulièrement avec le Président Marien Ngouabi. Des nouvelles d’une amnistie décrétée par Mobutu arrivèrent et Mulele,
pensant que l’accord entre Congo-Kinshasa et Brazzaville lui permettrait de gagner du temps dans sa poursuite de la lutte accepte de s’y rendre par le biais de l’ambassade cubaine.
Le 2 novembre 1968, Mulele se voit annoncer qu’il sera présenté publiquement par Mobutu comme un héros national en tant que collaborateur de Lumumba. Mais en réalité, Mobutu, de retour d’un voyage en
Afrique du Nord déclare à 17 heures lors d’un meeting au stade de la Révolution que Mulele sera jugé comme criminel de guerre. Séparé des siens, Il est conduit dans un camp militaire en compagnie de
son ami et compagnon de lutte Bengila. Vivants, on leur coupe les oreilles, le nez, leur retire les yeux des orbites, les organes génitaux et leur coupe bras et jambes avant que leurs restes ne
soient jetés dans le fleuve Congo.
Dix ans plus tard, les revendications de Martin Kasongo, un homme prétendant être la réincarnation de Mulele, allaient entraîner la mort de 2000 paysans du village de Mulembe. Pour que tout souvenir
de Mulele ne puisse être ranimé en même temps que la flamme de la contestation, Mobutu fit fusiller Agnès, vieille mère de Mulele devant des villageois. Son corps fut dépecé par les couteaux des
militaires qui les enterrèrent à part. L’hystérie craintive de Mobutu semble compréhensible. Combien d’hommes avaient en effet si précocement exprimé leur refus de l’hypocrisie et les crimes de la
domination occidentale ? Combien d’hommes n’avaient, à aucun moment de leur vie été corrompus par des promesses contre à ceux qu’ils savaient être contre l’intérêt des leurs. Combien d’hommes
sont-ils morts de telles atrocités pour la cause de l’Afrique ? Probablement aucun. C’est ce qui fait de Pierre Mulele, le plus grand combattant de la résistance africaine au vingtième siècle et
probablement au-delà.
  CONGO BELGE-RUANDA-URUNDI - Ni noirs, ni blancs, les enfants métis durant la colonisation belge -
         
C'est un chapitre de l'Histoire de la colonisation assez méconnu. Celui des enfants métis nés pendant la colonisation. Des enfants nés d'une relation entre un père belge et une mère congolaise,
rwandaise ou encore burundaise. Assumani Budagwa les raconte dans un livre qui vient de paraître: Noirs, blancs, métis: La Belgique et la ségrégation des Métis du Congo belge et du
Ruanda-Urundi (1908-1960).
Histoire d'un métis:
"J'ai 62 ans. Et ce n'est qu'en 2009 que j'ai découvert qui j'étais vraiment. Je suis retourné sur la colline où je suis né, au Rwanda. Et là, des vieux m'ont raconté mon histoire. Mon père était un
entrepreneur belge. Il vivait au Rwanda avec son épouse, une Française, avec qui il avait déjà un enfant. Puis mon père a rencontré ma mère, une Rwandaise. Je pense qu'elle travaillait pour lui.
Ensemble, ils ont eu trois enfants. Je suis le cadet. Mon père est mort, peu de temps après ma naissance, et du coup, sa première épouse a repris le pouvoir dans la maison et nous a mis maman et moi
dehors". Jeannot Cardinal, les cheveux bouclés, poivre et sel, a donc dû attendre plus de 50 ans pour savoir quelles étaient ses racines. Plus de 50 ans pour comprendre pour quelles raisons, sa peau
était plus foncée que celle des autres, en Belgique. Plus claire que ceux qui l'entouraient, en Afrique. Son histoire, aussi singulière soit-elle, a la même trame que plusieurs milliers de métis,
nés pendant la colonisation dans la région des Grands Lacs.
Les enfants métis comme un danger
Il n'y a pas de chiffres précis. Mais le chiffre de 20.000 enfants a été évoqué. Le phénomène prenait incontestablement de l'ampleur, à tel point que les autorités coloniales puis le gouvernement
belge ont commencé à se pencher sur la question. On appelait alors ces enfants, des enfants mulâtres. Le terme vient de mulet, un croisement entre un âne et une jument. Cela donne une idée de la
manière dont on les considérait. Ces enfants attisent la curiosité des puissances coloniales, comme a pu le constater Assumani Budagwa. Il enquête sur le sujet depuis plus de 20 ans. Et vient de
consacrer un livre à ce sujet:"Dès la fin du 19ème siècle, plusieurs puissances coloniales prennent conscience du phénomène de métissage. Et elles s’organisent en congrès pour essayer de comprendre
l’ampleur du phénomène et aussi pour commencer à étudier l’enfant né de l’union ou de ces mélanges de races. On les étudie presque comme on étudie les insectes : l’habitat, les types de maladies, le
type d’alimentation qui leur convient etc… Et donc très vite, la plupart des puissances coloniales considèrent le métissage comme étant une menace aux intérêts coloniaux. Plus particulièrement, les
métis sont considérés comme des dangers parce qu’il y a une ascendance européenne et une goutte de sang blanc. Cumulant disait-on, les tares des deux races, ils pouvaient être les ferments de
révolte. Cette obsession qui considère les métis comme un danger provient essentiellement du Canada, notamment de Manutauba où un métis appelé David Riel a été un leader de mouvements de
contestation des métis. Et depuis lors, on a commencé à considérer que tout enfant métis était porteur de ces germes de révolte".
La ségrégation des enfants métis
Il y avait donc cette méfiance. Les Belges décident alors de trouver une place à ces enfants pour qu’ils ne nuisent pas en quelque sorte à l’intérêt de la colonie ni au "prestige racial".
Ils décident donc de séparer ces enfants de leurs familles d’origine, la plupart vivaient avec leurs mères africaines, et de les rassembler dans des colonies scolaires créées spécialement pour les
métis. Assumani Budagwa raconte : "des archives et des témoignages que j’ai consultés, il apparaît plusieurs manières de procéder. Il y a des endroits où ça a été brutal, où l’administration a
envoyé des policiers dire : vous ramassez tous les métis que vous retrouvez et vous les ramenez au premier poste de mission. Il y a aussi des parents, des pères le plus souvent, qui, sentant que
leur mission se terminait, ne souhaitant pas ramener leurs enfants en Europe, ont conduit eux-mêmes leurs enfants dans des centres d’accueil. On pense même parfois que leurs employeurs les y
encourageaient. Il y a aussi de manière très sournoise des délégations qui étaient envoyées auprès des mamans pour leur dire : l’état voudrait récupérer les enfants des Bazungus, les enfants des
Européens, pour leur donner une éducation et donc ne vous opposez pas à ce que votre enfant soit acheminé à tel ou tel endroit. Il y a aussi des cas où ce sont les missionnaires, avec la crédibilité
qu’ils avaient, qui sont allés trouver notamment les mamans pour leur dire : on peut s’occuper de votre enfant, lui donner une bonne éducation dans un internat. Et les mamans ont cru de bonne foi que
leurs enfants étaient pris en charge par le clan européen, le clan blanc de leur papa".
L'institut des enfants métis de Save
Jeannot Cardinal a donc grandi au milieu de centaines d’autres enfants métis, à l’institut de Save, près de Butare, au Rwanda. Ce sont les Sœurs Blanches d’Afrique qui faisaient fonctionner le lieu."
Dans les documents que j’ai retrouvés il y a 5 ans, il y a deux documents que maman a signé de son pouce, parce qu’elle ne savait ni lire ni écrire. Le premier disait qu’elle était d’accord que je
fasse des études en Belgique. Le deuxième, que je pouvais être adopté en Belgique. J’imagine qu’elle ne savait pas ce qu’elle signait". L’institut de Save a en fait une histoire particulière. A la
veille de l’indépendance, les enfants qui y résidaient ont été expulsés vers la Belgique, souvent sans que leurs mères ne soient prévenues. " Je me rappelle que les Sœurs Blanches nous ont dit :
maintenant, vous allez partir au pays des pommes et des poires. Moi, je ne savais pas ce que ça voulait dire ".
En Belgique, certains de ces enfants ont été adoptés ou ont grandi dans différents centres et orphelinats. Jeannot dit avoir eu de la chance, il a été adopté par une famille et a vécu du côté d’Ypres.
Même si sa différence était parfois difficile à porter : "J’étais une attraction touristique, il n’y avait pas encore beaucoup d’étrangers en Belgique. J’étais le seul qui avait une couleur".
Pour ces enfants métis, aujourd’hui adultes, cette histoire est encore douloureuse. Pour Jeannot aussi : " Ce manque d’identité, ce manque de maman, c’est quelque chose que tu as pour ta vie. Si tu
n’as pas d’identité, c’est difficile. Qui suis-je ? Qui est ton père ? Tu te sens seul au monde. Maintenant j’en sais un peu plus et ça m’a apaisé ".
  Métis de la Colonie - Les Mulâtres, la Blessure cachée de la colonie - Métis issus de la colonisation belge - Documentaire
         
  Siegfried Müller, un mercenaire au Congo - publié le 28 Octobre 2011
Le sujet - La trajectoire sanglante de Siegfried Müller, un ancien officier de la Wehrmacht devenu mercenaire en Afrique dans les années 1960 pour le compte de Mobutu.
La critique - VOUS ALLEZ VOIR ce que vous allez voir. Dès les premières minutes, on vous promet du lourd : « un film exceptionnel », « un document fascinant ». Bigre ! De quoi s'agit-il ? De la trajectoire sanglante d'un ancien officier de la Wehrmacht, Siegfried Müller, devenu mercenaire dans l'ex- Congo belge (RDC) dans les années 1960. Müller a servi Adolf Hitler. Maintenant, Croix de fer sur la poitrine, il tue, il massacre, même, des nègres - comme on disait alors -, en Afrique. Pour lui, ex-soldat du Reich récupéré par les Américains, c'est le même boulot : il défend l'Occident C'est son unique ligne de défense pour justifier les atrocités auxquelles lui et ses hommes se livrent.
Mais c'est surtout une histoire d'argent, le goût de l'aventure, l'envie de se défouler. Ils aiment tuer, mettre le feu aux villages. Ils adorent écorcher, dépecer les cadavres des Noirs. Ceux-ci sont blancs en dessous. Ca les amuse. L'un des mercenaires aime à récupérer les têtes de ses victimes, les faire bouillir pour en détacher la chair puis les fixer sur sa jeep. C'est décoratif. Bref, ce sont des « affreux » qui s'amusent de leurs forfaits en s'abreuvant de bière chaude sous les tropiques. Müller et ses hommes sont au service de Moïse Tschombé, revenu d'exil au Congo en 1964 pour s'emparer d'un pouvoir confisqué par le coup d'Etat de Mobutu, juste après l'indépendance en 1960.
Le documentaire est basé sur le travail d'un journaliste du « Stern », le grand magazine d'actualité allemand. Il ramène en 1964, du Congo, un reportage terrifiant sur les agissements de Müller et ses sbires. Début 1965, deux documentaristes de la RDA contactent le reporter du « Stern » qui leur confie ses archives photographiques. Ils vont réaliser tous les deux un film sur Müller. C'est ici que le film se perd et devient franchement ennuyeux. On nous inflige tous les détails, sans intérêt, sur la réalisation des documentaires. L'émission devient un documentaire sur les documentaires. On perd de vue Siegfried Müller, son sourire glaçant. Quant au Congo, il n'est que le décor exotique des aventures des barbouzes allemands.
Héros panafricain pour les uns, tyran sanguinaire pour les autres. Sékou Touré, le père de l'indépendance de la Guinée, est en tout cas pour tous l'homme qui un jour de 1958 a osé dire "non" au
Général de Gaulle. Sékou Touré est mort à Cleveland, Ohio aux États-Unis en subissant une opération de chirurgie cardiaque. Quelques jours après sa mort, son régime est balayé.
Sékou Touré : «Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage»
Le 28 septembre 1958, la Guinée vote «Non» à l’occasion du référendum sur le projet de Constitution proposé par le général Charles de Gaulle, pour l’établissement d’une Communauté franco-africaine.
Elle est ainsi le seul territoire, parmi les colonies françaises d’Afrique, à prendre le chemin de l’Indépendance. Celle-ci sera prononcée le 2 octobre 1958.
Cet acte de souveraineté internationale dont on fête le 50e anniversaire, avait été d’abord posé le 25 août 1958, dans un discours prononcé par Ahmed Sékou Touré, futur président de la Guinée
indépendante. Une phrase restée dans la postérité en résume l’esprit : «Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage». A quoi de
Gaulle avait répondu : "L’indépendance est à la disposition de la Guinée [mais] la France en tirera les conséquences".
Sékou Touré était alors président du Conseil du gouvernement et député-maire de Conakry. Il recevait le chef de l’Etat français dans le cadre d’une tournée dans les Territoires d’Outre-Mer pour faire
la promotion de son projet de Constitution visant la création d’une Communauté franco-africaine. Le «Non» de la Guinée à cette union se traduira de manière écrasante lors du référendum du 28
septembre, avec 1 million 136 324 voix contre 56 981, sur un total de 1 millions 203 875 votants pour 1 million 408 500 inscrits.
La Guinée proclame ainsi son indépendance le 2 octobre 1958. Un an après le Ghana de Kwame Nkrumah, cet acte de rupture exalte les progressistes sur le continent africain et au sein de la diaspora.
Ils sont nombreux à affluer en Guinée pour aider le jeune État sur la voie de la construction de son développement et l’affirmation de sa dignité.
Comme un symbole, le «Non» de la Guinée avait été prononcé 60 ans jour pour jour après l’arrestation, par les Français, de l’Almamy Samory Touré (1830-1900), un des plus grands résistants africains à
la pénétration coloniale et dont Sékou Touré se présentait comme un descendant.
Devant une France devenue hostile alors qu’elle lui tendait la main dans l’indépendance et l’égalité, Sékou Touré assume le nouveau destin de son pays. Le 4 novembre 1958, un mois après la
souveraineté internationale acquise, il déclare : «Le paysan noir n’avait rien à perdre sinon une partie de la misère et de soin humiliation en accédant à l’indépendance (…) Le choix de la Guinée est
donc un choix africain et il a traduit les aspirations profondes de nos populations. L’Afrique a vécu sur l’apport de la France. Elle demande à vivre avec l’apport de la France, mais si cet apport
lui est refusé, elle saura vivre sans cet apport dans la dignité».
Le premier président de la Guinée est mort le 26 mars 1984, alors qu’il était au pouvoir. Ayant dirigé son pays d’une main de fer, il n’a pas su faire de ce qu’il appelait un «scandale géologique»,
du fait de son extraordinaire richesse minière et naturelle, un «miracle du développement». Pas plus que ses héritiers au pouvoir. La Guinée est encore aujourd’hui un des pays les plus en retard dans
l’Indice de développement du PNUD.
Mais cinquante ans plus tard, le discours du 25 août de Sékou Touré ne brille pas seulement pour son symbole. Il continue d’interpeller un continent sur la voie de la dignité et de la liberté.
Modibo Keïta est le premier président malien. Il défend tout au long de sa vie sa position anticoloniale. Il soutient matériellement l’Algérie et son Front de Libération Nationale, refuse le
maintien des bases militaires françaises au Mali et critique les essais nucléaires menés par la France dans le Sahara. Outre son engagement panafricain, il mène de nombreuses actions sociales sur le
plan interne. Son orientation progressiste n’était pas au goût de la France, qui organise un coup d’Etat contre lui et met Moussa Traoré à la tête du pays. Celui-ci fait vivre à la population
malienne 23 ans de dictature sanglante. Modibo Keïta, quant à lui est incarcéré dans des conditions épouvantables qui seront la cause de son décès le 16 mai 1977.
Quelques discours reflétant sa personnalité
Déclaration aux chefs des missions diplomatiques au sujet de l’évacuation des troupes françaises du territoire du Mali (le 20 janvier 1961)
Excellences,
Je vous remercie de vous être distraites de vos augustes occupations et de vos nombreuses préoccupations pour répondre à mon invitation. L’importance de la communication exige que je vous la fasse
moi-même. A l’heure qu’il est, l’ambassade de France en République du Mali est informée par mes soins de la décision de mon parti et de mon gouvernement de voir la France évacuer les bases militaires
de Bamako, de Kati, de Gao et de Tessalit, qu’elle occupait du fait des accords franco-maliens signés à Paris le 22 juin 1960, entre elle et la Fédération du Mali et qui deviennent caducs après les
événements du 19 au 20 août 1960 et l’acte de reconnaissance par la France du gouvernement du Sénégal, acte qui consacre la dislocation de la Fédération du Mali.
La République du Mali a affirmé sa volonté de coopérer avec la France sur la base de la non-ingérence dans nos affaires intérieures et du respect de notre souveraineté. La décision de mon parti
et de mon gouvernement ne met nullement en cause cette volonté. Elle est l’expression de notre conviction qu’à moins d’abandon volontaire de souveraineté de la part d’un État jeune ou d’accords
particuliers dans le domaine de la défense, les troupes de l’ex-puissance coloniale ne peuvent stationner sur le territoire de l’ex-colonie aux côtés des troupes du jeune État.
D’autre part, le peuple du Mali, l’Union Soudanaise-R.D.A., et le gouvernement de mon pays ont toujours affirmé leur option en faveur de la politique de non-alignement sur l’un ou l’autre des deux
blocs. Cette attitude est en contradiction avec la présence, sur son territoire, des troupes d’une puissance étrangère et à laquelle ne le lie aucun accord et qui d’autre part est engagée dans le
pacte militaire d’un bloc.
Je prie vos Excellences d’informer vos gouvernements respectifs et d’attirer leur attention sur notre ferme décision de l’évacuation rapide des troupes stationnées en République du Mali.
Je vous remercie.
Déclaration relative à la cessation des hostilités en Algérie (19/03/1962)
II nous est particulièrement agréable de saluer l’heureux événement qui aujourd’hui remplit de joie le cœur de tous les Africains, engagés depuis longtemps dans la lutte contre le colonialisme :
la victoire du peuple algérien.
Voici venue la moisson de huit années de courage indomptable, de sacrifices sans murmures, de persévérance sans fanfaronnades ; voici venu le moment tant attendu de la victoire des Algériens
eux-mêmes, au terme d’une lutte ouverte, avec l’arme de la foi en l’avenir, de l’amour ardent pour la liberté de la patrie opprimée, la volonté du peuple algérien de redonner à l’homme africain sa
dignité.
Frères d’Algérie, les milliers d’Algériens tombés dans les champs de batailles ne sont pas morts en vain. N’est-il pas vrai qu’ils viennent de rendre à notre beau pays, l’Afrique, une partie de
sa terre depuis cinquante ans spoliée ?Qui peut encore l’ignorer ? C’est grâce à vous, frères d’Algérie, par l’exemple de dignes pionniers que vous êtes, que les mouvements populaires africains se
sont engagés dans la lutte pour la libération du sol national. Il fallait ici que justice vous fût rendue.
Aussi, notre reconnaissance est grande, qui s’est exprimée par la solidarité inconditionnelle de la République du Mali avec les frères de l’Algérie Combattante.
C’est dire combien notre joie est immense, devant la victoire de ceux auprès desquels dès 1960, le peuple du Mali s’est considéré mobilisé.
La victoire du Front de Libération qui a su imposer le respect de la souveraineté et de l’intégrité de l’Algérie Africaine est aussi celle de tous ceux qui, comme les Maliens, n’ont rien ménagé pour
en assurer le succès. Victoire du Front de Libération Algérienne, victoire de l’Afrique Combattante, mais aussi victoire des peuples épris de paix au premier rang desquels le peuple de France qui
voit mettre un terme aux sacrifices inutiles de ses cadres et de sa jeunesse et à l’hémorragie financière.
Allocution diffusée à l’occasion de la revalorisation de la fonction enseignante au Mali (19/07/1962)
Maliennes et Maliens,
Chers Camarades,
Mon propos ce jeudi, s’adresse à vous tous certes, mais plus particulièrement à ceux d’entre vous, dispensateurs de la culture et du progrès, ceux sans qui il n’y a pas de connaissance, et qui ont la
charge de guider les pas du jeune Malien héritier de notre glorieux passé sur la voie de l’honneur et de la culture. C’est à vous, Camarades enseignants, qui remplissez une mission noble, exaltante,
mais difficile et ingrate, avec bien souvent la seule satisfaction d’avoir accompli votre devoir, que le Parti, en accord avec tous les travailleurs, a décidé de réserver sa première attention en
procédant à la revalorisation de votre fonction.
Il y a trois ans, le Parti avait décidé la valorisation du travail de la terre, qui demeure plus que jamais un impératif du développement économique de notre pays. La revalorisation de la fonction
d’enseignant est devenue aujourd’hui elle aussi, un impératif du développement national dans tous les secteurs. C’est pourquoi, sans minimiser la valeur des autres professions, le Parti a décidé
d’accorder des avantages particuliers aux enseignants de tous grades.
A cet effet, trois zones ont été créées telles que les définit le décret dont je donne lecture :
— Article 1er. – Une prime spéciale dite prime d’enseignant est allouée aux personnels de l’enseignement ressortissants de la Fonction Publique malienne.
— Art. 2. – La prime d’enseignant est servie au personnel exerçant effectivement des fonctions enseignantes. Celles-ci sont concrétisées par des décisions chargeant le personnel de cours, de
conférences, de classes où ils dispensent un enseignement conformément aux programmes scolaires officiels.
— Art. 3. – Le taux mensuel de la prime d’enseignant est ainsi fixé : 10 000 francs en première zone de service ; 6 000 francs en deuxième zone de service ; 4 000 francs en troisième zone de service.
Les zones de service sont les suivantes
PREMIERE ZONE
Région de Gao. – Toute la région de Gao, excepté les villes de Gao, Tombouctou, Bourem, Ansongo, Goundam, Dire, les centres de Kabara et Tonka ; Région de Mopti. – Tout le cercle de Niafunké,
excepté la ville de Niafunké et les centres de Youvarou, Saraféré et Sa ; Région de Bamako. – Tout le cercle de Nara, excepté la ville de Nara ; Région de Sikasso. – Le centre de Fourou ; Région de
Kayes. – Tout le cercle de Nioro, excepté la ville de Nioro ; Tout le cercle de Yélimané excepté la ville de Yélimané ; Tout le cercle de Bafoulabé excepté les villes de Bafoulabé, Mahina et toute
école située sur la voie ferrée ; Tout le cercle de Kéniéba excepté la ville de Kéniéba ; Tout le cercle de Kita excepté les villes de Kita et Toukoto, le centre de Sirakoro et toute école située
sur la voie ferrée.
DEUXIEME ZONE
Toutes les écoles situées dans les régions, villes et centres non prévus dans la première et troisième zones.
— Art. 4. — La prime d’enseignant est exonérée de la taxe civique. Elle n’est pas soumise à retenue pour pension. Elle est mandatée avec la solde mensuelle.
— Art. 5. — Le présent décret qui prendra effet à compter du 1er octobre 1962 sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin sera.
Ainsi, à partir de la rentrée prochaine, tout enseignant en République du Mali est assuré d’une indemnité supplémentaire minimum de 4 000 francs.
Camarades Enseignants, vous avez compris que cette prime est deux fois et demie plus élevée dans les villages de brousse qu’à Bamako et dans les grandes villes. Le Parti a voulu marquer, dans cette
répartition, son souci permanent d’encourager les efforts déployés vers l’amélioration de la situation du paysannat, qui demeure au centre de nos préoccupations. Désormais, le village ne sera plus
un lieu de réclusion. Il sera pour l’instituteur la zone de salaire la plus élevée de l’ensemble de la République du Mali. L’instituteur qui conçoit son métier comme un sacerdoce, trouvera, dans sa
présence effective, auprès de nos paysans, la satisfaction matérielle de se voir élevé, sur le plan de la solde, au-dessus de son homologue de la ville.
L’Union Soudanaise-R.D.A. comme dans toutes ses autres décisions, est demeurée attachée à l’application de nos principes. D’autre part, pour que toutes les classes soient dotées, il sera procédé au
recrutement d’instituteurs adjoints ; un concours sera ouvert à cet effet et auquel les moniteurs, les auxiliaires et décisionnaires de l’Administration, les jeunes gens pourvus ou non du brevet
élémentaire ou B.E.P.C. seront admis à participer. Les lauréats du concours seront immédiatement engagés comme instituteurs adjoints dans la limite des besoins du Ministère de l’Education Nationale.
Je me dois de saluer ici le grand esprit de compréhension et d’abnégation des travailleurs des autres secteurs qui, après s’être imposés volontairement pendant un an la taxe de solidarité en
faveur de nos frères refoulés du Sénégal depuis 1960 et la taxe civique pour l’essor du pays, viennent de s’engager à ne jamais se référer à cette nouvelle mesure pour en revendiquer l’application à
leur profit. Au nom du Parti je leur rends un vibrant hommage. Maliennes et Maliens, qu’elle est belle la leçon à tirer de cet événement. La preuve est administrée une fois de plus, qu’il ne peut y
avoir opposition d’intérêts là où toutes les couches sociales se trouvent solidement unies et mobilisées dans un même parti national. Les moments que nous vivons apportent le gage du succès de
la Révolution du Mali, et constituent des jalons précieux dans la voie de la construction socialiste du pays. Ce n’est pas un hasard si l’action syndicale au Mali se révèle non plus comme une arme
contre le régime, mais comme un moyen de mobilisation des travailleurs pour plus d’exactitude et d’assiduité, pour plus de rendement dans le travail. L’action syndicale devient le support du régime,
parce que le travailleur détient le pouvoir et l’oriente dans l’intérêt exclusif du peuple. Camarades de l’Union Soudanaise-R.D.A., seul un régime engagé dans la voie du socialisme peut escompter sur
les résultats que nous avons obtenus.
Camarades, nous avions eu raison, le 22 septembre 1960, d’opter pour la voie socialiste.
C’est pourquoi nous poursuivrons inexorablement notre chemin. Avec un peuple comme le nôtre, nous remporterons chaque jour de nouvelles et éclatantes victoires « inch Allah ».
Quant à vous, éducateurs du Mali, si la sollicitude du peuple malien tout entier vient justement soutenir les efforts que vous n’avez jamais cessé de déployer, vous ne pouvez pas ne pas comprendre
que le sacrifice que les Maliens consentent unanimement en votre faveur vous engage.
La revalorisation ainsi décidée correspond, rien que pour le premier trimestre, à 30 millions de francs maliens. L’effort est considérable et il vous engage, Camarades Enseignants à vous montrer
dignes de cette confiance de votre Parti, l’Union Soudanaise-R.D.A., en vous attachant davantage à votre noble métier, à vous considérer partout, dans les classes, les villes et les villages comme
des apôtres et non comme des salariés afin d’accélérer la liquidation de l’analphabétisme.
L’Union Soudanaise-R.D.A. a fait son devoir vis-à-vis de vous. A vous de prendre vos responsabilités vis-à-vis du peuple et du Parti. Vive le Corps Enseignant ! Vive la solidarité fraternelle et
active de tous les travailleurs du Mali, pour que vive la République du Mali résolument engagée dans la voie du socialisme.
Tous les enfants d’Afrique doivent s’inspirer de ce discours. Car il est riche et tres riche en enseignement.
         
Les grandes figures historiques de l'Afrique sur le plan politique sont nombreuses et diverses. Il serait utopique de vouloir de façon exhaustive les citer dans un unique dossier. Car, on se souvient
des hommes tels que Félix Houphouët Boigny (Côte d'Ivoire), Steve Biko (Afrique du Sud), Kenule Beeson Saro (Niger), Aimé Césaire (La Martinique), Modibo Keita (Mali), Kenneth Kaunda (Zambie), Jomo
Kenyatta (Kénya), Joshua Nkomo (Zimbabwé), Julius Nyerere (Tanzanie), Kojo Botsio, Harry Nkumbula (Zambie), et bien d'autres. Leurs oeuvres sont pour les générations montantes un phare qui éclaire
pour le bonheur de l'Afrique. I l y a aussi quelques militants de la cause noire et des intellectuels qui ont contribué à rendre l'Africain plus fier et plus digne qu'il ne l'était avant la fin de la
colonisation par exemple Robert Mugabe du Zimbabwe. Mais cet opus n'en est qu'au début, puisque suivront, c'est sûr, d'autres personnages qui ont marqué l'Afrique contemporaine. Parce que nul n'a le
droit d'effacer une page de l'histoire d'un peuple car un peuple sans histoire est un monde sans âme comme disait Alain Foka.
Source : Africpost
27 – DISCOURS Prononcé par M. Stéphane TCHITCHELLE, devant la tribune des Nations Unis à l’occasion de l’admission de la République du Congo à l’ONU (23/09/1960)
         
Stéphane TCHITCHELLE, Vice-président de la République du Congo prononce le discours en faveur de l’admission de son pays à l’ONU devant la tribune des Nations Unis (New York)
Monsieur le Président,
Messieurs les Délégués,
Venu des rives paisibles de mon Congo natal sur les bords de cette « East River » que domine de sa hauteur impressionnante le building de verre de l’Organisation des Nations Unies, vous comprendrez mon émotion en prenant la parole pour la première fois, de haute de cette tribune, devant les délégués des 98 Nations que groupe votre Haute Assemblée.
Je voudrais avant toute chose, M. le Président, au nom du peuple congolais tout entier uni derrière le Gouvernement de l’Abbé Youlou Fulbert, tout en vous remerciant des paroles si aimables avec lesquelles vous nous avez accueilli, vous féliciter chaleureusement pour votre élection à la tête de cette Assemblée.
Je voudrais aussi exprimer ma gratitude à tous les membres des Nations Unies qui par élan généreux et leur vote unanime et spontané ont grandement favorisé notre admission. Enfin je m’adresse plus particulièrement aux représentants de la France et de la Tunisie qui nous ont parrainé avec une ferveur pleine de sollicitude.
La Nation que j’ai l’honneur de représenter ici et qui répond à l’appellation République du Congo a pour capitale Brazzaville.
Permettez-moi cette précision et en m’excusant de disposer d’un temps qui vous est bien précieux, souffrez que je vous dise quelques mots de mon pays.
S’enfonçant comme un coin, comme une clé de voûte dans le grand continent africain comme pour empêcher que sa partie Nord bascule sur ce qui pourrait être son piédestal, notre territoire appartenant, il y a 2 ans à peine, au groupe des territoires ultramarins de l’Afrique Equatoriale française.
Limité au Nord par les frontières de la République Centrafricaine et celle du Cameroun, à l’Ouest par la République Gabonaise, à l’Est par l’ex colonie du Congo ex-belge – aujourd’hui République du Congo capitale Léopoldville – au Sud, par une partie de ce même territoire et par l’enclave portugaise du Cabinda, notre pays s’étend sur 350 000 kilomètre carrés. Géographiquement, il se situe à cheval sur l’équateur entre le 5e parallèle Sud et le 4e Nord, et entre le 11e et 18e méridien.
Sa capitale Brazzaville (110 000 habitants) n’est séparée de Léopoldville que par les 6 kilomètres de largeur du fleuve Congo appelé dans cette partie de son cours le Stanley-Pool. Sa capitale économique est Pointe-Noire (55 000 habitants) sur les bords de l’atlantique, reliée à Brazzaville par un chemin de fer.
Placé sous la protection de la France en 1880, à la suite de l’exploration de Savorgnan de Brazza, dont le sens humanitaire fait toujours l’admiration du peuple congolais notre pays connu tour à tour sous l’appellation de Congo français et Moyen-Congo, restera colonie puis territoire de l’Union française jusqu’au 28 novembre 1958.
Ce jour-là, désormais historique, le territoire du Moyen-Congo devenu Etat autonome membre de la Communauté, prendra le nom de République et sera reconnu comme tel par l’Organisation Mondiale de la Santé et le Bureau International du Travail.
Cette métamorphose sereine aura été le fait certes de la volonté évidente du peuple congolais mais aussi, de celle non moins généreuse de la France et de son Chef le Général de Gaulle qui, en 1944, lors de la conférence de Brazzaville nous ouvrait déjà les portes de l’émancipation.
Nos débuts de République autonome, malgré la limitation de nos responsabilités ont été difficiles. Nous manquions de métier et peut être aussi de confiance. N’ayant jamais assumé de responsabilité ou si peu, nous en ignorions les difficultés et surtout les déboires. Le peuple congolais, débarrassé de sa tutelle paternaliste étala des exigences certes légitimes, mais disproportionnées avec nos moyens, nos possibilités. La volonté du premier Gouvernement mis en place par l’Abbé Fulbert Youlou était évidente mais ne suffisait pas pour faire face à tout et tous. La souveraineté hélas, ne nous donnait pas la possibilité de faire des miracles.
Notre Gouvernement toujours guidé par l’équité et la justice a dû dès son avènement s’imposer avec fermeté. Notre monde de gestion a parfois surpris les observateurs étrangers. Les conceptions démocratiques des jeunes Etats Africains ne revêtant pas les mêmes caractères que celle des vieilles démocraties occidentales, il ne fallait pas dès lors s’en étonner. Les événements nous prouvent tous les jours que l’Afrique comme l’Asie ne se gouvernent pas comme l’Europe ou l’Amérique. C’est cependant avec un sens humanitaire profond et avec un désir bien arrêté de promouvoir le pays vers de hautes destinées que le Président Youlou Fulbert et les membres de son Gouvernement ont toujours œuvré.
Au cours de notre première année d’existence, il nous a fallu mettre en place nos institutions exécutives et législatives et nous donner les attributs correspondants à notre nouveau statut de nation : drapeau, hymne national, devise.
Notre drapeau est formé de formé de deux triangles vert et rouge séparés par une bande jaune placée en diagonale. Le vert est le symbole de notre espérance dans l’avenir économique et social du pays, le rouge exprime notre vœu le plus cher : que le courage et l’ardeur du peuple congolais lui permette de gagner sa place parmi les nations civilisées du monde, enfin le jaune est le symbole de notre volonté d’union et de notre traditionnel sens de l’hospitalité.
Quant à notre devise : Unité * Travail * Progrès, elle est tout un programme.
En accédant au pouvoir le Gouvernement de l’Abbé Youlou Fulbert s’est fixé comme premier impératif : l’Union de tous les congolais au-dessus des ethnies, des parties et des religions.
Sachant qu’il est déjà difficile de construire un pays et de garder libre et maitre de ses destinées lorsqu’il ne peut compter que sur un millions d’habitants, comment aurions-nous pû faire face aux taches impérieuses qui nous attendaient si nous étions resté divisés.
Nous sommes un pays sous-peuplé que la volonté de Dieu a voulu plus vaste que certaines nations européennes au potentiel économique immense. En Afrique, la plupart du temps, la nature n’est pas à l’échelle de l’homme et nous nous sentons parfois écrasées par la somme des efforts demandés qui paraissent de prime abord au-dessus de nos moyens.
Nous étions certes pétri de bonne volonté, mais à quoi cela aura pù servir si nos efforts n’avaient pas été conjugués.
Ce désir d’union, ce besoin d’unité, le peuple congolais l’a si bien senti, qu’aujourd’hui moins de deux ans après la proclamation de la République nous pouvons dire que du Nord au Sud, de la Cote océane aux savanes de l’Intérieur et à la grande forêt, il n’ y a plus que des congolais, fiers de leurs origines et de leurs traditions mais plus fiers encore d’être des citoyens d’une nation libre et unie.
Fort de cette unité, la République du Congo s’est mise au travail. Elle s’y est mise avec l’obstination qui caractérise son peuple.
Le but du Gouvernement, en élevant le niveau de vie matériel du citoyen congolais vise plus particulièrement à l’amélioration de sa condition sociale et humaine. Nous devons pour cela réformer une structure sociale fortement ancrée résultant d’un mode vie ancestral peu adapté aux impératifs vitaux d’une politique d’efficacité et de progrès, nous devons repenser notre économie de subsistance, parer à la sous-alimentation de nos populations et trouver un remède aux charges excessives résultant d’un appareil administratif de luxe. A côté de ses obstacles majeurs mais non insurmontables nous devons nous réjouir de notre situation géographique comme de nos voies de communication convenablement équipées qui nous placent parmi les Etats les plus privilégiés d’Afrique centrale ; nous savons aussi que nous pouvons compter sur nos réserves en énergies et en minerais, sources d’espoir certain d’une promotion économique et sociale.
Aussi pour accélérer cette promotion de la personne humaine, le Gouvernement attache-t-il une importance considérable aux problèmes de l’enseignement et de la formation technique. Notre pays qui peut se placer parmi ceux possédant le plus fort pourcentage de scolarisation d’Afrique Noire (72% représenté par 100 000 élèves de l’enseignement primaire et plus de 5 000 dans le secondaire et le technique) prépare ses enfants à œuvrer pour réaliser le Congo de demain.
La route nous en sommes conscients sera longue, les obstacles nombreux, il nous faudra autant de prudence que de clairvoyance, mais le peuple Congolais le veut et parce qu’il le veut nous gagnerons la bataille du devenir.
Pour parvenir à atteindre ce progrès, qui constitue notre troisième objectif, il nous faut aller de l’avant, voir toujours plus loin devant nous sans oublier cependant que nous sommes africains, que nous devons toujours concilier les exigences de la vie moderne avec nos coutumes et nos traditions, qui elles aussi ont droit à la vie.
S’étant tracé, dès les premiers mois de sa formation, un programme auquel il n’entend pas déroger notre Gouvernement depuis bientôt deux ans poursuit ses efforts sans défaillance, sérieusement épaulé par l’assistance technique de la Nation française nous dispense.
Cette aide généreuse, nous aura permis d’atteindre la dernière marche de ce processus de décolonisation qui, commencé au lendemain de la conférence de Brazzaville en 1944, devait nous amener le 15 aout dernier à célébrer notre indépendance pleine et entière.
Cette ascension aisée vers les hauts sommets de la liberté s’est faite sans heurts, sans précipitation, sans spectacle mais avec loyauté, générosité, conscience, elle s’est faite avec le sourire et nous avons recueilli de la France un Etat ordonné, pacifié, structuré, lancé sur les voies du travail et du progrès, débarrassé de toutes séquelles du colonialisme.
En cette belle journée du 15 aout 1960, une main blanche et noire avaient tourné d’un même geste mesuré et raisonné une page d’histoire parmi tant d’autres. Il n’y avait plus désormais de colonisateurs ni de colonisés, il ne restait sur la grande voie de liberté que des amis liés par l’estime et le respect réciproque mais aussi par des sentiments qui sont difficiles à exprimer par la parole.
Maintenant fiers de nos qualités d’hommes libres, nous regardons droit devant nous vers l’avenir et si nous tournons parfois vers le passé c’est pour mieux y puiser des raisons d’espérance et la force dont nous avons tant besoin.
Cet avenir croyez-le nous le voulons heureux et prospère pour la jeunesse présente et pour nos futurs générations. Notre Gouvernement, parce qu’il connait les difficultés matérielles de l’heure voudrait que ses enfants puissent trouver devant eux une route large sans obstacle majeur. Nous savons plus que tous autres que la faim amène la colère et pourtant malgré sa pauvreté, malgré ses difficultés, le peuple congolais n’a jamais cédé à la haine ou à la rancune. Son hospitalité, nous en avons pour preuve les récents événements ne sais jamais démentie et l’accueil légendaire fait par les chefs traditionnels de notre pays au Grand Savorgnan de Brazza, peut à lui seul témoigner de nos intentions.
C’est parce que nous tenons à nous référer plus que jamais à cette sagesse exemplaire, que notre Gouvernement poursuit sa tache émancipatrice par le travail.
Notre révolution, car c’est à une véritable révolution que nous avons convié notre peuple en optant pour l’indépendance, nous la voulons dans le maintien de l’unityé du peuple congolais, dans la paix de tous les africains et dans l’égalité des hommes quelle que soit leur couleur de peau.
En demandant notre admission à l’Organisation des Nations Unis, nous avons fait le vœu de vivre dans la fraternité et la solidarité de tous les peuples libres épris de justice, plaçant les idéaux de paix au-dessus de toute considération personnelle ou matérielle, comme nous avons pris l’engagement de contribuer par notre sagesse à la consolidation de la coexistence pacifique des peuples au-delà des préjugés de race, de couleur ou de religion.
Dans la joie de notre admission, une pensée émue s’envole au-delà de nos frontières vers nos frères qui espèrent un jour s’assoir tout près de nous.
J’émets le vœu aussi qu’une solution rapide soit trouvée à la désignation des membres de République du Congo capitale Léopoldville, qui attendent impatiemment de faire leur entrée dans l’hémicycle. Nous comptons pour cela sur la haute compréhension de tous les leaders de ce pays ; sur toutes les bonnes volontés et aujourd’hui plus que jamais sur l’action désintéressée des Nations Unies.
Enfin que nos vœux accompagnent les Républiques sœurs du Sénégal et du Soudan dans leur désir d’œuvrer sous peu au sein de cette Assemblée.
Peuple pacifique nous sommes, peuple pacifique nous voulons demeurer pour bien mériter du monde et de l’Organisation des Nations Unies.
Vive les Nations Unies ;
Vive la paix
Source : congo-liberty.com Publié le 13/07/2014
28 – Parcours d'un artiste: Franco LUAMBO Makiadi - DE SES ORIGINES, SA FAMILLE ET SA JEUNESSE
         
Sonabata sonne bien la langue Kongo héritière d'une longue culture qui puise loin ses racines dans le royaume Kongo qui touche trois pays : le Congo, la République démocratique du Congo et l'Angola.
Là à Sonabata à un peu moins de 100 km de Kinshasa, la zone des cataractes, non loin de Kinsantu, village fleuri depuis l'époque des missionnaires belges où baigne nonchalamment la rivière Inkissi,
maman Hélène Mbonga Makiesse est prise de contractions dés le petit matin du 6 juillet 1938. Un an avant le déclenchement de la 2ème guerre mondiale. Après quelques difficultés, à l'abri des regards
des hommes, soutenue par ses soeurs de l'ethnie, elle accouche d'un jeune garçon qui prend le nom de Luambo François. Les parents maternels dans cette région du Bas-Congo sont heureux de la nouvelle
même s'ils savent que le géniteur n'est pas de leur contrée, car le père Luambo d'origine tetela vient tout droit du Kasaï non loin des villages qui entourent les eaux du Sankuru. Mais la joie de la
natalité est plus forte que les divisions extra-claniques. L'enfant est vite adopté. Avec son mari, d'autres enfants vont suivre notamment Malolo Alphonse Derek, Nsiongo Bavon Marie Marie et Akangana
Marie Louise, avant que l'époux ne reparte vers d'autres cieux, laissant la mère seule face à l'éducation de ses quatre enfants qui ne bénéficieront pas de cette présence paternelle. Heureusement pour
la belle mbonga, car au détour d'une promenade, elle finit par rencontrer un prétendant audacieux et entreprenant qui lui donnera deux autres enfants : Nyantsa Marie-Jeanne et Kizonzi Jules. Il
prendra sur lui l'adoption et l'éducation des autres enfants.
Mais revenons à l'aîné de tous, qui nous intéresse le plus. Luambo Makiadi François va grandir dans cette ambiance Moukongo où tous les clans relatent le souvenir de leur lointain passé. A l'époque
du Roi Kongodidiantotila, de la Reine Nzinga dans la capitale historique de Mbanza-Kongo (à l'intérieur des terres angolaises), devenu depuis la période portugaise : San Salvador.
Le grand groupe ethnique Kongo se compose de plusieurs clans qui font sa fierté : Bandibu, Batandu, Benionga, Bayombé, Bamboma, Besingombé, Banlevu, Bambeko, Bampessé et j'en passe.
Terre d'histoire et de culture, le Bas-Congo a donné naissance à de grandes personnalités qui influenceront le devenir de tout le territoire congolais; Nous citerons deux noms qui sont passés dans
l'histoire pour avoir joué chacun un rôle de premier plan. Le prophète Simon Kimbangu qui fondera l'Eglise Kimbanguiste, influente dans toute la région Kongo. Le deuxième sera Joseph Kasa-Vubu, l'un
des fondateurs de l'Abako (association des Bakongo) qui est au départ une solidarité des hommes issus de l'ethnie Kongo et qui prend peu après les allures d'un parti politique. L'Abako est d'ailleurs
à l'origine des émeutes qui vont déclencher le combat pour recouvrer l'indépendance. Pris sous les feux de l'actualité, l'ancien séminariste Joseph Kasa-Vubu, pétri d'intelligence, prend la tête de la
lutte et se fait élire premier Président du Congo.
Au-delà de cette rétrospective, il y a lieu de remarquer que Maman Nbonga a pris enfants et bagages pour aller s'établir à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa. Aux côtés de son mari, ils éliront
domicile dans la zone de Ngiri-Ngiri. Mais le ménage ne tiendra pas le coup du bouleversement, alors la mère délaissée élèvera seule ses enfants. Sans rancune et sans peur, elle va s'attacher à les
nourrir et à les élever avec la fierté qui habite toute femme Kongo. Sonabata est si loin, la solidarité clanique ne joue pas à fond dans la grande ville de Léopoldville.
A l'âge de 10 ans, Luambo François est orphelin de père, sans soutien, il abandonne l'école en 3ème primaire et s'adonne à la vie de la rue au même titre que d'autres jeunes de son âge. Ils vont vivre
les réalités de la rue avec ses tourments, ses violences et ses ambiguïtés.
A Léopoldville, il découvre le monde de la ville avec toutes ses contradictions. Non loin du marché de Ngiri-Ngiri, sa mère prépare les gâteaux à la farine qui sont vendus aux passants en fredonnant
avec mélancolie les vieilles rengaines apprises à Sonabata au cours des soirées de matanga. Mais les beignets et les gâteaux vendus ne comblent pas les lacunes matérielles à la maison. Commence alors
pour la jeune Maman une autre vie. Une vie citadine où l'on prend et l'on donne des coups. Luambo forge son caractère à Ngiri-Ngiri, et avant que sa mère n'aille s'installer à Bassengué, ensuite à
Eyala non loin de Matongé, la vie de Luambo prend d'autres formes.
LES PREMIERS PAS
Malgré les jeux avec des amis insoumis, Luambo n'abandonne pas pour autant sa mère. D'ailleurs, grâce au concours d'un camarade, il découvre les vertus de l'harmonica, cet instrument ne quittera plus
ses lèvres. Et ses deux bouts de pagne noués autour du cou, Luambo continue à aider sa mère dans les différents marchés. A 11 ans, il a pour idoles Jimmy et De Saio; Mais l'opportunité de la vie lui
fait rencontrer Ebengo Dewayon. Notons ici que cette nouvelle rencontre sera déterminante pour le devenir de Luambo. C'est à ses côtés qu'il s'initie aux premières notes de la guitare, ensuite
interviendra Luampasi, un autre guitariste de renom.
Adolescent, le voilà pris dans le tourbillon de la musique. Sans connaissance élémentaire du solfège et sans culture musicale. Malgré cet handicap, son obstination sera payante. Luambo a décidé de
jeter son dévolu sur cet instrument à cordes qu'est la guitare et son harmonica est jeté aux oubliettes. Commence alors pour le petit de Sonabata une nouvelle épopée. Sa mère le voit de moins en
moins, le temps passe vite et à quinze ans, il enregistre déjà de sa voix innocente et mal maîtrisée des chansons avec le groupe Waton de Dewayon. Le rythme est mal contenu mais la décision est prise
et sa mère n'y peut plus rien. Il commence à chanter les chansons des autres sur des thèmes mal ficelés qui font allusion aux réalités de la rue.
A Léopoldville, nous sommes aux années cinquante, la musique cubaine a pris de l'ampleur avec la présence des grecs, portugais et espagnols qui la diffuse, et puis la grande station de radio
construite par la Belgique qui administre le territoire, arrose les ménages de cette musique langoureuse. La musique latino-américaine déballe rythmes de mérengué, pachanga au grand plaisir des
mélomanes. Parallèlement à cette montée des musiques importées, les populations raffolent également des rythmes du terroir qui inondent les retrouvailles familiales. Ici la musique vocale et
instrumentale célèbrent toutes les manifestations de la vie. De nombreux musiciens du terroir occupent le devant de la scène. Ils deviennent vite populaires et leurs succès sont fredonnées tout le
long du jour. L'arrivée des phonographes va amplifier l'irrésistible ascension de cette musique traditionnelle qui allie tam-tam, la guitare sèche, l'accordéon et la bouteille. Il n'y a là rien de
sorcier, mais une sorte de mystère accapare les corps et les esprits. Le pays tout entier devient un réceptacle de musique diversifiée, aidée en cela par le gros émetteur de radio Congo.
Des musiciens locaux de grande envergure vont sortir du lot. Adou Elenga qui va enregistrer aux Editions Ngoma son titre fétiche "Kumambélé", Léon Bukasa, D'Oliveira qui se fait remarquer dans la
chanson "Mama aboti biso ayebi kobeta bana", Eyenga Moseka qui enregistre chez Okapi son fameux succès "Bolingo ya la vie" et qui signera un contrat aux Editions Esongo et qui accompagné par la
Rock-a-Mambo chantera "Adoula" et "Nalelio", Feruzi qui se fait remarquer par la danse Maringu, Wendo Kolossoy l'un des plus célèbres de tous, chante "Mabelé ya Mama". Ils sont en quelque sorte les
pionniers d'une musique qui puise dans les racines profondes du peuple et qui va bientôt s'ouvrir aux influences extérieures.
En 1953, Joseph Kabasele, neveu du futur cardinal Malula, lance l'orchestre moderne de Léopoldville aujourd'hui Kinshasa. L'African Jazz, c'est l'événement culturel de l'époque. Jeff Kalle de son nom
musical innove en associant des instruments à vent afin de plagier les rythmes latino-américains dont il raffole, Kalle crée la rupture avec la musique d'autrefois. Il allie le modernisme au
traditionnel et sa voix suave fait le reste. Léopoldville est sous le charme de ce Kasaïen qui révolutionne la musique du moment. Son orchestre va jouir d'un monopole sur l'échiquier de la musique
congolaise. Son répertoire est diversifié, sa musique est douce et entraînante, et les instrumentistes ne font pas dans l'approximative. Tout Léopoldville est sous le charme de l'African Jazz qui vole
de succès en succès.
Pendant ce temps, Luambo Franco est à l'affût. Au contraire de Kalle, il décide d'imposer son style. En 1956, le 6 juin à Léopoldville, l'annonce est faite d'un point à l'autre de la ville, un nouvel
orchestre vient de voir le jour. Au départ, au studio Loningisa, il a enregistré "Bolingo na ngaï Béatrice". Avec le concours de Bowané qui l'a pris sous sa tutelle, Franco s'est fait un nom. Mais
Bowané gagne l'Angola et décide de s'installer à Luanda, voilà Franco seul face à un succès qui l'attend à l'horizon. Au lieu de se ronger les doigts, il décide de créer un groupe musical grâce à
l'apport de quelques musiciens Congolais comme Pandy Saturnin (Tumba), Loubelo daniel, De la lune (guitariste) J. Serge Essous (saxo) venus à la rescousse, ils s'accordent sur la mise en place d'un
nouveau style. Sur la rue Tshuapa dans la zone de Kinshasa, ils font connaissance avec M. Oscar Kashama, celui-ci les encourage et décide de les prendre en charge dans son bar.
Franco à 18 ans, en 1956
Nous sommes le mercredi 6 juin 1956 lorsque naît "OK Jazz", OK pour Oscar Kashama. Franco, Rossignol, Saturnin Pandy, de la lune et Essou sont les premiers musiciens. Le succès est fulgurant, mais la
naïveté gâche les efforts de ces jeunes et les bonnes choses ne durent guère. En 1957, l'orchestre connaît une scission, les congolais que sont J. Serge Essous, Landu Rossignol quittent Franco pour
créer le Rock-A-Mambo, mais deux autres congolais vont rejoindre Franco : Célestin Nkouka et Edo Nganga. Leur présence redonne du tonus à l'orchestre Kashama-Jazz. Ils vont enregistrer trois chansons
qui marqueront cette époque : "Aimé wa bolingo", "Joséphine", et "Motema na ngaï epai ya mama". Mais Luambo, en 1958, est arrêté par les autorités coloniales, pour des raisons obscures, on parle d'une
affaire de coeur, son absence réduit le succès de l'orchestre dont il est déjà le porte-flambeau. Ses amis congolais profitent de cetemps pour regagner Brazzaville. Là-bas Nkouka Célestin, Edo Nganga
sont rejoints par Nino Malapat, J. S. Essous pour monter l'orchestre Bantous de la Capitale.
A Léopoldville où il a recouvré sa liberté, Franco retrouve Vicky Longomba qui lui était resté fidèle, pour procéder au recrutement de nouveaux musiciens. Mulumba Joseph Mujos, Bombolo Léon connu sous
le sobriquet de Bohlen, Tchamala Piccolo et Lutumba Simon alias Simaro Masiya, font leur entrée dans OK Jazz.
Sur le plan politique, le Congo belge est le centre de nombreuses émeutes. Les nationalistes sont aux prises avec les forces coloniales. La situation à Léopoldville est intenable, les batailles et les
arrestations se multiplient. Pour calmer le jeu, une conférence dénommée "Table Ronde" est convoquée à Bruxelles pour statuer sur le devenir de cette colonie belge. A cet effet, Joseph Kabaselle dit
Kalle Jeff est choisi pour animer la manifestation. Son orchestre fait le voyage en Belgique et Vicky Longomba choisi par Kalle fait partie du voyage. Il part sans en informer Franco qui entre dans
une colère noire. C'est à cette époque que Kalle lance la chanson "Indépendance chachacha" qui va connaître un succès continental. Mais pour Franco, c'est un coup dur, car ce départ de Longomba crée
un vide. Toutefois, un groupe de jeunes filles attirées par les thèmes des chansons de Franco décide tous les soirs de se donner rendez-vous à ses concerts. L'affluence de ces demoiselles suscite la
passion et va obliger les mélomanes à s'intéresser à cette musique.
Franco s'affirme ainsi dans le monde musical de la capitale, il devient de plus en plus célèbre. Lutumba, Kwamy et bientôt Verkys Kiamanguana Mateta, ainsi que Youlou Mabiala et Michel Boyibanda vont
gonfler le nombre de musiciens qui feront la gloire de l'OK Jazz.
Des titres comme "Mboka mo paya pasi", "Yamba ngai na leo", "Mobali ya ouilleur", sont au top du succès. L'OK Jazz est devenu incontournable.
D'autres chansons à succès vont occuper le marché du disque : "Numero ya Kinshasa", "Bakabolaka bolingo boya te", "Dodo tuna motema", "Ngai Marie Nzoto Ebeba", "Mbanda mwasi na yo alingi ngai", sont
fredonnées d'un point à l'autre du pays.
L'ASCENSION ET LA GLOIRE
En deux décennies (70-80 et 80-90), Luambo makiadi est au sommet de la musique. Il brille de mille feux au firmament de la musique congolaise et même africaine. Période importante et même exhaltante
pour ce musicien qui s'est fabriqué une longévité à la force du poignet. Seul maître à bord dans son orchestre, il sort de sa coquille pour imposer son leadership. Longomba qui n'a plus été accepté
dans l'OK Jazz, fonde le groupe Lovy du Zaïre. Il instaure une politique de grandeur et attire auprès de lui tout ce que le pays compte de grands talents artistiques. Les éloges pleuvent de partout,
ses disques sont vendus comme des petits pains dans tous les pays du continent. Il vole de succès en succès. C'est l'apothéose.
En cette période du parti unique, Luambo devient le musicien repère des grandes nuits présidentielles où pavane tout le gotha politique et mondain du pays. Il amasse sans coup férir biens matériels et
gloire spirituelle. L'ex-Président de la République, le maréchal Mobutu, l'élève au rang de Grand Maître de la musique zaïroise. Il donne à son ensemble musical le cachet d'une entreprise au faîte de
sa renommée. L'OK Jazz est devenu le Tout Puissant OK Jazz.
La première décennie citée plus haut va marquer un grand tournant dans la vie de l'orchestre. Des musiciens de renom comme Sam Magwana, Dizzy Mandjeku, Josky Kiambukuta, Ntesa Dalienst, Jo Mpoy,
Ndombe Opetum Pépé et autres sont achetés à prix d'or pour venir grossir les rangs de l'orchestre. Ils viennent ainsi s'ajouter à Youlou, Boyibanda, Isaac Muzikiwa, Dessoin, Decca, Simaro et consorts
pour former le grand OK Jazz qui va terrasser tout sur son passage.
Michelino, Josky et Franco
PHOTO de 1967 Ya Fuala, FRANCO, venait de reformer son OK Jazz en s'adjoignant les services d'un YOULOU MABIALA ramené de Brazzaville et d'un CHECAIN (absent sur la photo), avec un VERCKYS KIAMUANGANA MATETA,
l'homme aux poumons d'acier.
         
Il n'est plus le maître Franco, il est devenu le Grand Maître Luambo Makiadi Franco, figure de proue de la musique africaine. Dans tous les milieux mondains et même politique, on lui fait la
courbette. Des chansons comme "Nakoma Mbanda ya Mama ya Mboli na Ngai", Matata ya Mwasi na Mobali esilaka te", "Liberté" ou "Bimaka okopesa nzoto lisuma" etc.. font la gloire de l'orchestre et
l'argent rentre à flot.
Désormais l'orchestre est modelé à son image. Il en est l'inspirateur, il le hissera au rang des plus grands orchestres populaires de danse de l'Afrique noire. Les oeuvres à succès se succèdent à un
rythme infernal. Il n'est plus conditionné par des pseudo-producteurs. Il a lui-même créé plusieurs marques pour produire les chansons de son groupe.
Déjà les musicologues retiennent et observent deux styles de musique qui s'opposent. L'un soutenu par l'African Jazz, c'est l'école Kalle dont le fidèle disciple sera Tabu pascal qui deviendra un peu
plus tard Tabu Ley Rochereau le Seigneur. L'autre style est imposé par Franco. On parle désormais de deux écoles : celle créée par Kalle, et celle créée par Franco. Et ce sont ces deux styles de
musique qui vont s'imposer tout au long des années jusqu'en cette période actuelle.
Rappelons qu'à la disparition de l'African Jazz en 1963, c'est Rochereau et Nico qui tenteront de défendre l'emblème de son style. Puis viendra s'ajouter Janot Bombenga mais de façon éphémère.
Toujours dans les années 70, d'autres orchestres tentent de tenir tête à l'OK Jazz, c'est le cas de Kobantou fondé par dewayon (l'un des initiateurs de Franco), Congo Succès de Johnny Bokolo, frère
de dewayon, Negro-Succès de Bholen et Bavon-Marie Marie (le frère de Luambo qui décèdera dans un tragique accident de voiture), le trio Madjesi de Sosolisso. Tous ceux-là s'exprimeront dans le style
Luambo. Rumba pure et agressive qui emprunte énormément dans le folklore.
Dans le style Kalle, des orchestres comme Vox-Africa, les Maquisards, puis les Grands Maquisards, Continental vont vite s'essouffler ne pouvant supporter le rythme et le succès de l'OK Jazz. C'est
dire la prépondérance de Franco sur l'échiquier musical. Il multiplie les concerts à l'intérieur du pays, et même à l'extérieur. Des pays comme la Zambie, le Kenya, le Gabon, le Congo, toute
l'Afrique vont l'accueillir comme un roi. Partout les foules se bousculent, les femmes accourent, les jeunes s'agrippent, Franco est désormais reconnu comme le grand maître d'une rumba qu'il a
imposée et qu'il a popularisée dans tous les pays au sud du Sahara.
Les contrats pleuvent, les invitations se multiplient, Luambo est débordé. Homme d'affaires aguerri, il multiplie les investissements, des maisons de production, une maison de pression de disques et
un investissement immobilier qui lui donne un charisme inégalable. C'est ainsi qu'il va créer son complexe "Un-deux-trois" dans la zone de Kasavubu, avant d'ajouter une aile qu'il baptisera "Mama
Kouloutou". Il achète une grande maison dans la zone de Limete avec piscine, studio d'enregistrement et aire de jeux pour ses enfants, dont la majorité poursuit des études ou vivent en Europe. En
Belgique, il acquiert une villa dans la banlieue résidentielle de Bruxelles, à Rhode-Saint-Genèse. Il prend en charge de jeunes compatriotes démunis et les envoie étudier en Belgique. Son compte en
banque est fourni, et sa générosité ne fait pas défaut. Il donne ici et là. Les membres de sa famille et tous les zélateurs lui font la cour, pour bénéficier de ses dons. Les témoignages concordent :
Franco donne sans compter.
En 1982, il décide de s'installer en Europe avec tous ses musiciens pour une durée indéterminée, mais tout en créant de nouvelles structures pour l'édition, la promotion et la production de disques.
Tantôt à Paris, tantôt à Bruxelles, il croule sous le succès. Des titres comme "Non", "Très fâché", "Mamou", "Makambo nazali bourreau", "très impoli", "Lettre au DG", "Mario", sont des véritables
philippiques qu'il distribue à la ronde comme des bouquets de fleurs tour à tour à la femme, aux intellectuels et à une certaine jeunesse.
En 1983, le grand maître se rend aux Etats-Unis pour une grande tournée, où il confirme sa célébrité auprès des afro-américains. La diaspora négro-américaine l'accueille chaleureusement.
Fait important à souligner, il profite de son séjour européen pour enregistrer en duo avec Rochereau son concurrent de toujours : "Lisanga ya banganga", "Hommage à grand Kalle" et "Ngungi", et puis en 1985, après plusieurs
années d'absence, il décide de regagner Kinshasa. La ville et ses mélomanes lui réservent un accueil à la hauteur de sa grandeur. Depuis l'aéroport de Ndjili jusqu'à sa résidence de Limete distant d'au moins 20 kms, les foules
se pressent pour contempler le héros qui regagne ses pénates. Mais à peine rentré, les sollicitations se font pressantes en direction des pays voisins. Luambo jubile lorsqu'il reçoit le prix Maracas d'or comme couronnement de
sa production phonographique considérable. Cette reconnaissance est vite suivie par un disuqe d'or pour sa chanson "Mario". Tout seul au sommet du succès, Luambo le grand maître de la musique africaine est gagné par le vertige.
Il n'y a plus que lui. Dans les concerts, les bar-dancings, les bistrots, les radios, les télévisions, il n'y a que sa voix grave de baryton et sa guitare agressive et trépidante qui déchire les nuits des mondains. Les femmes
n'ont plus d'yeux que pour lui. Les chefs d'Etat le courtisent et ceux de la rue le déifient.
Quel destin exceptionnel que celui de Luambo Makiadi. Ainsi après la créativité, après le succès, le grand artiste est gagné par l'essoufflement. La vague dans l'âme, il finit par comprendre qu'il
n'est qu'un être humain faible, perfectible et toujours, hanté par la mort et les coups fomentés par des adversaires tapis dans l'ombre prêts à bondir sur la moindre erreur, la moindre faiblesse.
Franco en est-il conscient ?
DE SON OEUVRE: ENNUIS POLITIQUES, IMPACT ET CARACTERISTIQUES
La première arrestation de Franco remonte au courant de l'année 1959. Pour défaut de permis de conduire, les autorités coloniales l'emprisonnent alors qu'il vient de chanter la chanson "Mobembo ya
Franco na welé". Avec la chanson "Appartement", il inaugure en effet toute une série de thèmes jugés trop osés et obscènes. Luambo Makiadi est alors cloué au pilori. Malgré ses relations au sommet,
la justice se saisit de cette opportunité et condamne le musicien à la prison ferme. Le grand maître s'écroule de son piédestal et craque. A la prison de Makala, il est l'objet d'une dépression
aggravée, il sera vite conduit au Centre Neuro-pathologique de Kinshasa. Sur décision du sommet politique, Franco retrouve l'air libre. Un musicologue congolais s'en souvient : "Une fois en liberté,
le grand maître reprend ses espoirs et ses esprits de baroudeur. Il rameute ses troupes et fait le point de la situation".
La satire et la verve oratoire toujours sans pareil. Luambo Makiadi dans sa chanson "Princesse Kikou" pleine de sous-entendus, libère toutes ses émotions accumulées depuis son arrestation. Il traque
à son tour ceux qu'il prétend lui vouloir du mal, et des pamphlets tombent comme s'il en pleuvait sous des titres tels que "Loboko" et "Babotoli ye tonga". Incident de parcours. Mais incident qui va
influencer les thèmes de son répertoire. Ils vont dévoiler les rapports de force entre l'artiste et le pouvoir sous toutes ses formes : politique, médial. Mais la fin de règne a sonné. L'enfant de
Sonabata sent les forces l'abandonner. Il est en proie à des crises perpétuelles.
Soulignons que la personnalité de Franco est amplement influencée par une série d'évenements douloureux. Orphelin dés son jeune âge, Franco souffre de l'absence de son père, très tôt disparu. N'ayant
pas abouti dans ses études, il souffre de cette insuffisance d'instruction. Les thèmes de ses chansons sont souvent en rébellion avec le conditionnement de la société.
Franco a touché toutes les cordes sensibles de la vie. La femme, la politique, les mauvaises moeurs, la délinquance, la gabegie financière, l'infidélité, la jalousie, l'hypocrisie. Dans son style
populaire, il va à la limite de la vulgarité, et il réussit à peindre ses contemporains au travers de leurs défauts et leurs qualités. Il était à la fois l'ami des femmes et des hommes qu'il
critiquait à la limite de l'insulte et amadouait en même temps. Manda Tchebwa, chroniqueur à Télé-Zaïre, s'en souvient : "C'était un homme de convictions. Il a traîné son âme avec talent et énergie,
hors des limites de son inspiration, bousculant les conventions musicales pour réinventer le cas échéant de nouvelles règles de convivialité dans une morale constamment sujette à caution".
Timide et orgueilleux, les spécialistes reconnaissent que Luambo a raté son enfance, n'a pas réussi ses études, il a été même balayeur au studio Loningisa où il a enregistré sa première chanson. Il a
souffert de complexe vis-à-vis des intellectuels. C'est à la suite de cette réflexion, de la prise en compte de ces insuffisances que Luambo décide de prendre sa vie en main. De forger son destin
pour éviter toute dépendance.
Toute une littérature orale a été colportée à son endroit. Les mauvaises langues ont raconté que l'homme était possesseur de fétiches importés auprès des magiciens de l'Inde. Qu'il appartenait à une
secte de vampires où on utilisait le sang et la chair humaine pour multiplier son pouvoir et sa domination sur ses contemporains, qu'il était associé à Mobutu pour faire disparaître un certain nombre
d'opposants. Mais personne n'a pu apporter une seule preuve sur ces histoires racontées dans les "ngandas" de Kinshasa. Malgré ces légendes, l'homme est resté imperturbable, intouchable, presque
insaisissable jusqu'à ce qu'il reconnaisse les débuts de sa maladie.
DE LA MALADIE QUI L'EMPORTA
Perte de mémoire, douleurs, mal de reins, il n'en pouvait plus de supporter le mal qui le rongeait de l'intérieur. De nombreux médecins vont courir à son chevet sans jamais poser un diagnostic
convenable. Au début de l'année 1988, il refait le voyage de Bruxelles pour aller subir des analyses et trouver la cause de sa maladie. De plus en plus épuisé, il perd du poids. La masse humaine se
rétrécit et ses supporters sont gagnés par le doute. Sa famille et ses proches sont pris par l'angoisse. Et s'il venait à disparaître ? Tout Kinshasa bruit des nouvelles de la mort de Luambo.
Beaucoup vont le tuer dans l'imaginaire collectif avant qu'il ne le soit dans la réalité. De clinique en clinique, de spécialiste en spécialiste, Luambo traîne sa maladie, sans trouver le moindre
répit. Certains parlent d'un cancer des os, d'autres d'une insuffisance rénale, les plus radicaux n'y vont pas par quatre chemins : Franco est atteint du Sida. Mais malgré le mal qui le ronge, il
trouve les forces d'enregistrer ses dernières chansons soutenu par la voix de Sam Mangwana et d'autres musiciens qui sont à Bruxelles. Mais ses jours sont comptés. Le ciel s'obscurcit et pourtant
lui, il y croit toujours. Il annonce même son retour pour d'ici peu. Finalement, voyant son état s'empirer, les médecins l'hospitalisent à l'Hôpital Mont-Godinne non loin de la ville de Namur
(Belgique). Là son épouse et son frère Jules lui rendent régulièrement visite. Ses enfants sont également là, inquiets de la tournure prise par les événements. Ils voient leur père se décomposer.
Chacun de ses mouvements augmente le mal. Le baobab est atteint. Les nuages s'assombrissent. Il est au bout du chemin.
Octobre 1989, l'automne occupe le paysage, les arbres perdent leurs feuilles, le paysage est lugubre, le temps maussade. Résistera-t-il encore longtemps , Tiendra-t-il ce combat ? Tout le corps est
gagné par la fatigue, les maux de tête qui s'amplifient ne lui laissent plus de répit. Il souffre dans sa chair et son âme. Malheureux de laisser ses enfants, sa mère, ses frères et ses soeurs, ses
amis, ses musiciens et même ses adversaires, lui qui avait pris l'habitude de vivre avec toutes ces contradictions.
La nuit du 12 octobre, Luambo n'en peut plus de lutter. Il jette l'éponge. Il ferme les yeux à jamais. Et sans témoin, seul, dans une chambre, il remet son âme à l'éternité. Fini la musique, fini la
vie. Luambo Makiadi ya Fuala, Franco De mi Amor, grand maître, Oncle Yorgho autant de pseudonymes qui refont surface devant un corps inerte. La nouvelle mortuaire n'est connue qu'au petit matin.
Entre Bruxelles et Kinshasa, les télécopieurs des agences internationales de presse prennent le relais pour diffuser le décès du grand artiste. C'est la chute du grand baobab. Dans le ciel musical
africain plus rien ne sera comme avant. Commence alors la légende d'un homme qui a influencé de tout son poids, dominé de son imagination, occupé de sa grandeur le devant de la scène musicale
29 – LE ROI Pelé
         
Par Anthony Mouyoungui .En l’espace de quelques jours, j’ai suivi deux films, ‘’La couleur de la victoire’’ de Stephen Hopkins et ‘’Pelé-Naissance d’une légende’’ de Jeff Zimbalist et Michaël
Zimbalist, consacrés à deux légendes du sport mondial : Jesse Owens et Pelé. Deux personnalités noires qui, par leur talent et leur courage, ont triomphédes préjugés et surmonté les obstacles pour
devenir des symboles pour des milliers de jeunes issus des milieux défavorisés et victimes du racisme. Si c’est le premier film consacré à l’athlète américain, ce n’est pas le cas pour le footballeur
brésilien qui a déjà fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques (il fait un caméo de quelques secondes dans le film).
Au moment où se déroulent les Jeux Olympiques à Rio de Janeiro, je ne pouvais m’empêcher de faire un parallèle entre les deux films et surtout entre les deux hommes. La légende de Jesse Owens s’est
construite pendant les Jeux Olympiques et Rio de Janeiro est une ville du Brésil, le pays de Pelé. Une ville où le footballeur a inscrit de nombreux buts au Stade Maracaña, l’ancien, pas le nouveau.
Justement, ‘’Pelé-Naissance d’une légende’’, qui suit la progression d’un enfant de sa favela jusqu’ à la victoire en Coupe du monde en 1958 en Suède à seulement 17 ans, débute par la défaite, dans
le fameux stade brésilien, lors du match face à l’Uruguay. Un match considéré comme la finale du Mondial 1950. Le jour de la cruelle désillusion du football brésilien, un gamin, qui ne s’appelait pas
encore Pelé mais Dico, dit à son père en larmes comme des millions d’autres brésiliens, ‘’un jour, je remporterais la coupe du monde pour le Brésil ». Du haut de ses huit ans ce gamin de Bauru se
doutait-il que cette promesse allait se réaliser huit ans plus tard ? Personne ne pouvait en être sûr, pas même l’intéressé. A plusieurs reprises, il a été à deux doigts de renoncer au football
d’abord à cause des réticences de sa mère qui ne voulait pas le voir connaître le même destin que son père (la carrière du père de Pelé avait été brisée par une grave blessure au genou) et ensuite
par ses propres doutes lorsqu’il s’est retrouvé au FC Santos.
         
30 – Michael Jordan obligé de brader sa Maison
         
Michael Jordan ne parvient pas à trouver un acquéreur pour sa luxueuse maison de Chicago. L’ancienne star NBA se retrouve obligée de diviser le prix par deux pour tenter d’attirer d’éventuels
acheteurs.
Même Michael Jordan ne peut rien contre la crise. L’ancien basketteur des Chicago Bulls n’arrive pas à vendre l’immense maison qu’il possède dans l’Illinois. La demeure a été mise en vente il y a
trois ans. Sans succès jusqu’à présent.
En plus d’appartenir à une légende du monde sportif, le manoir de 200m2 présente des arguments de choix. Avec neuf chambres, dix-sept salles de bain, une salle de cinéma, un parcours de golf, un
court de tennis, un terrain de basket et une piscine, le lieu est idyllique.
De 26 à 13 millions d’euros
Cerise sur le gâteau : le maillot de Jordan floqué du n°23 est accroché aux grilles du domaine de trois hectares. Un petit bijou proposé à 26 millions d’euros. Face à cette impasse, la star de 52
ans s’est résolue à baisser le prix de sa propriété. D’abord à 14,5 millions, puis désormais à 13 millions. En espérant s’en séparer prochainement.
Look Video // Michael Jordan's Residence // Chicago Luxury Real Estate
         
         
  La vraie définition de Noël par Farrakhan
Transcription: Moïse a élevé Israël ! Et Nemrod est venu et a cassé la civilisation de Moïse! Nemrod est vraiment la personne que vous célébrez le 25 Décembre! Vous ne célébrer pas la naissance de Jésus-Christ! Et si vous le faites, vous vous moquez de lui! Vous buvez plus d'alcool à son anniversaire que n’importe quel autre jour de l'année, et vous avez transformé le soi-disant anniversaire de Jésus-Christ en une fête commerciale de la folie! Le Père Noël a battu Jésus à la première place! Et les marchands qui ne croient même pas en Jésus sont occupés à vous vendre du n’importe quoi, s’enrichissant et vous appauvrissant pour une année sur la base d'un mensonge! Et c’est pourquoi ils l'appellent « X-Mas » (une autre appellation de Noël), parce que vous ne savez pas qui vous adorez! D’où viens l'arbre de Noël? Qu'est-ce que cela a à voir avec Jésus-Christ? Et dans toutes vos églises vous avez ces grands arbres!
Regardez ce que Jérémie, le prophète a dit! Il vous a mis en garde de ne pas suivre le chemin des païens, les païens vont dans la forêt et coupent un arbre et ensuite ils le décorent avec de l'argent et de l'or, n’est ce pas ce que vous faites? (Jérémie 10 : 2-4) Et lorsque vous essayez de dire aux chrétiens que c’est une pratique païenne, ils disent «Je m’en fous, mon père l’a fait, ma mère l'a fait et je vais le faire aussi! » Et vous payer 10,20, 30 dollars pour un arbre et puis l'arbre se dessèche et vous brûle dans la maison! Ce (voleur) de Edison a hâte de voir Noël pour vous prendre encore plus d'argent avec vos ampoules allumées! Qui a fabriqué ce mensonge et l’a forcé dans l'église La sagesse de Moïse était censer durer 2000 ans, mais Nemrod l’a brisé et Jésus était né en Palestine dans un temps où la race blanche était tellement plongée dans les ténèbres qu'ils ne voulaient même pas entendre sa prédication. Jésus leur dit « mes mots n’ont pas leur place en vous, ils ne voulaient pas entendre ce qu'il avait à dire et alors ils ont fabriqué des mensonges sur lui, puis ils l'ont tué! Jusqu’à ce jour, les Juifs ne croient pas en Jésus! Mais vous croyez tous en eux! Ils ne croient même pas que Jésus était un prophète! Donc, si ils ne croient pas que Jésus était un prophète, ils ne peuvent pas croire que le Nouveau Testament était de Dieu, ils ne suivent même pas ce livre! Vous savez pourquoi?
Parce que le Nouveau Testament est un livre de pardon! Et j’entendis le jour de Dorothy Tillman, quand nous nous sommes lever pour Dorothy, et Alderman Streeter & le membre du Congrès Bobby Rush; vos avocats ont dit: «nous les juifs nous ne pardonnons pas et nous n’oublions pas!" J’ai gardé ça dans l’esprit! J’ai dit "vous ne pardonnez pas? Et vous n’oubliez pas ? Pécheurs que vous êtes! Vous n’espérez pas que Dieu vous pardonne? Mais vous ne pouvez pardonner à aucune personne! " Qu'est ce que Jesse a fait? Jesse Jackson n'a fait aucun mal au peuple juif! Il a utilisé le mot «Heimy » et a du payer pour cela jusqu’à aujourdui! Aller Jesse saute! Non, je ne me moque pas de lui, il a tout fait pour leur montrer qu'il n’est pas un ennemi des Juifs mais ils ne l’aiment toujours pas! Il a fait un brillant discours à Bruxelles, lors du Congrès mondial des Juifs et ils lui ont dit: «beau discours, allez faire ca à Brooklyn chez les Noirs ! »
Et d'après ce que j’ai lu, ils ont dit au révérend Jackson la même chose que les rabbins m’ont dit: «Afin d'obtenir de bonnes relations avec nous, nous devons avoir un bon historique sur vous.» Ce qui signifie que vous ne pouvez pas dire une bonne chose et faire une bonne chose, tu dois avoir un long historique positif envers eux et là peut-être alors ... Comment j’ai répondu? Vous devez savoir comment j’ai répondu! Je ne suis pas un chien mon Frère; vous n’avez pas un os pour moi! Vous ne me dites pas, debout ou assis !!! L'honorable Elijah Muhammad ne nous a pas fait comme ça! Si nous devons mourir, alors nous irons mourir ... mourrons comme des hommes, ne mourrez pas sur vos genoux priant pour quelqu'un de vous reconnaître! Levez-vous comme des hommes, et si nous allons mourir, laissez nous mourir comme des hommes ainsi que nos adversaires ! J’ai presque fini. Maintenant, Jésus est mort, Moïse est mort, mais Moïse a dit: Celui qui est à venir, il sera comme moi Le Coran dit un homme comme Moïse est à venir. N’est ce pas?
La Torah dit que Dieu allait apporter un homme comme Moïse dans ce monde. Moïse était un émancipateur, non, non, pas un émancipateur. Moïseétait un libérateur! Parce que l'émancipation ne signifie pas la libération. Quelqu'un aura besoin d'un libérateur. Jésus vient dans le monde et ils le tuent! Ils n’ont pas seulement tué Jésus, ils ont tué ses disciples! Tout ce qui était attaché à Jésus, ils ont détruit! Parlez-moi! Ils ont pendu Pierre à l’ envers, n’est ce pas? Pourquoi ont-ils tué Jésus? Ils n’aimaient pas sa parole, après sa mort ils l’ont modifié! Pensez-vous que vous avez le message de Jésus? Si vous l’avez, où est votre pouvoir? Jésus a ouvert les yeux des aveugles, les oreilles des sourds, a fait parler les muets, ressuscité les morts à la vie, purifié le lépreux ... où est votre pouvoir? Vous êtes ici en train de chanter et marcher parlant de « nous vaincrons ». Le maître a dit qu'il a vaincu le monde! Où est votre puissance? Vous n’avez pas vraiment le vrai message de Jésus; Vous avez un message dilué & corrompu! Ah oui!
  Le Ministre Farrakhan explique l'origine de la fête de Pâques
Transcription: Quand le roi Constantin a accepté le Christianisme il voulait apaiser les païens parce que le christianisme serait alors devenu la religion de Rome. Les Romains étaient des adorateurs d'un dieu soleil. Ils adoraient le soleil comme un dieu. Alors, depuis cela Jésus fut appelé le Fils de Dieu, ils ont essayé d'intégrer le culte du soleil avec le culte de Jésus en tant que Fils de Dieu. Observons un peu… Ils ont dit que Jésus est né le 25 Décembre, mais, dans les Sainte Écritures il est écrit « qu’Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux.» Il fait froid en Palestine pendant le mois de Décembre. Les moutons sont dans la grange. Les bergers ne sont pas dehors en décembre, mais, ils sortent en Septembre et Octobre.
Alors qui est né le 25 décembre ? Les adorateurs du soleil voyaient le soleil s’en aller parce que les jours étaient plus courts, et au 21 Décembre, qui est appelé le solstice d'hiver, le soleil semble être arrêté. C’est le jour le plus court de l'année. Les adorateurs du soleil ont déterminé que, au moment où le soleil est toujours debout et commence son voyage de retour vers eux, où les jours commencent à s’allonger, ils appellent cela la naissance du soleil. Ils brulent une bûche de Noël (Cacho fio) et ils ont une couronne de houx, qui est ronde comme le soleil. Si vous regardez dans le 10e chapitre du livre de Jérémie, il dit: «Les païens vont dans la forêt et ils coupent un arbre et ils l’embellissent avec de l'argent et de l'or. » Que faites-vous au moment de Noël? Vous les laissez vous vendre un arbre, vous le mettez dans votre salon et vous décorez le bas avec des oripeaux. Vous mettez des petites boules sur les branches de l'arbre.
Ces boules représentent le soleil. Vous mettez des bougies à vos fenêtres, qui représentent le soleil. Alors vous êtes des Adorateurs du Soleil ! Vous êtes vraiment des païens qui professent êtres chrétiens ! Vers le 21 Mars, entre fin Mars et début Avril vous avez ce qu’on appelle l'équinoxe du printemps, où le soleil est dans une certaine position par rapport à la terre. Quand le soleil et la terre sont dans cette position, l'hiver prend fin et le printemps commence. Quand le printemps arrive, il se caractérise par la renaissance de la terre après sa mort en hiver. La sève commence à monter dans les arbres et les arbres commencent à bourgeonner. Les Fleurs commencent à apparaitre sur les arbres et les buissons.
Alors, vous avez votre chapeau de Pâques avec des petites fleurs la dessus et vous vous sentez toute « jeune », et vous allez a votre « Parade de printemps !» Quelle est la signification du lapin? Le lapin est une des créatures les plus rapides dans le domaine de la reproduction, de sorte que le lapin est utilisé pour la Pâques afin de montrer que le printemps a commencé et la vie est revenue dans la terre après sa mort, et, pendant que la sève monte dans l'arbre alors vous remarquerez que la nature commence à suivre son cours. Alors vous en tant que Femme, dans votre « parade », dans votre « nouveau vêtement », vous dites aux garçons : « Je suis prête, le printemps est arrivé, avez-vous un ressort à faire bondir sur ce qui vient de renaitre ?» Alors c’est vraiment l’adoration de la déesse de la fertilité, la fécondité ou l’amour.
Allons au tableau pour une minute! Allez les Frères : « Mouvement rapide, pensée rapide, Propreté intérieur & extérieur jusqu’aux temps modernes! » Toute personne qui bouge lentement n’est pas avec nous. Maintenant, nous appelons ce jour : « Pâques » (Easter en Anglais) n’est-ce pas? Quelle est le nom de la Déesse de la fertilité? Son nom est « Astarté » ! Quand les païens adoraient la déesse de la fertilité, ce qui signifie qu'ils avaient ces orgies sexuelles, pendant ce temps, ensuite le christianisme est devenu la religion de Rome, ne voulant pas renoncer à leur paganisme, ils ont commencé à intégrer le culte du soleil dans le culte de Jésus-Christ en tant que Fils de Dieu.
Maintenant pourquoi la « Résurrection » ? Puisqu’il n’était pas dans un tombeau pendant… Car De vendredi (Soir) a dimanche (Matin) ça ne fait pas « 3 jours » ! Mais les écritures disent « 3 jours ! » Donc il y a une signification derrière les « 3 jours », il y a une signification derrière la « Résurrection », il y a une signification derrière le « Sacrifice de la vie », il y a une signification derrière « la Naissance, Ministère, la Mort & la Résurrection de Jésus. » Maintenant je pense que nous devrions comprendre la signification derrière tout cela ! Maintenant regardez, Puisque nous constatons que le paganisme s’est infiltré dans le Christianisme… Maintenant les Chrétiens, je voudrais vraiment que vous étudiez, ne vous fâchez pas contre moi, car vous ne pourrez pas comprendre si vous vous fâchez. Parce que si vous vous voulez vous énerver, énervez-vous sur ce mensonge bien vêtu ! Ne vous fâchez pas contre la vérité brute! (Naked Truth)
  QUI ÉTAIT KIMPA VITA ? (Published On: ven, Avr 28th, 2017 )
         
Kimpa Vita est née vers 1684 dans le royaume kongo, au nord de la région du Matamba après la destruction de la capitale Mbanza Kongo (Sao Salvador). A l’approche de ses vingt ans, alors qu’elle était terrassée par la maladie, elle eut une vision et entendit une voix qui lui demandait de prêcher l’unité du royaume et la restauration de sa grandeur, de conduire le peuple et de relever les ruines de la capitale.
(Au début du dix-huitième siècle, le royaume kongo était déchiré par une guerre civile)
En 1703-1704, elle entreprit, sur le plan politique, une campagne pour le retour dans la capitale du Mani Kongo, le Roi Pedro IV. Elle appela au rétablissement de l’unité du royaume et à la restauration de Sao Salvador. Elle ne souhaitait pas que son peuple dépende des puissances coloniales, en proie à l’anarchie, au pillage et au dépeuplement de la population kongo par la traite des noirs. Elle annonçait l’avènement des temps nouveaux et le retour à l’âge d’or du royaume kongo.
Elle fût arrêtée, jugée par le Conseil Royal des Capucins italiens et condamnée avec Barro son compagnon et leur bébé à être brûlés au bûcher dans la ville d’Evolulu
Elle mourut le dimanche 4 juillet 1706 à l’âge de 22 ans
Source : http://afrikhepri.org/kimpa-vita/
  Pourquoi les japonais tuaient leurs enfants métis en RDC (By AfrikMag on 22 octobre 2015 )
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Ils sont près d’une centaine ces métis innocents, tous nés d’une mère congolaise et d’un père japonais venu travailler dans les mines du Katanga.
Tous les rescapés sont sans nouvelles de leur père aujourd’hui, qu’ils accusent d’avoir délibérément voulu mettre fin à leur vie pour ne pas avoir à les ramener au Japon.
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L’une des victimes dit s’être cachée dans la brousse pour sauver sa vie.
C’est à l’Est de la République Démocratique du Congo dans les années 70 que ces jeunes femmes ont partagé leur vie avec celle de ces mineurs Japonais. Leurs enfants métis ont été arraché à la vie d’une manière mystérieuse par leurs géniteurs japonais afin d’effacer toute trace de leur passage en RDC avant leur retour au Japon.
Les japonais investissent massivement dans cette région parce qu’elle est très riche en cuivre et en Cobalt. Plus de 5000 tonnes de cuivre sortent chaque jour de leurs installations, l’une des plus importantes productions de cuivre au monde.
Un projet qui dure plus de dix ans et nécessite plus de 1000 travailleurs japonais. La majorité des hommes sont célibataires, venus sans leur famille et vivant dans des camps conçus à cet effet.
De cette migration naîtront alors des enfants métis par centaines mais la plupart d’entre eux ne sont plus en vie, empoisonnés dans un hôpital de la ville par des docteurs japonais avec la complicité du géniteur.
Yvonne, l’une de leur victime, raconte comment son enfant a été tué :
« Le docteur japonais a pris mon enfant et est entré là où étaient ses amis docteurs, moi je suis restée à l’extérieur, ils se sont parlés et lorsqu’ils sont sorti, nous sommes rentrés dans le véhicule, le lendemain l’enfant était mort »
Yvette une autre victime raconte aussi :
« On a passé la nuit avec l’enfant, il allait bien, je l’ai laissé avec son père japonais, je suis allée chercher de l’eau. Quand je suis revenue, l’enfant était affaibli. On est parti à l’hôpital puis l’enfant est mort. J’ai eu 8 enfants, seul le japonais est mort. »
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Un récit qui fait froid dans le dos mais qui pourtant n’a toujours pas obtenu justice.
Contacté par le gouvernement congolais, le gouvernement japonais n’a jamais voulu réagir.